Cet épais volume d'un peu moins de 300 pages est un livre d'itinéraires qui, en s'attardant autour des anciennes églises, des vieux châteaux, des murs antiques, se veulent archéologiques.
Paru en 1958, c'est le quatrième opus de la série "la France inconnue" écrite par l'écrivain, romancier et essayiste, auteur de livres d'art et de tourisme, Georges Pillement.
Consacré au nord-ouest de l'Hexagone, il ne vient pourtant qu'effleurer la Normandie à laquelle, conjointement avec le Nord, est dédié un cinquième tome.
En quatorze itinéraires, l'auteur nous propose de sillonner, un peu à la manière du fameux "guide bleu", le nord-ouest du pays :
De Paris il rejoint Blois, Tours, Saumur et Angers, Nantes et le Mont Saint-Michel ...
De Blois il va jusqu'à Tours, de tours à Nantes, de Nantes à Vannes par Guérande puis par Redon, de Vannes à Brest et de Brest au Mont Saint-Michel ...
Pour conclure, ce périple, de Rennes, il rallie Brest, d'abord par Josselin et Pontivy puis par Huelgoat ...
L'ouvrage est illustré de 64 photos de l'auteur et enrichi d'un index des villes et lieux visités.
L'auteur, malheureusement, pressé d'avaler les kilomètres, a peu de temps à consacrer à chaque site.
Pourtant si l'excursion est rapide, les descriptions sont assez évocatrices.
Elles donnent envie d'en savoir plus, de juger par soi-même, de découvrir cette France qui n'est peut-être pas si "inconnue" que ça.
Car cette promenade ne recèle ni grandes découvertes, ni étonnantes révélations.
L'ouvrage, lui-même semble hésiter à se classer.
La plume de l'auteur n'étant pas assez élégante, pas assez originale, le volume ne peut se prétendre littéraire.
Et il peine à se ranger dans le rayon du guide touristique efficace.
De plus, le peu de découpage du texte amène une certaine lassitude dans la lecture.
Pourtant, l'objet a le charme désuet du vieux livre.
Et il est agréable d'y aller piocher, d'y chercher cette évocation, faite en quelques lignes, qui nous rappellera des vacances déjà lointaines, un voyage autrefois partagé avec tante Agathe ou un lieu de notre enfance dont on se souvient avec nostalgie ...
Commenter  J’apprécie         150
Nous nous dirigeons maintenant sur Quintin dont les comtes étaient parmi les plus puissants seigneurs de Bretagne. Leur château avait été démoli, au XVIème siècle, vers la fin des guerres de religion et en 1662 Amaury de Gouyon de la Moussaye et sa femme, Antoinette de la Tour d'Auvergne, soeur de Turenne, entreprirent la construction d'un nouveau château qui ne fut pas terminé, Louis XIV ayant jugé ses défenses trop fortes du point de vue militaire : Mme de la Moussaye était une zélée protestante.
Il en reste un beau pavillon à bossages dont l'architecture rappelle celle du palais du Luxembourg.
Quintin fut érigé en duché en 1691 en faveur du neveu de Turenne, Guy-Aldonce de Durfort, comtes de Lorges et Quintin, maréchal de France.
Il passa ensuite aux Choiseul qui firent élever, vers 1775, au nord de la cour des bâtiments sans grand caractère.
On verra aussi quelques maisons intéressantes, notamment place 1830 et aux 5 et 7 de la rue qui conduit à l'église, en face d'une jolie fontaine du XVème siècle ...
La visite de ces châteaux et de ces manoirs, quand elle n'est pas réglementée, pose des problèmes aussi bien aux visiteurs qu'aux propriétaires.
Les premiers sont tenus à beaucoup de discrétion, les seconds à un peu d'indulgence.
La discrétion ne suffit pas toujours ; il m'est arrivé, très rarement je dois dire, de tomber sur des propriétaires grincheux, telle cette dame qui est venue m'insulter parce que j'étais entré dans un jardin potager, de l'autre côté de la route, pour prendre une photographie du manoir de Maison-Maugis, dans l'Orne ...