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Citations sur Panique dans le XVIe ! (15)

Le bourgeois du 16e - Cohabiter, je veux bien, mais avec des gens corrects. Là, on n'a rien en commun !
Monique Pinçon-Charlot - Mais, détrompez-vous : vous avez des actions dans l'entreprise qui l'a licencié.
Le bourgeois du 16e - En effet ! L'argent n'a pas d'odeur, la misère si !
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Une femme - Mais chez nous aussi, il y a des artistes : mon père était accordéoniste, mon grand père marionnettistes…
Le bourgeois du 16e - Ah, vous confondez art et traditions populaires !
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La misère fait vivre dans l'immédiateté, et l'opulence dans l'éternité. [...] D'un côté une qualité architecturale qui défie les siècles qui défie les siècles, de l'autre un habitat précaire... à l'image même des existences individuelles et familiales abritées en des lieux antinomiques qui d'ordinaire sont ségrégués mais qui se retrouvent dans notre objet d'enquête d'un face à face tragique et symboliquement violent.
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Les lois étant conçues par et pour ceux qui cumulent richesses et pouvoirs, le monde juridique et la pratique judiciaire sont des univers réservés aux puissants, familiers des juges, des prétoires et des avocats. […] cet arbitraire et cette mystification inaugurale de la loi doivent être méconnus pour obtenir l’adhésion et la soumission des dominés.
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Quatre jeunes discutent devant le centre d'hébergement. Nous nous présentons à eux et découvrons que ces élèves de première ES * dans un lycée privé du secteur [16e arrdt] connaissent notre travail. Bien que conscients des limites de cet entretien, nous souhaitons partager avec vous ces échanges révélateurs : les points de vue et arguments de ces jeunes sont les mêmes que ceux de leurs parents.
Pour eux, la décision de la ville de Paris d'installer ici ce centre d'hébergement est éminemment politique, et ils s'interrogent sur la promiscuité entre richesse et misère.
« Pour les habitants du quartier, les SDF logés dans ce centre feront tache », nous disent-ils.
Cette cohabitation sera défavorable aux personnes sans-abri, le mépris et l'élégance des riverains contribuant à stigmatiser ces corps meurtris par la rue. Une ébauche de compassion aussitôt bousculée par la dénonciation de cet hébergement gratuit dans les beaux quartiers, quand leurs parents paient cher cette localisation privilégiée...
Nos lycéens, déjà pétris des théories néo-libérales, déplorent qu'il n'y ait « aucun retour sur investissement à en attendre ». « Ce sera même un frein pour l'économie » déclare l'un d'eux. Pour ne pas nuire à l'image et au prestige de Paris, « il vaudrait mieux installer les SDF dans les périphéries de la région parisienne ou en province ».
(p. 87)
* bac général, filière Economique et Sociale (16-17 ans)
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- Christophe Blanchard-Dignac, riverain et président de la coordination pour la sauvegarde du Bois de Boulogne.
Cet énarque, ancien PDG de la Française des Jeux, préside la coordination pour la sauvegarde du Bois de Boulogne qui regroupe vingt associations actives sur cette question. Aussi ne sommes-nous pas étonnés de le voir dans la foule qui attend l'ouverture des portes de l'université Paris-Dauphine [pour la réunion publique].
« Ce centre d'hébergement est un projet insensé, a-t-il déclaré au 'Monde' le 6 mars 2016. Le site fait partie intégrante du Bois de Boulogne, il est donc classé. S'il s'agissait d'installer ici des touristes dans un complexe cinq étoiles, notre combat serait le même. C'est un des rares espaces verts parisiens, il doit le rester. » Ce riverain, qui habite à une centaine de mètres du futur centre d'hébergement, ne serait donc pas opposé à son principe mais il souhaiterait le voir 'ailleurs', dans un lieu plus 'propice'.
« Nous ne sommes pas des révolutionnaires, nous demandons simplement que le Bois de Boulogne reste public, nous sommes farouchement opposés à sa privatisation ! » dit-il à Charlotte Perry au micro de France Inter pour l'émission 'Comme un bruit qui court' du 19 mars 2016. Des propos d'autant plus savoureux que sa femme est membre du Lagardère Racing Club, une enclave privée de plus de 7 hectares, située au coeur du Bois de Boulogne et réservée aux seuls membres cooptés.*
(p. 21)
* Pour entrer dans ce club, il faut être coopté et acquitter une cotisation annuelle de 1 825 € + 6 870 € de droits d'admission.
(p. 17)
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Loin des cités et des quartiers défavorisés, le comportement et les stratégies mises en œuvre par les grands bourgeois dans leur refus d'accueillir de façon pérenne des sans-abri viennent nous rappeler que la délinquance est aussi celle des costumes et des tailleurs sur mesure. L'argent et le pouvoir permettent aux nantis d'imposer leur entre-soit résidentiel, condition décisive pour la reproduction des rapports sociaux de domination.

Page 91, La Ville brûle, 2017.
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Plusieurs entrées de cette tour d'ivoire donnent directement sur la rue du Maréchal Maunoury, doublées à chaque fois d'une entrée de service pour le personnel domestique et les ouvriers affectés à telle ou telle tâche dans un immeuble ou un appartement. À l'interieur de la forteresse les dizaines d'appartements de service réservés aux cuisiniers, chauffeurs, femmes de ménage et autres employés de maison, sont desservis par des escaliers et des ascenseurs séparés de ceux de leurs employeurs. L'objectivisation spatiale des positions sociale ne connaît pas de limites.

Page 68, La Ville brûle, 2017.
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Le Gotha ne peut échapper aux ghettos de son monde clos. Les distances sociales doivent être redoublées par des distances spatiales jusqu'à obtenir des lieux de condensation parfaits de l'excellence , comme les cercles dont l'accès est strictement interdit aux indésirables.

Page 55, La Ville brûle, 2017.
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L'impossibilité de construire dans le bois de Boulogne semble être à géométrie variable selon qu'il s'agit de défendre les intérêts de l'oligarchie, qui préempte ses lieux de vie en se présentant comme étant au service de l'intérêt général, ou ceux des sans-abri : un vaisseau dans les arbres demeurera et couronnera l'immortalité symbolique de la première fortune de France, tandis que des modules en bois posés pour trois ans à meme l'Allée des Fortifications pour les exclus du néolibéralisme déclenchera la colère des riches riverains. Des racines et des fondations pour les uns, du provisoire éternel pour les autres. Cercle vertueux ou cercle vicieux ? La Fondation Louis-Vuitton dans le bois de Boulogne ou les tentes Quechua dans le bois de Vincennes ?

Page 53, La Ville brûle, 2017.
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