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EAN : 9781148065984
274 pages
Nabu Press (28/03/2010)
3/5   1 notes
Résumé :
Ces vers que je te livre,
O lecteur indulgent,
Longtemps pourront-ils vivre
En ce siècle d'argent ?

Enfants de la chimère
Et du rêve brumeux,
Dans leur vol éphémère
Passeront-ils comme eux ?

Mais le néant envie
A r insecte d'un jour
Son atome de vie,
De souffrance et d'amour !

La vie universelle
Ignore les instants,
Et pour Dieu l'étincelle
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
L'HOSPITALITÉ DU POÈTE

LE silence s'est fait dans mon humble demeure,
Les enfants sont partis, les ormes effeuillés ;
Et parmi les débris d'un bel été je pleure
Mes petits oiseaux envolés.

Les vents doux qui faisaient courber les tiges vertes
Et berçaient les rameaux de l'érable orgueilleux
Ne viennent plus le soir aux fenêtres désertes
Caresser mes rideaux soyeux.

Tous les chants se sont tus, et cette étroite allée,
Où souvent se perdait mon rêve aux ailes d'or,
N'a plus de frais ombrage, et déjà la gelée
Tisse une robe blanche à la source qui dort.

Plus rien . . . . Mais, ô bonheur ! sur la neige durcie
J'ai vu s'abattre un soir de petits oiseaux gris,
Ils voltigent par bande et leur aile transie
Laisse les bois frileux pour de plus chauds abris.

Ils avaient leurs doux nids dans la forêt voisine,
Ils se faisaient l'amour à l'ombre des halliers,
Mais la neige est venue, et la troupe mutine
Fond sur nos toits hospitaliers.

Soyez les bienvenus, hôtes toujours fidèles
Qui n'avez pas suivi dans leur rapide essor
Les merles oublieux, les folles hirondelles,
Et qui restez ici pour partager mon sort !

Je vous ai fait construire une retraite douce.
Quand les rameaux plieront sous l'effort des autans,
Vous y réchaufferez dans des nids faits de mousse
Vos petits membres grelottants.

Au lieu de disputer à la nature avare
Le petit grain de mil sous la neige oublié,
Vous trouverez au nid que ma main vous prépare
Le grain de mil multiplié.

Fuyez le trait perfide et l'embûche méchante
Que l'oiseleur cruel cache au bord des ruisseaux ;
Approchez-vous de moi : le poète qui chante
Toujours fut l'ami des oiseaux !

Libres, vous resterez, car, mes chers petits êtres,
Vous aimez comme moi la douce liberté.
Aux dentelles du toit venez suspendre en maîtres
Le nid de l'hospitalité !

Que le vent de novembre effeuille le bocage,
Que la brise de mai ramène les beaux jours,
Pour vous c'est la patrie, et votre aile voyage
De ma main bienfaisante au lieu de vos amours.

Soyez les bienvenus, hôtes toujours fidèles,
Qui n'avez pas suivi dans leur rapide essor
Les merles oublieux, les folles hirondelles,
Et qui restez ici pour partager mon sort.
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UN COMBAT AVEC MA MUSE

LE beau travail de la pensée
Parfois fatigue mon esprit.
Quand penche ma tête lassée
La muse alerte me sourit.
Autour de l'humble forteresse
Voilà déjà que la traîtresse
Fait résonner tous ses pipeaux.
A cette charge irrésistible
Mon cerveau demeure insensible
Et je reste dans mon repos.

Pour faire un véritable siège
Elle va chercher du secours
Et revient avec son cortège,
Doux pensers, souvenirs, amours,
D'abord joyeuses et pareilles
A de bruyants essaims d'abeilles
Qui s'échappent de leur prison,
Arrivent de belles pensées,
Complices à l'assaut lancées
Pour me faire perdre la raison !


Avec courage je tiens ferme
Contre l'aimable régiment ;
Toujours mon oreille se ferme
A ce joyeux bourdonnement.
Mais un autre renfort arrive !
Poète, sois sur le qui vive ;
Voici venir les blonds amours.
Tirailleurs aux superbes poses,
Ils me décochent leurs traits roses,
Et leurs carquois en ont toujours !

Je tiens bon ! ma muse perfide
Désirant plus vite en finir,
Commande d'un geste rapide
A mon plus aimé souvenir.
C'est le signal de ma défaite
De sa victoire satisfaite
La muse entre sans hésiter.
Ses vaillants complices comme elle
Font irruption pêle-mêle . . .
La place est prise ... Il faut chanter !

Alors dans mon cerveau bourdonne
Longtemps l'étrange bataillon,
Comme dans un clocher quand sonne
Un étourdissant carillon.
De sa victoire déjà lasse,
La muse pour vider la place Aux souvenirs donne congé ;
Pensers, amours suivent bien vite,
Et grâce à cinq strophes sans suite
Voilà mon esprit soulagé !
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