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Alex Diotto (Illustrateur)Jason Copland (Illustrateur)
EAN : 9781534315952
176 pages
Image Comics (29/09/2020)
5/5   1 notes
Résumé :
Elon is a latchkey kid who spends his days alone reading comic books-until his favorite superhero, Olympian, comes crashing off the page and into reality! But as he nurses his wounded and delirious hero back to health, he discovers Olympian isn't the only thing that came through... something evil followed him. A comedic yet heartfelt love letter to the comics medium, OLYMPIA is also a meditation on hope and loss, conceived by CURT PIRES (Wyrd) and his father, TONY P... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient un récit complet et indépendant de tout autre. Il regroupe les 5 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2019/2020, coécrits par Curt Pires et son père Tony Pires, dessinés et encrés par Alex Diotto, à l'exception de l'épisode 3 qui est dessiné et encré par Jason Copland. La mise en couleurs a été réalisée par Dee Cunniffe.

Vint un jour où les murs de la Nouvelle Olympe furent mis à bas et les barbares pénétrèrent dans la citadelle de dieux. olympian était assis sur son trône, attendant calmement l'irruption de l'envahisseur dans la salle. À leur tête, Vilayne réclame qu'olympian lui remette l'Everflow. le monarque se lève et brandit son épée en déclarant que cet affrontement ne peut se finir que dans le sang et le tonnerre. Elon Andrews, jeune adolescent referme sa bande dessinée, impressionné par le suspense de fin d'épisode. Il l'a lu, adossé à un tronc d'arbre, en lisière de forêt. Il se relève, range son comics dans son sac à dos, lève la tête et voit passer une météorite dans le ciel. La boule de feu s'écrase dans les arbres à quelques dizaines de mètres de lui, et il va voir de quoi il s'agit. Il découvre le corps inanimé d'un homme de grande taille avec les cheveux longs, en armure. Il le reconnaît immédiatement : c'est olympian, le dieu dont il vient de lire une aventure dans son comics. olympian reprend tout juste assez connaissance pour marmonner quelques paroles d'avertissement. La montre d'Elon sonne lui indiquant qu'il est 12h30. Il se dépêche de rentrer chez lui en vélo, et arrive juste avant que Belinda Andrews, sa mère, ne rentre sa voiture au garage. Quand elle monte pour vérifier que son fils est bien là, celui-ci fait mine de dormir sous les couvertures. Dès qu'elle est couchée, il se relève discrètement pour aller chercher un analgésique dans l'armoire à pharmacie.

Le lendemain, Elon Andrews n'est pas très attentif en cours, et il a même tendance à somnoler. En fin d'après-midi, il peut enfin enfourcher son vélo et, plutôt que de rentrer, reprendre le chemin qui le ramène à l'endroit où il a laissé olympian inanimé. Il réussit à lui faire avaler un ou deux comprimés d'analgésique (paracétamol + hydrocone) et s'allonge à côté de lui en attendant. Il s'assoupit. Quand il se réveille, olympian n'est plus allongé à ses côtés. Il le retrouve debout un peu plus loin, son épée à la main. olympian le remercie, lui explique qu'il est un dieu et qu'il doit retourner à la Nouvelle Olympe pour reprendre le combat. Il brandit son épée qui se met à irradier de l'énergie, et qui s'éteint. Visiblement, olympian est encore trop faible pour pouvoir effectuer le chemin du retour par ses propres moyens. Il effectue la promesse solennelle qu'il rentrera chez lui, même s'il devait tout détruire pour y parvenir. Elon ne relève pas la menace et lui suggère tranquillement de regarder derrière lui. Une horde d'ennemis agressifs est en train de se déverser par un trou dans le ciel. le combat s'engage.

Encore une histoire indépendante publiée par Image Comics dans des années d'abondance incroyable. La couverture bénéficie de jolies couleurs rappelant les compositions de Christian Ward, l'intérieur évoque les dessins de Michael Lark en plus léger et moins sinistre, avec plus d'énergie. En feuilletant, le lecteur aperçoit un mélange de vie réelle et de combats de gugusses en costume coloré, évoquant vaguement la version Marvel d'Odin et de Loki. Pourquoi pas essayer cette lecture ? Les coscénaristes commencent par une histoire dans l'histoire, et peu de pages après cette première histoire débarquent dans la réalité de la seconde, par le biais d'olympian, personnage fictif arrivant dans la réalité d'Elon Andrews. Il ne faut pas longtemps pour que Vilayne, l'ennemi juré d'Olmypian, fasse à son tour irruption dans la réalité. L'intrigue culmine avec ce combat entre ces ennemis. Alex Diotto dessine dans un registre réaliste, avec un niveau de détails convenable, des traits de contour un peu rugueux et pas lissés, pour une impression globale un peu brute, pas tout à fait industrialisée. le lecteur note le contraste entre le monde réel représenté de manière naturaliste, et les actions d'olympian dans un registre plus emphatique, propre aux comics de superhéros. La mise en couleurs a été conçue de même, avec des teintes naturalistes pour le monde réel, et des couleurs plus vives pour les combats entre Vilayne et olympian.

