Frère Cadfael, tome 3 : Le capuchon du moine

Mais maintenant que l'hiver s'approchait doucement, que la terre commençait à s'endormir, et que les hérissons se roulaient paresseusement en boule, blottissant leurs piquants dans un coussin de paille, d'herbe et de feuilles mortes, on ne lui avait laissé qu'un novice pour l'aider à faire mijoter ses potions, préparer ses pilules, broyer les ingrédients de ses cataplasmes pour soigner non seulement les moines, mais ceux, nombreux, qui venaient chercher secours à leurs ennuis depuis la ville et la Première Enceinte, et parfois même des villages disséminés dans les environs.

Du romarin, du marrube, de la saxifrage, le tout pilé dans un peu d'huile de lin, dilué dans du vin rouge fait avec des cerises et leurs noyaux.
Tu verras, ça leur fera du bien aux yeux et à la tête, et même s'ils toussent, ça les soulagera.

Un matin du début de décembre 1138, frère Cadfael arriva au chapitre, l’âme sereine, décidé à se montrer tolérant pour la façon banale et pédante dont frère Francis faisait la lecture et pour les filandreux radotages juridiques de frère Benedict, le sacristain.

Celui qui t'a donné ton nom a prévu ton avenir.

Il n'y a rien que les jeunes détestent autant que d'accomplir une bonne action sous la contrainte, alors qu'ils en avaient déjà décidé de leur propre chef.

Tu ne deviendras jamais un saint si tu refuses la part du diable en chacun de nous.

Nous devons mourir tôt ou tard. Mais rien ne nous oblige à tuer.

Les jours d'hiver commencent si tard et finissent si tôt, raccourcissant comme la vie après soixante ans.

La mort d'un homme arrange toujours quelqu'un, souvent plusieurs personnes.

Il profitait de son privilège de patriarche, en faisant d'abord des compliments suivis de reproches fondés sur rien, et il s'en trouvait fort aise.