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Critique de motspourmots


Des mots et des dessins. C'est peu et c'est beaucoup. A l'initiative des éditions Points, 34 auteurs ont accepté de contribuer à ce recueil mis en vente il y a quelques jours et dont les bénéfices seront intégralement reversés au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. Avec des mots, avec des dessins, il s'agit de parler d'asile, d'accueil. Se poser au calme quelques minutes, réfléchir à ce que veulent dire les mots et les images. C'est ce qu'ont fait les 34 contributeurs et c'est ce qu'ils invitent leurs lecteurs à faire à leur tour. Un peu de temps, du recul par rapport à l'actualité, des mots et des dessins pour comprendre un peu mieux ce qu'il se passe autour de nous. Et parler avant tout d'humains.

Il faut saluer la qualité des contributions et leur diversité qui composent un intéressant patchwork mêlant nouvelles et textes plus personnels, songes, coups de gueule et souvenirs, ponctués par quelques dessins percutants, parfois dérangeants. Déranger, interpeller, argumenter, faire réfléchir. Voilà l'ambition affichée par ce petit livre si essentiel. Nicolas Bedos, comme à son habitude nous renvoie une image de nous-même sans aucune indulgence, Sorj Chalandon, par la grâce d'un souvenir exhumé choisit l'empathie, Mathias Enard s'évertue à nous secouer en pointant du doigt l'hypocrisie de nos sociétés, Laurent Gaudé tisse une ode au rêve d'Europe que nous avons oublié... Chacun à sa manière pose la question de notre relation à l'autre. Pascal Manoukian nous rappelle que Les échoués, avant d'être un roman, sont une réalité quotidienne et surtout humaine. "La droite française devrait penser avec sa tête plutôt qu'avec son Front" nous dit-il... Oh que oui. Valérie Zenatti prend un peu de hauteur en imaginant un dialogue entre une jeune européenne et Joseph Roth près du grand corps de l'Europe endormie et Alice Zeniter nous offre une superbe interrogation sur la notion même de pays. Et bien d'autres encore.

Retenons aussi le très court texte de Jean-Michel Ribes, sobre et efficace. Et laissons-lui les derniers mots. "Heureusement, il y a aussi tous ceux qui savent que les gens qui se noient avant d'aborder Lampedusa ou ce petit garçon immobilisé par la mort sur une plage de Bodrum, c'est notre famille, notre fils. Ils sont tous ce que nous sommes, des humains. Il est urgent de nous accueillir".
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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