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sur 236 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Imaginez qu'à la lecture d'un livre vous vous retrouviez propulsé physiquement dans ce dernier. Que vous y rencontriez des personnes de la vie réelle qui sont en fait les autres lecteurs dudit roman et que vous ayez le pouvoir d'en modifier des éléments. Ce serait un voyage à la confluence entre réalité et imaginaire avec la lecture comme médiateur pour se déplacer corps et âme d'un monde à l'autre. C'est ce voyage là avec une mise en abyme on ne peut plus symbolique que nous propose en soixante neuf chapitres cet écrivain serbe dans son roman devenu culte. Ajoutez-y quelques zestes de merveilleux, beaucoup de mystère et d'onirisme, une bonne poignée de poésie, une citerne d'amour, une pincée d'Histoire, de l'inventivité et un chapelet de personnages haut en couleur et ce voyage se fera en première classe sur une mer d'encre. Cette oeuvre est un hymne à la création littéraire, au pouvoir de la lecture et à l'immense champ des possibles qu'elles offrent. Des les premières lignes se dégage de ce langoureux et envoûtant roman une atmosphère étrange et surannée. Tout débute à Belgrade lorsqu'un couple énigmatique embauche Adam un étudiant en lettres mais aussi correcteur afin qu'il apporte quelques modifications à un curieux livre en maroquin rouge signé d'un certain Anastase Branitza. A sa lecture il se retrouve projeté dans un décor merveilleux où se dresse une somptueuse villa bordée de jardins étincelants et s'étale un parc féerique. Quelque chose le trouble pourtant : ce livre descriptif est à priori déserté de tout personnage. En totale immersion dans cette oeuvre peu à peu il finit par en croiser mais ce sont des personnes de sa vie réelle. Il comprend alors qu'il les retrouve dans cet espace romanesque lors de la lecture commune et simultanée de ce texte. On y rencontrera dès lors toutes sortes de personnages atypiques comme Natalia la vieille dame qui cherche désespérément ses souvenirs perdus, la jeune fille au chapeau cloche dont Adam tombera amoureux. Mais aussi des personnages malveillants. Tous sont surprenants avec leurs petites manies et obsessions comme cette cuisinière sourde condamnée à errer dans sa cuisine affairée avec sa cuillère en bois brandie au dessus de ses marmites fumantes, un jardinier suspicieux et entêté occupé dans sa pergola aux roses, un agent des services secrets, des réfugiés, une drôle de famille, un professeur...Beaucoup d'entre eux ont un lien avec Anastase, surtout la vieille dame. Dans ce livre à tiroirs, on découvrira le destin tragique et rocambolesque de ce dernier et de son manuscrit écrit dans le but de créer un lieu de RDV secret dedié à celle qu'il aime profondément « cette demoiselle avec le bout des doigts tendres et colorés de pastel » rencontrée au détour d'une page... En véritable démiurge il concevra la villa et son parc à coups d'encre violette créant un espace intemporel entre songe et réalité ne se doutant pas de ce qui va suivre... Mélancolie et romantisme s'entrelacent dans une ambiance fantastique le tout sur fond d'événements constitutifs de l'Histoire de l'ex-Yougoslavie. C'est un roman étourdissant et même si j'ai regretté quelques lenteurs en milieu de lecture, les derniers chapitres me les ont vite fait oublier. A lire absolument.
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Deuxième roman serbe que je lis, mais quel livre atypique, jubilatoire!

Si vous n'adhèrez pas au réalisme magique, à la fantaisie effrénée, cet enchâssement d'histoires étranges et débridées ne vous plaira pas et vous vous perdrez dans le labyrinthe de ses pages...

Très difficile de donner ne serait-ce qu'un aperçu de ce livre si singulier. Peut-être pourrais-je juste en tracer quelques contours un peu flous...

Un jeune correcteur à Belgrade, Adam. Un manuscrit mystérieux. Des vies imaginées, des lectures simultanées, des amours rêvées...

Fondations de tout cela, un jardin et une villa. Au détour des allées isolées, loin des autres lecteurs, des rencontres déterminantes.

