Être "bas carbone" ne suffit pas pour être écolo... Il faut également être "basses ressources".
Un monde dématérialisé sera un monde toujours plus matérialiste.
Le numérique agit comme un catalyseur de la fabuleuse accélération économique et technologique actuelle.
Les technologies “dématérialisées“ ne sont pas seulement consommatrices de matières ; elles sont surtout en voie de constituer l'une des plus vastes entreprises de matérialisation jamais engagées.
En vendant un smartphone, une entreprise cède dorénavant deux droits bien distincts : la propriété effective de l'appareil et une licence d'utilisation du système d'exploitation lui permettant de fonctionner (Android, par exemple). Or, si un consommateur est propriétaire de l'objet acquis, il n'est que titulaire d'une licence d'utilisation du logiciel, auquel il n'a, en revanche, pas le droit de toucher. L'entreprise américaine John Deere peut de la sorte interdire à ses clients de réparer les tracteurs qu'ils ont pourtant achetés, car ce serait altérer le logiciel, qui demeure son entière propriété.
Cette évolution est révélée par l'association GreenIT : Le poids d'une page Web a été multiplié par 115 entre 1995 et 2015." Variante : la puissance sollicitée pour écrire un texte double tous les deux ou trois ans. Astreints à digérer toujours plus de lignes de code toujours plus complexe, les ordinateurs rament... conduisant leurs utilisateurs à les remplacer par des produits plus performants.
Dématérialiser, c'est matérialiser autrement.