Je ne sais même pas pourquoi je viens souffrir ici.
Ce bordel institutionnel qui met l'amour en pièces.
Ici, on n'est rien pour personne.
Je ne suis rien pour lui.
Je vais aux toilettes finir la coke.
Tout le monde à l'air défoncé et je sais, je SAIS que toutes les filles se sont trouvées AFFREUSES, en se réveillant ce matin, et que toutes attendent un coup de fil qu'on ne leur passera jamais. Et je me demande encore une fois ce que je fais là, alors que j'aurais pu rester tranquillement chez moi regarder Ally Mc Beal, et puis, ça va mieux quand je me rends compte que si on demandait à toutes les personnes présentes ce qu'elles foutent là, la moitié d'entre elles fondraient en larmes sur-le-champ.
Un soir de beuverie au Queen, je finissais languissamment ma dix-septième vodka en me demandant pourquoi j'étais là, encore là, toujours là,...
La nuit tombe, et quand la nuit tombe Paris change de couleur et de sens.
Je suis dans un taxi qui file sur les voies sur berges et j'ai baissé la vitre pour pouvoir fumer. Dans un instant, je serai assise dans un endroit comme l'Avenue, l'hôtel Costes, la Maison Blanche, Nobu, Xu, Man Ray, Korova, chez Diep, au Market, au Tanjia, au Stresa ou encore au Plaza, je dînerai d'un mille-feuille au crabe et d'un moelleux bien sûr, ou bien je ne dînerai pas et je boirai un Cosmo ou une simple vodka, je fumerai clope sur clope et je dirai bonjour à des gens.
J'emmerde le monde parce que je le haie.
Je suis un artiste, et mon œuvre, c'est Moi.
Nous sommes la même âmes dans deux corps et, quand ceux-ci s'unissent, nous ne formons plus qu'un.
Désillusionnée avant l'âge, je dégueule sur la facilité des sentiments.