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La rue est une impasse. Dans l'Harlem impitoyable de l'après-guerre, Lutie Johnson a pour elle son physique. Telle une rose sur un tas de fumier, elle attire les convoitises d'un bestiaire mal intentionné. Vertueuse, travailleuse et dotée d'un talent de chanteuse qui pourrait changer sa vie, elle se heurte au plafond de verre de sa couleur de peau et de son irrésistible beauté. Tous les hommes qui l'entourent, qu'ils soient concierge, producteur ou musicien, la considèrent comme une proie potentielle. Pleinement consciente des dangers qui la menacent, Lutie leur tient tête, alors qu'il suffirait de leur céder pour améliorer l'ordinaire, comme toutes les petites jeunes de la rue. Écrit dans les années quarante par une écrivaine afro-américaine, ce roman est l'implacable démonstration que le pauvre reste pauvre, que l'ascenseur social est toujours en panne, surtout quand on est noir. L'argent règne en maître, tous les protagonistes du livre en sont les esclaves, quel que soit leur état. Anne Petry fustige cette Amérique vouée au culte de l'agent, une Amérique qui, depuis sa création, nous vend son rêve de « quand on veut, on peut ». Lutie voulait pourtant, mais la rue ne l'a pas laisser faire. Aucune issue possible, sinon le sacrifice ultime.
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S'affranchir de la rue, cette gorgone malfaisante qui transforme tout ce ce qui existe de bon en quelque chose de sale et de cruel, tel est l'objectif ultime de Lutie Johnson. Cette mère-courage qui élève seule son charmant bambin, Bub, s'est donnée pour mission de quitter ce Harlem honni, purgatoire tout autant qu'Enfer, théâtre de tous les damnés et les laissés pour compte que renferme la Big Pomme. Il n'y a rien à tirer de bon ou de louable de la rue, qui fait des hommes des fainéants sans but, entichés de luxure et d'alcool, des femmes, des esclaves résignées et fanées avant même d'y avoir même pensé, et des enfants abandonnés à leur sort, des futurs voyous en sursis, ce n'est qu'une question de temps.

Impossible de laisser arriver l'inéluctable pour Lutie Johnson. En ce Harlem des années 40, gangrené par la misère sociale et affective, il lui faudra lutter. Pour offrir une vie décente à son trésor, son fils chéri, l'empêcher de perdre son innocence afin de devenir quelqu'un d'autre qu'un paumé parmi les autres qui longent les rues tels des zombies, elle se battra contre son destin de femme noire, séparée d'un mari fainéant qui l'a trompée. Mission quasi impossible me direz-vous et vous avez raison. Car la rue lui oppose tous les obstacles les plus tordus, femme fragile suscitant la convoitise et la concupiscence des hommes mal intentionnés, la jalousie des femmes, noires comme blanches qui voient d'un mauvais oeil tant de beauté et de volupté, le racisme ordinaire qui réduit les afro-américains à des postes subalternes, sans espoir d'ascension sociale.

Terriblement d'actualité, ce roman écrit par Ann Petry (auteur afro-américaine) publié en 1946, n'a pas pris une ride. Best-seller, le roman est republié par les éditions Belfond dans le cadre de la collection Vintage, qui réhabilite des romans tombés injustement dans l'oubli. C'est une très bonne initiative et je suis ravie d'avoir découvert La rue et Ann Petry.

Derrière le combat de la brave Lutie Johnson qui tente coûte que coûte de garder sa dignité, c'est aussi celui de celles et ceux à qui on ne donne jamais la parole. Ceux que la rue a résignés, ceux que la rue a endurcis et rendus médiocres de petitesse, ceux qui tentent de s'en sortir dans ce maelstrom de misère. Pas de gentils ni de mauvais, juste des pauvres bougres frappés par le déterminisme culturel et racial. Lutie et les autres personnages de ce roman social, sont autant de laissés pour compte, attachants à leur manière, révoltants également.

