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Citations sur Les tambours sauvages (10)

- Le temps des sucres... dit-elle, les yeux clos.
Il y avait dans ces simples mots un écho des printemps clairs, de l'air tiédi autour des dernières neiges, des débâcles tumultueuses du Saint-Laurent, des appels de corneilles et de gelinottes qui remontaient du sud : toute la liberté du printemps.
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L’Indien éclata de rire :
- Ce mousquet est aussi vieux que mon père. Il ne vaut pas cinq castors.
Gilles fit sauter l’arme entre ses mains, manipula avec dextérité la platine à silex.
- Sais-tu mon salaud, combien ce mousquet a tué de putains d’Iroquois ? Dix fois autant que tu as de doigts aux deux mains. Plus d’ours et de caribous qu’il y a de foutus Indiens sur toute cette foire. C’est le « Grand Onontio » de Québec qui me l’a offert.
L’Indien saisit l’arme, fit la grimace en la soupesant, sourit avant de déclarer :
- Pas plus de deux castors.
- Trois. Pas un de moins.
Gilles ne laissa pas à l’Ottawa le temps de réfléchir. Il lui jeta l’arme et rafla trois peaux.
- Nous aurions pu en obtenir quatre, dit Laurent alors qu’ils s’éloignaient.
- Faut pas exagérer, petit. Cette pétoire risque de lui exploser dans la gueule. Regarde ces fourrures. Elles sont « primes ».
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Il avait vu, entre les mains de Callières, un document étrange : le traité provisoire de paix. Sous le texte rédigé par la plume élégante de M. Le Barrois, les députés "sauvages" avaient tracé des dessins bizarres : un calumet, une araignée, un ours, un lièvre... Pour aboutir à ce morceau de parchemin, que de batailles, que de tueries inutiles !
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Ils ne reviendraient peut-être pas. Ces hommes étaient partis pour mourir, et la plupart le savaient. Comment cette poignée de volontaires aurait-elle pu tenir en respect une armée d'Iroquois ? Le combat était trop inégal. Le seul miracle eût été que certains pussent échapper à la tuerie. Trop espérer, trop prier était preuve de faiblesse, mais c'était la seule qu'elle se permît. Chaque heure de sa vie, chaque pensée, chaque rêve dont sa nuit se peuplait étaient autant de prières. Elle se disait que la vraie sagesse, celle qui devait plaire à Dieu, était d'accepter sa solitude sans laisser tomber les poussières de l'oubli.
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Elle songeait que c'était l'ennui qui la rongeait ; elle avait pris trop à cœur sa mission de procréatrice et s'y était vouée avec une sorte de passion, mais on perd le meilleur de soi dans une passion qui tourne à l'habitude.
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Irénée et Koaré arrivèrent en vue du village au soir tombant. Il était situé au milieu d’une clairière, à proximité d’une rivière dont on entendait les rapides et les chutes bourdonner au loin. C’était un vaste espace enclos d’une double rangée de palissades avec, à l’intérieur, à mi-hauteur, un chemin de ronde sur lequel galopaient des enfants nus. Les habitations étaient constituées de longues cabanes couvertes d’écorces cousues : elles se tassaient sous les fumées du soir qui répandaient leur odeur âcre.
A peine était-ils arrivés au milieu de la place dominée par la silhouette décharnée d’un arbre recroquevillé comme un parchemin, ils furent entourés de chiens efflanqués, d’enfants étonnés, puis d’adultes qui sortaient des cabanes, se tenaient immobiles sur le seuil puis s’avançaient timidement : les hommes étaient entièrement nus, sauf ceux qui étaient mariés et les vieillards qui portaient un morceau d’écarlatine entre les cuisses ; les femmes étaient vêtues de robes de cuir qui leur tombaient jusqu’aux genoux.
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Ils s’avancèrent jusqu’à la berge où des lavandières battaient leur linge avec ardeur. Au milieu du fleuve, un petit trois-mâts se pavanait, son beaupré dessinant des signes mystérieux dans le ciel. Ils n’avaient encore jamais vu de navire de haute mer et celui-ci, avec ses grandes voiles que les matelots étaient en train d’amener, sa coque rebondie, son château arrière orné comme un retable, les laissait pantois d’admiration.
- Le « Grand Saint-Louis » dit une voix derrière leur dos.
Un grand vieillard engoncé dans une cape verte pointait sa canne vers le navire.
- Dans quelques jours il quittera Honfleur pour l’Amérique. C’est le troisième depuis le début de l’année, et ce n’est pas le dernier. M. de Razilly, cousin du cardinal et amiral de la Flotte d’Occident, est décidé à faire du Canada une nouvelle France.
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L'automne était doux sur la rivière St Jean. En quelques jours les forêts flambèrent d'or et de rouge jusqu'à l'horizon des montagnes où commençaient les hautes terres de l'épicea d'où parfois roulaient des rumeurs de tambours, les jours de fête chez les indiens.
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L'automne était doux sur la rivière Saint-Jean.En quelques jours les forêts flambèrent d'or et de rouge jusqu'à l'horizon des montagnes où commençaient les hautes terres de l'épicéa d'où parfois roulaient des rumeurs de tambours, les jours de fête chez les indiens.
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