Citations sur Le devisement du monde, tome 1 : Le livre des merveil.. (13)
Je vous l'assure, aucun Tartare au monde ne touche de bon gré aux choses qui sont en rapport avec la mort.
Voici un autre fait étonnant. Lorsque le seigneur séjourne ici (à Chang-Tou), si par hasard il fait mauvais temps, il fait appel à ses magiciens et astrologues qui sont si savants dans l'art diabolique de la magie qu'ils font en sorte d'éloigner du palais les nuages et les intempéries. Les savants qui font cela sont tibétains et cachemiriens. Ils sont idolâtres et tiennent tout leur pouvoir du diable, mais ils font croire aux autres qu'il leur vient de leur sainteté ou de la volonté divine.
(A propos de Koubilaï Khan)
Quand on voyage le long du Fleuve Bleu, qui est si large qu'on dirait la mer et sur lequel circule sans cesse de nombreux et immenses bateaux, on rencontre des villes qui vivent richement du commerce et de l'artisanat.[...]
Nous finissons par arriver à l'illustre cité de Hangzhou, dont le nom signifie en français "la Cité du Ciel" parce que l'on s'y imagine être au paradis.
(A propos des Tartares)
Ce sont les archers les plus adroits du monde. Ce sont d'excellents guerriers et de bons soldats, plus endurants dans les batailles que les autres peuples, et des gens capables de supporter de grandes souffrances et de grandes privations.
Marco, le fils de monseigneur Nicolo, apprit merveilleusement bien les coutumes des Tartares, leur manière de parler, d'écrire, et leur façon de tirer à l'arc. Sachez, car c'est la vérité, qu'en peu de temps il maîtrisa plusieurs de leurs langues et quatre de leurs écritures. Il se montrait savant et avisé, et pour cela, le seigneur le tenait en haute estime.
(un seul tome de 554 pages pour ma part pour ce même isbn (grosse compilation des textes originaux), je ne comprends pas pourquoi je tombe sur ce bouquin-là, mais j'ai pas le choix...)
A chaque relais, selon son importance, trois ou quatre cent chevaux sont en permanence à la disposition des émissaires du Grand Khan. S'ils doivent se rendre en des lieux écartés dépourvus de maisons et d'auberges, le seigneur a fait installer des relais aussi bien équipés que les autres, mais espacés de trente-cinq ou quarante milles. C'est une réalisation dont on a du mal à imaginer le coût et dont peut s'enorgueillir avec raison le seigneur.
En l'an 1187, il advint que les Tartares se choisissent un nouveau roi qui se nommait dans leur langue Gengis Khan. C'était un homme de grande valeur, d'une grande intelligence et d'un grand courage. [...] Quand il avait conquis un territoire, il ne faisait aucun mal aux vaincus, ne causait aucun dommage à leurs biens. Il laissait seulement sur place une partie de ses hommes et emmenait le reste avec lui pour une autre conquête. C'est ainsi qu'il se comportait. Voyant qu'il les épargnait, qu'il les protégeait et les gouvernait, les habitants des pays conquis se ralliaient à lui et se comportaient en loyaux sujets.
Les paysans de cette région (ville d'Ishkashem), demeurent dans la montagne, à l'intérieur de spacieuses cavernes creusées dans la roche friable.
Au royaume de Pasaman, les habitants se comportent aussi comme de vraies bêtes sans foi ni loi. Ils se disent sujets du Grand Khan mais, étant très loin, il ne lui paient aucun tribut. [...]
Il arrive qu'ils lui envoient des choses extraordinaires. En effet, ils ont de nombreux éléphants et aussi des licornes qui font presque la même taille. Ce sont des bêtes très laides. Elles ont le même poil qu'un buffle, les pieds d'un éléphant, une tête de sanglier sauvage qu'elles portent, comme lui, presque toujours baissée, et une corne noire très grosse au milieu du front.
(ndr : rhinocéros de Sumatra)
La Perse est un très grand pays qui comprend huit royaumes [...]. Dans ces royaumes vivent beaucoup de gens cruels et homicides qui s'entretuent. Ce sont des sarrasins de la religion de Mahomet. Et si ce n'était la crainte des Tartares du Levant, ils maltraiteraient tous les marchands. Il arrive bien qu'ils le fassent quand ceux-ci ne sont pas sur leurs gardes, pas armés ou pas escortés.