Je remercie Babelio et les éditions Belfond de m'avoir permis de découvrir cet auteur talentueux, grande dame des lettres afro-américaines, qui je l'espère, retrouvera tout le succès qu'elle mérite.
Lien : http://www.livreetcompagnie...
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Une nouvelle trouvaille de cette collection Vintage qui ressort de petites pépites…, mais ici dans la collection Vintage Noir, le versant noir de Vintage.

Premier livre à succès d'une écrivain afro américain qui a dépassé le million d'exemplaires, la rue connut un énorme succès à sa sortie en 1946 aux USA, écrit par une femme noire dans les années 40, gros succès à l'époque, le roman a pour décor le New York des années 40. dans lequel les préjugés et les ségrégations étaient prégnantes.

« Et le vent recommençait sans se lasser, jusqu'à ce que les passants soient forcés de s'arrêter et d'arracher le journal. Il s'attaquait alors à leur chapeau, les étranglait avec leur écharpe et s'engouffrait dans leurs vêtements. »

Chronique pleine d'acuité et de dureté des difficultés et obstacles auxquels doit faire face une jeune femme noire et mère monoparentale, portrait sans concession d'une Amérique où les minorités étaient confrontés à des injustices qui malheureusement n'a rien perdu de son actualité et de sa pertinence.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Il y a dans ce roman très sombre, qui nous décrit la lente descente aux enfers d'une jeune femme noire élevant seule son fils (suite à sa séparation d'avec un mari au chômage qui la trompait alors même qu'elle travaillait pour subvenir à leurs besoins), une sorte de description des mécanismes de la fatalité. Chaque rêve est remplacé par une désillusion, chaque projet d'avenir s'efface devant une réalité aussi violente qu'impitoyable, chaque espoir de s'en sortir est vite éteint, remplacé par une situation pire que la présente. La misère règne en maître, impose sa loi, les hommes leur convoitise, les blancs leur mépris et leurs rejets; les noirs, ne pouvant se révolter ouvertement haïssent les blancs, tandis que les blancs mûs par la peur des noirs, les confinent dans la pauvreté et les enferment dans des ghettos dont ils ne peuvent s'échapper. Harlem ! Sombre, ténébreuse, elle est décrite ici comme l'antichambre de l'enfer qui ligote les êtres à leurs rancoeurs et à leurs colères, les enferment comme dans ces caves qui rendent fous, et les pousse au pire. Venue travailler à New-York pour sortir de sa condition, Lutie, devenue criminelle s'enfuira en abandonnant son fils aux autorités blanches.
L'écriture remarquable d'Ann Perry ne nous fait cadeau d'aucun détail. Tout est analysé au scalpel, méthodiquement; le lecteur vit le destin de Lutie à travers ses ruminations et ses colères de jeune femme fière, qui l'a conduisent à ne rien abdiquer pour survivre, face aux riches en général et aux hommes en particulier, jusqu'à une révolte bien légitime, mais qui se concrétise hélas à travers un meurtre, qui couvait depuis longtemps. Tout sonne juste, avec des traits quelquefois un peu forcés mais tellement concrets que le lecteur ne peut qu'y croire.
J'ai beaucoup aimé ce roman qui m'a fait froid dans le dos , tellement est impitoyable et réel le monde qui y est décrit et la réalité de l'exclusion sociale, violente.
Un grand merci à Babelio et aux éditions Belfond pour ce livre, lu dans le cadre de Masse Critique.
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Années 40', dans la laideur et la saleté des quartiers de Harlem, ghetto noir de New York, être un homme est difficile. Il n'y a pas de travail pour vous. Alors vous trainez votre carcasse, vous buvez, vous draguez, vous cognez aussi parfois et vous abandonnez femme et enfant pour votre nouvelle maîtresse.
Mais si vous êtes une femme, la vie n'est pas difficile. Elle est une lutte. Vous, vous en avez du travail. Vous trimez dans la maison de Blancs nantis à vous acquitter de tâches ingrates qu'eux ne veulent pas faire. Vous, vous êtes obligée de laisser votre gosse de 8 ans errer seul après l'école et de le laisser encore seul tard le soir dans le "silence de ces pièces vides qui l'(les) épouvante" de ce studio délabré que vous avez loué à un concierge pervers qui vous glace l'échine. Mais vous n'avez pas le choix si vous voulez sortir de ce destin qui vous englue dans la misère. Trouver une solution pour quitter cet endroit avant que votre gosse ne devienne un de ces cireurs de chaussures pour Blancs ou ne tourne mal avec les petites frappes du quartier. Et vous êtes prête à tout pour ça. Surtout à y croire. Vous êtes lasse, mais il faut de l'espoir. Et de toute façon vous n'avez pas le choix.

