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Citations sur Impressions et lignes claires (37)

C'est d'ailleurs la très grande différence entre le fait de gouverner et celui de dire ce qu'on ferait si on gouvernait : les conséquences.
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En politique, comme dans la vie en général, tout ce qui est dit n'est pas forcément pensé. Et tout ce qui est pensé n'est pas forcément dit. Et ce qui est tu a souvent autant de sens que ce qui est verbalisé. Les commentateurs cherchent toujours à savoir ce qui se serait dit, pour s'en extasier ou s'en offusquer, mais ils pourraient, plus utilement encore, se demander ce qui n'a pas été dit. De quoi il n'a pas été question. Soit parce que tel ou tel problème n'est, en réalité, pas un sujet. Soit parce que personne n'ose en parler. Soit parce que les hommes qui gouvernent préfèrent parfois la liberté floue de l'implicite à la clarté souvent contraignante de l'explicite.
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Comment acquérir ce mélange particulier de maîtrise technique, de bon sens, de management, de lecture des rapports de force, de capacités d'adaptation et de conviction, de charisme parfois, de patience toujours, de détermination et d'endurance, de fulgurance et de goût du risque ? Rien n'y prépare, sauf la vie : la vie professionnelle et ses défis, la vie personnelle et ses difficultés, la vie sociale et ses complexités, la vie intellectuelle et ses émulations, la compétition et la contemplation, l'expérience et l'enthousiasme.
Gouverner est un art. Et l'art, ça s'apprend.
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(...) notre système politique, s'il ne permettait plus à quiconque de prendre une décision, irait aussi droit à l'échec que si un seul les prenait toutes.
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Si la classe politique n'est pas exempte de critiques, et nous avec, la stigmatisation systématique de l'action politique nous semble excessive. Elle va de pair avec la polarisation du débat public, et, il faut le dire, son affaissement.
Insensiblement nous en sommes venus à confondre la critique d'une décision et la mise en cause de la légitimité du décideur. Face à une décision qui déplaît, on remet désormais en cause la légitimité de celui qui l'a prise, autrement dit le fondement de la démocratie représentative. Le phénomène est d'autant plus dangereux qu'il n'est pas le fait des traditionnels critiques du système démocratique, il est devenu presque habituel y compris chez les élus eux-mêmes, qui n'hésitent plus, dans la majorité ou dans l'opposition, à remettre en cause la légitimité même de l'autre.
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Les Américains vouent un culte aux pères fondateurs et à un texte présenté comme la pierre angulaire de la Nation ; les Allemands respectent d'autant plus leur Loi fondamentale qu'ils lui doivent d'avoir enraciné la démocratie dans une terre laminée par le national-socialisme ; les Britanniques chérissent tant leurs règles éparses et leurs usages anciens qu'ils n'osent même pas les écrire.
De notre côté, en fait de Constitution, nous avons tout connu, tout testé, tout abandonné aussi. En un peu plus de deux siècles, la France a connu 15 textes différents prétendant chacun poser les bases durables d'un système institutionnel solide et évidemment supérieur à tous les autres. Il faut dire que nous avons l'habitude, que ne partagent pas nos voisins, d'apporter des réponses institutionnelles à des crises militaires, politiques, économiques ou sociales.
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La survie du Premier ministre français dépend à la fois de la confiance du Président et du soutien de la majorité : il doit sa nomination à l'un et son pouvoir à l'autre. Ce caméléon doit regarder dans plusieurs directions à la fois, comme un gardien de but qui devrait arrêter deux ballons au lieu d'un, comme un soldat pris en tenaille entre deux tirs de batterie, comme une antilope poursuivie par deux loups affamés.
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C'est parce que aucune branche du gouvernement, aucun pouvoir, législatif, exécutif ou judiciaire, ne peut s'arroger le contrôle absolu sur les autres mais doit les respecter et bien souvent composer avec eux, que le citoyen peut espérer ne pas être soumis à l'absolutisme d'un homme ou d'un groupe.
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De ces discussions longues et tendues avec tous ceux qui venaient tendre la sébile, en expliquant avec un talent rare et une mauvaise fois confondante combien il était nécessaire de diminuer les dépenses publiques des autres mais indispensable d'augmenter celles relevant de leur secteur, nous retenons l'exceptionnelle capacité de notre pays à trouver de bonnes raisons de dépenser plus d'argent public. L'idée que l'on puisse tenter de faire mieux avec autant, voire moins, qui est une donnée de l'industrie, une donnée de la vie quotidienne, est entendue comme une insulte dans le monde de la dépense publique. L'idée que l'on puisse renoncer à quelque chose parce que l'époque a changé, ou parce qu'on peut faire autrement, relève de la provocation.
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Nous vivons dans un pays où les impôts et les dépense publiques sont très élevés. C'est le "modèle français", modèle que personne ne copie, ce qui pourrait nous mettre la puce à l'oreille.
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