-J’ai peur qu’un jour tu ne sois plus là.
-Et j’ai peur qu’un jour tu ne reviennes pas.
Vous ne pouviez pas être plus à votre avantage que maintenant… Je n'ai jamais trouvé les femmes plus belles que quand elles étaient couvertes de sang.
-Je te promets… Je donnerais ma vie pour que tu vives enfin la tienne.
-Il n’existe aucune vie possible si tu n’es pas là… Ne donne rien. Ta promesse suffit.
Si tu pars, Chris, je ne cesserai jamais de te chercher. Si il le faut, j’y passerai ma vie entière. J’y consacrerai mes jours, mes nuits, mais je te retrouverai…
- Est-ce qu'un jour tout ça sera derrière nous ? Est-ce que c'est trop demandé, putain…
- Je te promets… Je donnerai ma vie pour que tu vives enfin la tienne.
- Il n'existe aucune vie possible si tu n'es pas là… Ne donne rien. Ta promesse suffit.
Que fais-tu éveillée si tôt, dans le noir, avec ton téléphone, tes écouteurs et ton flingue ?
Il pourra construire sa vie. Une famille. Mais loin de moi… À des milliers de kilomètres peut-être. Ou alors juste à côté. Peut-être sera-t-il près de moi un jour sans que jamais je le sache… ? Dans dix ans, il traversera une rue que j'aurai tout juste foulée quelques minutes plus tôt. Peut-être boira-t-il un café avec sa femme, dans un bar, au milieu de nulle part, quelques heures après moi. Peut-être sera-t-il à quelques mètres de moi, sans que je ne puisse jamais le voir. À un concert, lui, quelques rangs plus loin, en vacances, avec ses enfants, dans un hôtel, à quelques étages de moi. Dans une ville, à l'autre bout du monde. Dans un avion, un train, dans un restaurant, un parc, sur une plage… Comment pourrais-je me retenir de regarder partout autour de moi pour le restant de mes jours ?
Je le respire, fort, avec l'envie dérisoire d'avaler sa peine.
L'alcool me monte à la tête peu à peu. Après mon troisième verre de vin, je sentais déjà les vapeurs me faire vaciller. Au bout du quatrième, j'ai peur de ce que je pourrais dire.
Comme. Toi. Par exemple. Toi. Je t'aime.
Elle rêverait de le prendre dans ses bras, brûlerait de lui murmurer les mots qu'elle rêvait tant de lui dire, alors qu'il n'était plus là. Ce «tout ira bien», ce «je t'ai toujours aimé», ce «j'aurai tout donné pour toi», ce «tu n'es pas seul», ce «reviens-moi...». Mais rien ne sort.