Anne Petry, auteure noire-américaine a vécu à New York à partir de 1938 dans le quartier de Harlem et nous révèle donc plus qu'une fiction. Elle dresse un portrait des conditions de vie de ces gens, à l'image de la couverture de l'édition de poche. Un livre témoin en quelque sorte et c'est ce qui le rend intéressant.
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Ann PETRY, un nom oublié. Pourtant son premier roman, "The Street" publié en 1946 est immédiatement un best-seller! Traduit en français, dès 1948, "La rue" met les points sur les i pour faire connaître au monde la réalité, en 1940, d'une 116e rue de Harlem! le roman met aussi un poing sur la gueule de tous ceux qui usent, abusent du nègre sous prétexte qu'en fait, il n'existe même pas. "Vous ne pouvez absolument pas voir à quoi ressemble un nègre. Vous ne le pouvez pas : un nègre n'est jamais un être humain. C'est une menace ; un animal, une malédiction, un déshonneur ou une plaisanterie »

On peut donc le battre, le dresser, le rouler, en abuser, vouloir y échapper ou le nier et se laver les mains de son existence. Si le nègre ne sert pas à en rire et être moqué, à quoi peut-il donc bien servir? ... Dans ce roman violent, courageusement réédité par les Ed.: Belfond dans sa collection vintage noir, pas la moindre lueur d'espoir pour le lecteur qui se prend à aimer Ludie Johnson, cette mère célibataire, mais sait, sent dès l'entame du livre qu'il n'y aura aucune issue favorable. Quand tout est noir, le rêve n'est pas permis! Or, ici, dans "La rue", tout est noir, vraiment noir! Ludie Johnson, son fils Bud, les habitants du quartier, tous se battent entre détritus et perversions. Mais peut-on échapper à Jones, cet ogre concierge, obsédé par son désir inassouvi de posséder Ludie, prêt pour cela à manipuler Bud, (8 ans!). Prêt, sans remord, à le piéger, le tuer s'il le faut pour qu'enfin elle soit à lui! Cette obsession de possession du mâle sur la négresse trouvant, à ses yeux, sa plaine justification puisque, tout le monde le sait, "les négresses ne demandent que ça!" Peut-on échapper à pareille déviance?

En 1940, Harlem est une horreur, Ann PETRY nous la livre de butte en blanc, sans rêveries permettant de croire à un monde meilleur. En ce mois de mai 2017, les éditions BELFOND nous le livre à son tour. La situation a-t-elle vraiment changé? le racisme larvé a-t-il seulement modifié son regard sur le Noir, l'Autre, le Pauvre, L'Etranger?
La provocation de cette réédition est dure, violente, triste, choquante, noire... mais n'est-elle pas légitime, salutaire?
Il est temps de refuser de laisser nos coeurs se noircir par la soif de possession et la négation de toute humanité. Il est temps de reconnaître la violence faite par l'Homme aux hommes - dans le cas présent, aux femmes - et rendre à l'humanité la dignité qui lui revient?

