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Citations sur La page arrachée (10)

Elle se sentait utile et s’impliquait beaucoup plus qu’elle ne l’avait fait dans sa vie professionnelle. Ici, il n’était plus question d’argent, mais de valeurs humaines. La dimension était complètement différente. La confiance naissait entre deux mots, s’inscrivant en lettres muettes, mais bien présentes.
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Consciencieux, avec la volonté d’approfondir ses connaissances et possédant le sens des volumes, le nouveau venu s’imposa rapidement. À la fin de son contrat, le patron lui proposa de rejoindre le groupe permanent de ses ouvriers, et de l’initier à des ouvrages plus délicats. Il aimait le contact avec la pierre naturelle, son grain, son odeur sèche. Granit, calcaire ou grès, il apprit leurs différentes propriétés et les moyens de les mettre en valeur.
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Dès la première session, elle put constater le niveau très faible et la disparité des connaissances des élèves. Le déchiffrement des mots ne s’accompagnait pas de la compréhension. Leurs efforts portaient sur les lettres qu’elles rattachaient et les syllabes qu’elles parvenaient à décrypter. On était loin d’un enseignement cognitif qui aurait permis de rendre cet apprentissage plus efficace.
Elle ne se doutait pas qu’elle abordait, là, la plus belle expérience de sa vie. Elle allait découvrir le handicap que représentait l’ignorance de l’écriture et de la lecture. Les personnes concernées en souffraient comme d’une tare, qu’elles imaginaient si évidente qu’elle s’affichait sur leur visage.
 
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Une sensation de liberté l’envahit. Elle venait enfin d’évacuer l’une de ses idées préconçues. Elle se fichait du regard des autres. Ce pas, qu’elle avait mis si longtemps à franchir, lui parut bien anodin. Elle était heureuse de s’être affranchie aussi facilement d’un tabou si restrictif.
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Puisque son corps n’avait connu aucune maternité, elle avait conservé une ligne de jeune femme, qu’elle s’efforçait d’entretenir sans trop de contraintes. Avec émotion, elle se souvint de l’air satisfait de sa mère lorsqu’elle lui déclarait fièrement : « Tu présentes bien, ma fille ! »
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Naguère, elle avait été courtisée. Mais ses romances avaient tourné court, généralement parce que le prétendant ne se sentait pas de taille à assumer une telle smala. La trentaine venue, elle avait croisé la route d’autres hommes pour lesquels elle n’avait été qu’une sorte de compagne, éphémère et cachée. Avec le temps et les problèmes que lui posait sa mère dont la raison vacillait, elle avait espacé ces rencontres stériles. Les amours fugaces et discrètes lui suffisaient. Avec les années, elle s’imaginait de plus en plus difficilement s’investir dans une vie de couple. Elle avait fini par perdre l’acuité du désir, et un désert sentimental s’était sournoisement installé.
 
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Aînée d’une fratrie de trois enfants, elle avait été élevée comme une fille unique puisqu’elle avait déjà quatorze ans à la naissance de Rosine, suivie six ans plus tard par celle de Paul. De belles années vécues au sein d’un foyer soudé, respectueux des valeurs fondamentales du travail, de la religion et de la communauté. L’émotion la gagnait sitôt qu’elle remontait le temps jusqu’à l’époque où chacun assumait le rôle que lui avait imparti la vie.
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Le soulagement l’emportait sur le regret ou l’appréhension. Elle était enfin maîtresse de son destin. Le temps était devenu son allié. Les souvenirs arrivaient, déroulant le film de sa vie sans agressivité.
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Juliette acquiesça d’un signe de la tête. Il fallait le ménager.
Au moment de se séparer, Leïla lui remit une carte de visite. Les deux femmes s’embrassèrent spontanément. Ce baiser, qu’elles avaient contenu quelques heures auparavant, scellait leur appartenance à une même famille, et une amitié confiante.
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Depuis mon entrée à l’école, j’ai toujours eu un rêve. J’ai dû l’abandonner mais je n’y ai jamais renoncé. Maintenant, je vais enfin pouvoir le réaliser. Lire ! Prendre un livre, m’évadé au fil des pages ! C’est une fenêtre ouverte sur un univers différent. Voilà pourquoi je suis venu à votre association. Il faut que j’apprenne ! Chez nous, on dit que les livres sont les jardins des savants.
L’émotion planait. Un simple livre, objet dérisoire dans son apparence, mais paradoxalement si précieux, nourrissant aussi bien l’imaginaire que l’intelligence, dont l’odeur d’encre et la douceur du papier créaient un lien fort avec celui qui se penchait dessus… Elle ne put contenir un élan et allongea son bras pour poser sa main sur la sienne.
– Vous verrez, d’ici quelques mois vous plongerez dans la lecture. J’en suis certaine.
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