Voilà un bel hommage à la littérature, aux portes de l'imaginaire qui s'ouvrent aux amoureux des livres, aux mille et une vies à créer, à partager. Quelques longueurs dans la deuxième partie mais l'ensemble reste enthousiasmant et virevoltant! A découvrir.
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Un roman à tiroirs, par une métaphore limpide, est un roman dans lequel s'enchassent des récits secondaires (inutiles à la compréhension de l'histoire principale, précise Wikipédia). Inutiles, jusqu'à un certain point puisque, si une commode peut parfaitement tenir debout sans ses tiroirs, on ne voit pas trop à quoi elle servirait alors. Ici, 69 chapitres superposent diverses histoires qui, bien entendu, communiquent les unes avec les autres, à la manière d'un meuble à secrets. Il est donc beaucoup question de secrétaires dans ce livre, l'un en bois de rose et de citronnier, l'autre secrétaire de comité, l'un qui ouvre sur les mondes de l'imaginaire, l'autre qui prétend tout connaître de vos pensées.
Et c'est toute la profondeur de ce roman que de jouer sur les différents états de la lecture, activité essentielle et vice souvent puni, qui fait échapper à la réalité pour nous emmener dans un monde plus beau. Monde refuge, monde mémoire qui garde ce que la réalité a depuis longtemps emporté. Monde fragile qui peut disparaître d'être corrigé par des censeurs ou démonté par des tenants du structuralisme (« …je me suis trouvé dans l'impossibilité d'arracher son secret au secrétaire en bois de rose et de citronnier aux soixante-dix petits tiroirs, que j'ai été obligé de démonter, mais que je n'ai plus su remonter »). Monde du partage et de l'entre-soi où un livre a d'autant plus de prix que ses aficionados sont peu nombreux. Monde piège où l'on se coule en ignorant les opportunités de la vraie vie (parce que, bon, si Emma Bovary n'avait pas préféré les livres à la vie, elle se serait aperçue que son rustaud d'époux était le prince charmant qu'elle cherchait et que lui seul pouvait mourir d'amour pour elle). Monde prison où des reclus volontaires choisissent d'élever des tours d'ivoire au lieu de chercher à embellir le monde où ils sont nés.
Et c'est la douce perversité de ce roman que de dresser notre portrait de lecteurs drogués à la fiction mais auto-disculpés de se savoir si lucides et de verser plus de poison que d'antidote.
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Les soixante-neuf tiroirs sont ceux d'un secrétaire en bois de rose, mais c'est aussi le nombre de chapitres du roman : voilà le lecteur prévenu, il va devoir pénétrer progressivement dans les secrets de l'intrigue que Goran Petrović a imaginé, mais tous les tiroirs ne se laissent pas ouvrir facilement, et une fois ouverts il ne sera peut-être pas possible de remettre le meuble en état. C'est qu'il y a un emboîtement des différents plans du récits, des chevauchements, des mélanges…. Tant de possibles en somme…. C'est que nous sommes dans le monde merveilleux des livres et de leurs amoureux, et qu'il n'est pas possible d'épuiser tous les possibles d'un livre, tous ces sens, toutes les possibilités de voyage qu'il ouvre. Et au final, c'est cela que les personnage de Soixante-neuf tiroirs demandent à la lecture : la possibilité de voyager, de quitter leur monde, d'en découvrir, voire d'en créer un autre, et si possible de partager avec les gens qu'ils aiment leurs découvertes, ou de rencontrer des gens qui ont le même amour, la même passion pour les pages.

Un étudiant en littérature, correcteur à ses heures, se voit confier la mission de corriger un livre déjà écrit. Il croisera dans ses pages une charmante jeunes fille et une vieille dame, leurs chemins convergeant vers une merveilleuse demeure, dans un parc de rêve. Mais plein d'autres personnages sont aussi des hôtes de cette demeures : une vielle cuisinières, un couple, une famille, un vieil professeur… Les époques et les histoires se croisent, s'entremêlent, entre rêve et réalité, le quotidien, le contingent et l'imaginaire. Mais rendre notre imaginaire aussi réel que le quotidien n'est-ce pas l'un des buts de la littérature ?

