1% des pédophiles sont des femmes. Pas de bol...
Et oui ça existe. Effarant.
Comment une mère, qui se doit de protéger son enfant, celle de Winicott qui devait être "suffisamment bonne" pour son enfant, peut elle être incestueuse avec lui ? C'est pour cela que c'est si monstrueux pour l'enfant victime.
Très intéressante la différence entre le terme incestueuse et incestuelle (voir citations).
Une mère qui dort avec son enfant, qui lui raconte sa vie sexuelle, le détruit à coup sûr sans qu'il y ait de passage à l'acte.
Mais quels dégâts ! Pourquoi est-ce si destructeur ? Parce que le jeune enfant est agressé dans sa psyché par un érotisme maternel trop imposant. Il ne peut pas, à son âge, assimiler toute cette violence verbale. On soumet à l'enfant des stimuli sexuels, mais il n'a pas la capacité de les intégrer. Donc clivage.
Bref, c'est un sale truc, mais on s'en remet.
Heureusement.
Commenter  J’apprécie         62
J'ai lu ce livre dans le cadre de mon travail. D'accord, c'est un sujet lourd et pas toujours facile à aborder mais ce livre a le mérite d'exister et de dénoncer, ce qui pour beaucoup est impensable: qu'une mère puisse violer son enfant.
Et oui on ne parle plus de père, d'homme mais de femme, de mère, de tante, de grand-mère. L'horreur!
Pour ceux que cela intéresse, je le conseille mais à ne pas mettre en toutes les mains.
Commenter  J’apprécie         20
Un livre choc qui met à jour la pédophilie chez les femmes.
Pour que la parole des enfants abusés soit entendue.
Pour que les enfants abusés ne deviennent pas eux mêmes des abuseurs.
Pour que la société ouvre les yeux, et le regard change.
Merci pour ce livre.
Commenter  J’apprécie         20
Le tabou de la pédophilie féminine fonctionne à plusieurs égards : en même temps que cette relation sexuelle de femmes à enfants est prohibée, il est interdit de la penser sous prétexte de faire exploser un ordre sociétal. Un ordre qui veut qu'une femme protège. Qu'une mère soit un rempart. Que ce sexe-là au moins, résiste au crime.
Les intervenants sociaux eux-mêmes ne s'autorisent donc pas toujours à nommer les choses. Explication de Martine Nisse : "L'inceste de la mère , celle qui est censée protéger, est vécu de manière insupportable.
Si au niveau de la justice le phénomène semble marginal l'explication est à chercher dans l'incrédulité générale. Il y a encore beaucoup de chemin à faire pour faire accepter l'idée qu'une femme utilise aussi le corps d'un enfant de façon perverse.
Dans nos sociétés judéo-chrétiennes, la mère est sacrée. Remettre cela en question est douloureux. Une maman reste le refuge absolu. Même pour certains thérapeutes", explique-t-elle.
Et de citer le cas d'une petite fille de 4 ans qu'elle suivit en thérapie. Au premier jour de son placement, l'enfant avait dévoilé à son assistante maternelle ce que sa mère lui faisait subir : "Elle met son doigt dans ma moumoune et elle le tourne."
Lors d'une séance de thérapie en réseau (où sont présents plusieurs psychologues et travailleurs sociaux) afin de discuter de ce cas, une psychologue lui avait lancé, "quand même, c'est la maman de l'enfant ! Pour son avenir, il n'est pas bon de rappeler à cette fillette ces faits en thérapie." Selon Martine Nisse , la violence du ton trahissait le choc psychologique vécu inconsciemment par cette intervenante. p 33
Il est très difficile de leur faire faire la différence entre tendresse et érotisme.
C'est aussi avec des mots qu'un adulte prend le pouvoir sur un enfant.
Il existe aussi toute une autre gamme de comportements souvent nommés "incestuels". La différence avec l'inceste ? L'absence de passage à l'acte, d'un geste clair qui puisse donner lieu à des poursuites judiciaires. Combien de mois de sursis vaudrait un regard, combien le ton d'une voix trop lascive, ou une nuit passée dans un lit ? .....
Au 119, les écoutants sont formés pour entendre le pire. Après les appels les plus difficiles, ils ont la possibilité d'en parler : c'est toujours le cas lorsqu'un abus sexuel commis par une femme, généralement une mère, est signalé. "Nous savons que cela existe mais il est vrai que cela reste difficile à entendre : il y a toujours un moment où, par réflexe, on se dit que ce n'est pas possible, que la personne qui nous appelle fabule ou délire", précise un écoutant ; "cela semble tellement irréel. Mais notre travail est d'aller au-delà, de mettre de côté nos préjugés."
Ici comme ailleurs, le tabou est palpable. Les écoutants remarquent par exemple qu'il est difficile de nommer les choses : de lier verbalement l'abus lui-même et le fait qu'il a'agisse d'une femme. Et si l'on parle communément d'"abuseurs", le terme "abuseuse" n'existe pas.
Comme il y a 20 ans, lorsque les témoignages sur la pédophilie masculine ont vu le jour, ce sont rarement les victimes qui appellent. "Certains éducateurs, certains soignants préfèrent contacter le 119 plutôt que la justice parce que ce qu'ils ou elles ont vue leur paraît tellement inconcevable qu'ils ont besoin que quelqu'un leur confirme que c'est possible", explique Annie Gaudière. p26
Parler pour que les victimes de de demain soient enfin crues m'ont dit les uns.
Parler pour que d'autres femmes ne tombent pas dans ce piège, ne connaissent pas les vertiges de la culpabilité. Pour qu'elles soient soignés à l'avenir, pour épargner d'autres victimes m'ont dit les autres.
Parler pour briser ce silence, ce secret qui protège les femmes auteurs d'abus sexuels sur enfants. Qu'un jeune garçon emmure dans sa honte, puis chérie, puis détruite, puisse lire dans les yeux d'un adulte que sa vérité est la bonne. Qu'il ou elle a droit à la parole. Et que la justice sera faite.
Toute ma vie je me suis sentie abandonnée. Elle m'avait pris cela : cette confiance en la vie.
Tu t'es déjà demandé comment les informations que tu lis, regarde ou écoute sont créées ? Ne cherche plus !
Le pass Culture et Télérama s'associent afin d'organiser une Masterclass inédite sur les dessous de l'information le lundi 22 avril !
Lors de cette masterclass retransmise en direct, tu découvriras des coulisses du journalisme moderne, des techniques utilisées pour rechercher, vérifier et diffuser l'information, ainsi que des défis auxquels les journalistes sont confrontés dans notre monde en constante évolution !
Parmi les intervenants, tu retrouveras :
- Julien Pain, journaliste, rédacteur en chef de l'émission Vrai ou Faux sur franceinfo
- Anne Poiret, journaliste et documentariste, lauréate du Prix Albert-Londres et fondatrice d'After War
- Lucas Armati, rédacteur en chef de la cellule enquête de Télérama
- Olivier Laffargue, chef de service vidéo pour les réseaux sociaux du journal le Monde
Animatrices :
- Sarah-Lou Lepers, journaliste et réalisatrice de podcasts
- Yasmine Benhachoum, ambassadrice du pass Culture
+ Lire la suite