Merci à Babelio et aux Editions Belfond pour cette réédition d'un roman à découvrir!
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Merci au challenge Plumes féminines de m'avoir fait sortir ce bouquin de ma PAL !

Publié en 1946, ce roman est un écho lourd aux évènements récents en lien avec la condition des femmes et avec la condition des Noirs.

Ann Petry dresse un portrait édifiant du destin de Lutie Johnson, jeune mère divorcée vivant dans une rue de Harlem (constamment décrite dans une écriture très sensorielle), obsédée par l'idée d'en sortir, en but à ses rêves, à son passé, aux hommes, à la société héritée du modèle esclavagiste qui reste assez profondément raciste.

Lutie est le fil conducteur mais gravitent autour d'elle plusieurs personnages tout aussi maltraités et maltraitants, à qui l'autrice donne la parole alternativement (sans que ce soit systématique, ce que je trouve agréable, il n'y a pas de côté "plan au carré") en usant habilement du point de vue interne.

Les personnages sont vivants, les lieux sont vivants, l'histoire défile à toute vitesse, je ne me suis pas ennuyée une seconde et je suis passée par un large panel de réflexions (voir thématiques citées précédemment) et d'émotions (compassion, dégoût, regret, peur, haine, sentiment d'injustice, espoir... - florilège dont l'ordre est sans lien avec le déroulement de l'intrigue). le tout a rendu cette lecture intense.

Un cri déchirant d'injustice à de nombreux niveaux, une ode violente à l'affirmation et à la liberté, un pamphlet contre une société qui rend ses citoyens fous et dangereux.
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Heureuse initiative : avec la collection Vintage, déjà bien fournie, les éditions Belfond remettent au goût du jour des livres introuvables et des auteurs injustement oubliés. En attendant de s'intéresser au génial Mendhelsson Est Sur le Toit, de Jiri Weil, (je dis ça, je dis rien...), ils publient en ce mois de mai 2017 un grand succès de l'année 1946 : La Rue.

Née en 1908 dans le Connecticut, l'auteure Ann Petry , dont ce roman noir est l'oeuvre la plus célèbre, nous entraîne sur les pas de Lutie Johnson, une jeune mère de famille afro-américaine qui vit seule avec son fils Bub dans le Harlem de 1946.

Elle est coincée, Lutie... Dans son bâtiment, où un concierge cinglé imagine qu'elle est dingue de lui. Dans sa rue, qu'elle voudrait quitter pour que son garçon grandisse normalement... Dans sa condition de Noire, dans sa peau de femme, dans sa vie de pauvre... Écrasée par toutes ces conditions dont elle sortirait, Lutie, si seulement elle trouvait un travail à sa hauteur, si elle pouvait économiser et quitter enfin La Rue... Et puis un bout de rêve apparaît, alors elle court, elle court avant que le mur ne se referme définitivement sur elle et Bub.

La Rue incarne en 370 pages une machine à broyer les hommes. Ann Petry nous entraîne sans difficulté sur ses pavés, alternant les points de vue chapitre après chapitre, pour nous faire connaître le moindre recoin sombre où se côtoient des personnages troubles et inquiétants, un concierge qui a trop vécu dans les caves, une maquerelle toujours à sa fenêtre, un musicien balafré qui parle comme le loup de Tex Avery, et j'en passe, auxquels la narration donne vie parfaitement.

La Rue est un bon livre noir, où la désillusion l'emporte sur l'espoir. Il rappelle, selon le mot de Céline, que "presque tous les désirs du pauvre sont punis de prison."

La présentation du livre est soignée, la couverture agréable, une photo et une biographie de l'auteure sont à disposition.

Merci, aux éditions Belfond, pour leur envoi et pour cette découverte.