Ce livre parle du pouvoir de la littérature, de ce qu'elle représente pour ses inconditionnelles amoureux, et nous raconte aussi, l'air de rien, l'histoire de la Serbie, à travers les personnages, leurs destins compliqués, leur besoin d'évasion et de rêve. Et aussi bien sûr d'amour, de passion, absolue et éternelle, comme les romans qui la racontent.
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Adam, étudiant en lettres serbe et passionné de littérature, a constaté un phénomène étrange : quand il s'absorbe dans un livre, il finit souvent par rencontrer d'autres lecteurs qui ont ouvert le même ouvrage en même temps que lui. Quand un mystérieux donneur d'ordre lui confie un beau livre relié d'un auteur inconnu avec comme mission d'en réécrire certains passages, il va entrer dans un drôle de monde où se croiseront d'autres passionnés de lecture dans une demeure et un jardin qui semblent faits pour eux.

J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce livre qui m'a d'abord résisté : commencé dans le cadre d'une lecture commune, j'ai fini par l'abandonner au bout d'une cinquantaine de pages, n'arrivant pas à me passionner pour son propos malgré le côté très intrigant des premiers chapitres. Remotivée pour finir cette lecture avec une de mes comparses, je l'ai réouvert quelques mois plus tard et mystère, le roman m'est cette fois-ci apparu beaucoup plus passionnant et abordable et je m'y suis replongée avec grand plaisir ! Il faut dire que le postulat de l'auteur est vraiment génial et ouvre des perspectives vertigineuses quand il décrit cette capacité de certains lecteurs à entrer au sens propre dans un livre au point d'en parcourir les paysages, de s'écarter s'ils le souhaitent de l'intrigue principale pour flâner à leur guise dans ses décors et d'y croiser d'autres lecteurs en train comme eux de parcourir cet ouvrage. Quand on adore lire et qu'on passe beaucoup de temps dans les livres, on ne peut que rêver et être séduit par cette idée, en dégustant toutes les trouvailles et les variantes que l'auteur va broder autour de ce point de départ !

Il faut ajouter à cela une bonne dose de mystère et des personnages hauts en couleur dont on a tout de suite envie de résoudre le mystère. le roman est découpé en différentes lectures dont chacune va nous conter une petite partie de l'histoire qui gravite autour de ce mystérieux livre, Ma fondation par Anastase S. Branitza. On y découvre une vieille femme et sa demoiselle de compagnie, puis l'auteur lui-même, gamin revenant les pieds trempés de ses excursions livresques en bord de mer devenant jeune homme éperdument amoureux, on y croise un peu sympathique agent des services secrets tchèques spécialisé dans la surveillance et la délation de ses concitoyens et on y rencontre enfin notre ami Adam, embarqué lui aussi dans cette histoire et essayant de comprendre où il a mis les pieds. C'est vertigineux, délicieusement emberlificoté et tarabiscoté, plein de mises en abîme (le livre dans le livre dans le livre...) où personnages, auteurs et lecteurs se croisent et s'entremêlent et malgré la complexité de la trame initiale l'auteur ne se perd jamais, nous régale de petites coïncidences et d'indices se répondant d'époque en époque avant de retomber magnifiquement sur ses pieds en explicitant enfin tous ces mystères.

Petit bémol (qui doit expliquer ce qui m'avait bloquée au début), cela reste un livre touffu, à la fois de par sa richesse, l'auteur excellant en descriptions très fournies, nous noyant parfois sous les références, les listes d'objets, les points de détail dont chacun sera une des clés et des redondances de l'histoire et de par son ancrage dans l'histoire et la réalité serbe dont personnellement je ne connais que très peu. Il est parfois difficile de s'y retrouver entre les différents personnages aux noms slaves, de se repérer dans ce Belgrade oscillant entre passé et présent ou, je suppose, de comprendre certaines allusions ou références de l'auteur. J'ai donc trouvé quelques longueurs et certains chapitres ou lectures m'ont moins passionnée que d'autre. Mais malgré ces quelques difficultés, le propos reste très accessible et je me suis également régalée de toute l'ironie dont l'auteur fait preuve pour dénoncer en demi teinte toute l'absurdité de l'histoire et notamment du régime communiste et de la paranoïa ambiante qui s'est installée après guerre.