Le lecteur observe tout de suite le clin d'oeil à Jack Kirby avec olympian & Vilayne, évoquant sans doute possible Odin & Loki. Il relève d'autres clins d'oeil au monde des comics. L'auteur des aventures d'olympian s'appelle Kirby Spiegelman, ce qui fait penser à Jack Kirby (1917-1994) et Jerry Siegel (1914-1996). Il a travaillé comme réalisateur de décors pour un autre auteur de comics : Wally Toth, nom qui évoque Wally Wood (1927-1981), et Alex Toth (1928-2006), deux autres auteurs de comics. En début de l'épisode 2, olympian croise un autre dieu en armure sur une sorte de croisement entre des skis et une trottinette sans roue, évoquant immédiatement Black Racer et Orion, personnages issus de la série New Gods by Jack Kirby . Enfin, pour savoir ce qui va arriver à olympian, et essayer de trouver quoi lui conseiller, Elon Andrews se rend une librairie spécialisée en comics. le lecteur n'éprouve donc aucune difficulté à se projeter dans Elon Andrews, lui-même lecteur de comics, confronté à l'irruption de son superhéros préféré sans la réalité. Il devient évident que les coscénaristes rendent hommage aux comics de leur enfance, ceux qui les ont impressionnés au point qu'eux-mêmes deviennent auteur de comics. L'épisode 3 est consacré à Kirby Spiegelman, le créateur et auteur des aventures d'olympian, individu vivant seul, séparé de sa femme et de son enfant, apprenant que sa série vient d'être annulée, puis le même jour apprenant le décès de son mentor Wally Toth. Pour cet épisode, Jason Copland réalise des dessins à l'encrage un peu plus appuyé, avec un découpage de page basé sur une grille en 3 bandes de 3 cases. L'effet produit montre Kirby dans un quotidien étriqué, en butte au cadre des cases, comme il est en butte aux réalités castratrices. le lecteur suit cet homme à la vie qu'il estime ratée, se heurtant au fait que son talent d'artiste ne lui permet pas de gagner sa vie.

Ce récit ne se limite pas à un hommage un peu désabusé à la création des comics de superhéros des années 1960. Certes, les coscénaristes citent la fameuse phrase attribuée à Jack Kirby : les comics te briseront le coeur. Mais il s'agit bien d'un récit d'aventure, dont le personnage principal est un jeune adolescent qui va de l'avant. Elon Andrews n'est pas plus impressionné que ça par la présence d'olympian et il garde la tête sur les épaules. Il essaye de le soigner, puis il cherche comme l'aider. Certes les dessins d'Alex Diotto présentent un aspect un peu lâche qui fait un peu jeune et moins maîtrisé que celui de Lark ou de Sean Phillips. Pour autant, la narration est claire et fluide, terre à terre pendant les scènes civiles, pétantes quand olympian se bat. le lecteur peut se projeter sans difficulté dans chaque lieu : lisière dégagée de la forêt, pelouse accueillante, couloir impersonnel d'un lycée, librairie spécialisée, grand hall de la Nouvelle Olympe, autoroute à l'américaine, milieu urbain, etc. Les personnages en civils ont une allure normale et plausible, le dessinateur mettant en oeuvre une direction d'acteurs de type naturaliste.

Au fur et à mesure de la progression de l'intrigue, le lecteur voit apparaître certains thèmes. Pour commencer, il y a donc ce rapport entre fiction et réel. Les Pires père et fils ne le développent pas sur un plan philosophique : ils restent à un niveau très concret, sans intellectualiser la chose. olympian a franchi la barrière des mondes et il interagit avec Elon, il se retrouve devant son créateur, tout simplement, sans mise en abîme, sans questionnement sur le lien qui unit créateur et créature. le deuxième thème à apparaître est celui de la relation filiale, qu'il s'agisse d'un fils avec son père biologique, ou d'une relation paternelle exercée sur un individu plus jeune. Kirby Spiegelman regrette de ne pas pouvoir s'occuper de son fils, parti avec sa mère lors de leur séparation, éduquer par le nouveau conjoint de son ex-épouse. D'un autre côté, il a conscience qu'il n'aurait pas fait un bon père. olympian ne voit pas Kirby comme son père. En revanche, il est visible qu'Elon Andrews a conscience d'être encore un adolescent et qu'olympian comme Kirby Spiegelman pourraient jouer le rôle de père de substitution pour lui. Or le récit le place dans un rôle bien différent. Il se retrouve à aider olympian en lui donnant du paracétamol inversant ainsi le schéma Père s'occupant de son fils, pour aboutir au fils s'occupant de son père. Il en va de même pour la dynamique de la relation entre lui et Kirby. Les adultes sont prisonniers de leur système de pensée, incapables d'en sortir pour trouver une solution originale, alors qu'Elon apporte l'énergie de la jeunesse et son bon sens.

Pas forcément convaincu a priori de se lancer dans une grande histoire, le lecteur commence effectivement par se dire que le personnage de fiction atterrissant dans le réel n'est pas une idée très originale, et que les dessins sont fonctionnels, mais sans grande personnalité. Il a vite fait d'éprouver de la sympathie pour Elon Andrews, adolescent avec la tête sur les épaules, et de se retrouver impliqué par une narration visuelle efficace et sans chichis, avec une énergie inattendue redonnant du dynamisme à un auteur de BD prêt à en finir avec la vie, et un personnage de fiction trop unidimensionnel pour comprendre ce qui lui arrive. Une belle histoire où un fils s'occupe de son père de substitution, évoquant la situation personnelle des coscénaristes.
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