Merci à Babelio qui m'a permis de découvrir ce livre et cette collection "Vintage" dans le cadre de l'opération Masse Critique.
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1944, New York, plus précisément Harlem… Une ville où, même si l'esclavagisme n'a plus cours, la ségrégation raciale et l'exploitation des noirs sont une réalité. Un quartier où sont concentrés ces noirs qui ne trouvent pas de travail, dont les femmes sont exploitées, et où l'espoir de se sortir un jour de la misère est très mince… Et pourtant, Lutie Johnson y croit. Seule pour élever son petit garçon de 8 ans, Bub, elle est bien décidée à ne pas le laisser grandir dans la rue, cette rue de Harlem où la violence, la misère, la saleté sont omniprésents. La rue est un roman aussi sombre que les vestibules des appartements sordides qui la bordent. Je remercie néanmoins Babelio et les éditions Belfond de m'avoir donné l'opportunité de le lire.
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L'héroïne malfaisante de ce roman lui a donné son titre : la rue.
Plus que la jeune Lutie, c'est elle qui mène la danse, cette rue mille fois nommée, mille fois accusée comme responsable de toutes les tragédies. " le vent glacé de novembre balayait la 116e rue". La première phrase est déjà une menace. Les éléments eux-mêmes se liguent contre les habitants de cette rue sordide, le vent et le froid y semblent plus vifs que partout ailleurs. Dans cette rue, tout est danger : la saleté, le bruit, l'absence de lumière, les petits voyous et la présence de ces hommes désoeuvrés et alcoolisés.

"Elle regarda la rue ; quel endroit pour vivre ! Les femmes n'y avaient que des ennuis, ils semblaient jaillir des pavés."
Ann Petry a choisi de montrer la condition d'une femme noire dans les années 1940. Sans donner dans le mélodrame, le réalisme social dont elle fait preuve, expose sans concession les trois discriminations dont Lutie aura à souffrir : la pauvreté, le racisme et le sexisme.
Car la condition des femmes à cette époque est particulièrement difficile. Les hommes noirs ne parviennent pas à trouver du travail, alors que les femmes noires sont très demandées dans les familles blanches comme cuisinières et nourrices. Elles sont soumises à une énorme charge de travail et doivent en plus supporter des maris désoeuvrés et violents ou choisir de vivre comme mères célibataires.

C'est le cas de Lutie qui élève seule son fils de 8 ans et qui ne peut compter sur sa propre famille qui avait commencé à initier son enfant au gin et à la cigarette. Lutie est honnête et courageuse, elle veut simplement élever son fils dans un environnement propre et sain et lui donner une éducation. Mais ces besoins sont inaccessibles aux familles noires, ghettoïsees dans des quartiers sinistrés.
Car la rue est un espace infiniment claustrophobique et terriblement menaçant pour tous ceux qui l'habitent et qui apparaissent au fil du roman.
C'est le cas de Jones, le concierge libidineux qui aime aussi se cacher dans la cave de l'immeuble ou observer les femmes qui passent dans la rue. Mrs Hedges ne quitte jamais son observatoire à la fenêtre de son appartement et interpelle les clients de son bordel. Miss Rinner, l'institutrice blanche, vit chaque journée dans la rue comme une épreuve terrifiante. Bub, le fils de Lutie, est constamment angoissé lorsqu'il est seul dans l'appartement ou livré au racket dans la rue. Et Min, la compagne du concierge, accepte avec résignation mépris et humiliations de peur d'être jetée dehors.

La rue, c'est la pauvreté, la lubricite et l'avilissement. Mais si tout cela est possible, c'est parce qu'une société blanche jette un regard terriblement raciste sur une communauté et c'est avec beaucoup de colère que l'on découvre cette phrase qu'une auteure afro-américaine est contrainte d'écrire à propos d'elle même pour faire réagir ses lecteurs.
"Si vous les regardez en étant nanti d'un confortable salaire hebdomadaire, les nègres sont un peuple évidemment criminel, et vous ne pouvez absolument pas voir à quoi ressemble un nègre. Vous ne le pouvez pas : un nègre n'est jamais un être humain. C'est une menace, un animal, une malédiction, un déshonneur ou une plaisanterie. "
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