Soixante-neuf tiroirs est finalement un roman que j'ai trouvé extrêmement riche et particulièrement passionnant malgré un abord pas toujours facile. Il valait clairement la peine de s'accrocher un peu et je pense qu'il faudrait le relire plus tranquillement pour se délecter de chaque allusion ou de chaque clin d'oeil mis en place par l'auteur, comme dans ce secrétaire donnant à l'oeuvre son titre, dont les tiroirs imbriqués finissent par mener au 69e tiroir qui ouvre tout droit sur l'infini. Un roman que je garde précieusement pour, qui sait, en faire une relecture un jour !
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Sans nul doute, une oeuvre originale : un livre dans un livre, sur un livre, des vies en parallèle, la fiction s'emberlificote dans la réalité, où ne serait-ce pas l'inverse ?, le passé s'emmêle avec un présent, les protagonistes réels ou imaginaires, rêvés, et une histoire, une identité serbes fortement marquées, affirmées, bien réelles.
De surcroît, l'écriture est assurément, elle aussi, affirmée, belle, poétique souvent, réaliste assez souvent, surréaliste parfois. La vérité n'existe pas. La littérature est la vie.
Cherchez la vérité dans les soixante-neuf tiroirs. L'espace, la vie, la littérature s'ouvrent avec le soixante-dixième sur l'infini.
Remarquablement construit, ce roman est étonnant, captivant, exigeant.
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Où les livres surprennent et enferment, où les livres permettent l'évasion au sens propre, où les livres fourmillent d'espions, où les livres peuvent se refermer comme des pièges.

« Malgré la froide reliure en maroquin, le livre était chaud, intensément vivant, son pouls secret battait sous les doigts du jeune homme ».

Un lundi d'hiver à Belgrade. Lundi, un jour propice aux commencements de toute sorte, comme chacun le sait (par exemple une confiture d'abricots entamée un lundi ne moisira pas, dixit la mère de l'un des personnages). Adam est contacté par un homme qui lui demande d'annoter un mystérieux manuscrit.

Ielena travaille chez une charmante vieille dame, Natalia Dimitriévitch, qui vit dans un monde où les livres attrapent froid et où on peut fréquenter les magasins d'antan.

Le rapport ? Ces personnages peuvent utiliser les livres, s'y projeter, et même y rencontrer d'autres lecteurs, à la faveur d'une lecture commune, ou plutôt simultanée. Mais cela, seulement à la condition de mener une lecture totale, et non pas une lecture du bout des yeux. « Elle commençait à percevoir aussi d'autres présences. Au même moment, une multitude de gens différents, dans un tout autre coin de Belgrade, dans une autre ville, même à l'autre bout du monde, lisaient le même livre ».

Tous les personnages se retrouvent dans la très spéciale Fondation, un livre conçu comme un monument à l'amour perdu, où chaque détail est un chef d'oeuvre longuement ciselé, mais qui risque fort d'être endommagée par des personnages malveillants.

Un roman un peu dans la veine des fabuleux Jasper Fforde, mais en moins drôle et en plus mélancolique ; un livre onirique qui exerce un charme étrange et indéniable, une poésie fragile et subtile ; bref un objet étonnant, qui vaut le détour, et donne envie de découvrir d'autres oeuvres de cet auteur, peut-être dans l'excellente collection « Motifs » du Serpent à Plumes avec son très riche catalogue de littérature balkanique. Joli livre donc découvert grâce au très addictif site Babelio.
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Quand la magie opère, les adeptes des lectures communes (dont je suis) vivent parfois cette expérience d'un voyage simultané dans l'univers du roman, une familiarité entre les lecteurs rendue possible par l'abri des pages et l'envoûtement des mots. Alors les personnages et ceux qui les lisent créent un monde qui leur est propre. Et on oublie tout le reste !
Goran Petrović, lui, imagine dans ce roman labyrinthique la possibilité d'une immersion physique du lecteur dans l'architecture du livre. Tout commence alors que le personnage d'Adam, étudiant en lettres, s'apprête à corriger un roman relié qu'on lui a confié. Nous découvrons alors avec lui dès les premières lignes un espace/temps où les lecteurs se rencontrent dès lors qu'il parcourt le même texte. On s'y parle, on s'y touche, on y aime follement alors que dans l'autre vie, celle que traverse la Serbie entre le 19e et le 20e siecle, l'histoire et la folie des hommes poussent à la porte avec fracas.
On ouvre un à un les tiroirs de ce livre complexe et contemplatif, et on y trouve un voyage dans le voyage, des descriptions minutieuses (et parfois longues...), une histoire d'amour sublimée par la littérature, un langage sensible et raffiné au charme désuet. Et un tel foisonnement !
Mais surtout Petrović écrit un hymne à la lecture, à cette aventure incroyable qui attend celui qui tourne les pages, celle que nous guettons avidement. Il y a un épisode qui m'a particulièrement émue : le personnage de l'écrivain Anastase, tout jeune enfant, revient les cheveux ébouriffés et du sable plein les orteils de sa première lecture. Il a vu la mer pour la première fois!
Une véritable célébration du livre comme expérience de vie, pour l'auteur qui fabrique patiemment le monde qu'il imagine, pour le lecteur qui peut s'y perdre ou s'y retrouver, c'est selon. le bonheur à l'état pur, celui de la lecture !
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Imaginez qu'au cours de votre lecture, vous puissiez rencontrer, dans les décors mêmes du livre, d'autres lecteurs faisant au même moment la même lecture. Une sorte de métavers dont on pourrait tourner les pages.
C'est la particularité de certains personnages dans ce récit, et un étrange livre leur est particulièrement cher, celui-ci n'étant constitué que de descriptions où se rencontrer, se retrouver plus ou moins innocemment, afin de développer un univers hors du temps. Pourtant, dans ce livre comme en-dehors, toutes les intentions ne sont pas bonnes et chaque personnage le parcourt pour des raisons qui lui sont propres. le seul élément à résister est une petite commode en bois de rose et de citronnier à soixante-neuf tiroirs dont il se dit que le soixante-dixième est un compartiment secret que nul n'a encore pu découvrir.
L'univers un brin fantastique est plaisant, les personnages se croisant au détour de leurs lectures communes pour tisser une nouvelle intrigue dans le monde réel, une sorte de Babelio inversé où les lecteurs pourraient se rencontrer directement à l'intérieur des livres pendant leur lecture, et non plus seulement de manière virtuelle en-dehors de celles-ci.
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Ce livre est à la littérature ce que le film « Inception » est au cinéma ! ce film qui explore les rêves et la possibilité d'une ouverture sur un autre espace –temps.
Dans le livre Soixante-neuf tiroirs, il suffit de lire le même livre au même moment pour se rencontrer dans un univers insondable.

Une grande veine romantique coule dans ce roman, un vent venu des Balkans souffle sur les terres slaves. Adam étudiant en lettres se voit confier un travail surprenant qui va l'amener à plonger corps et âmes dans un livre ancien afin de le ... rafistoler ! A coup de mots, d'adjectifs, d'adverbes, il va reconstruire ses phrases et ses paragraphes. Mais cette tâche va l'amener vers de singulières rencontres et à travers les soubresauts de l'histoire.

A son récit, s'en greffent d'autres et tous vont ingénieusement s'imbriquer pour donner un manifeste, une ode à la lecture et à ses espaces infinis.
Une lecture au multiples tiroirs, soixante-neuf exactement, que l'on va ouvrir un à un avec délectation.
Un roman fascinant qui sublime la littérature est traduit du Serbe par Gojko Lubic.
Et un clin d'oeil aux amateurs de lectures communes, vous ne les envisagerez jamais plus de la même façon !
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