Citations sur Le devisement du monde, tome 1 : Le livre des merveil.. (13)
Au royaume de Pasaman, les habitants se comportent aussi comme de vraies bêtes sans foi ni loi. Ils se disent sujets du Grand Khan mais, étant très loin, il ne lui paient aucun tribut. [...]
Il arrive qu'ils lui envoient des choses extraordinaires. En effet, ils ont de nombreux éléphants et aussi des licornes qui font presque la même taille. Ce sont des bêtes très laides. Elles ont le même poil qu'un buffle, les pieds d'un éléphant, une tête de sanglier sauvage qu'elles portent, comme lui, presque toujours baissée, et une corne noire très grosse au milieu du front.
(ndr : rhinocéros de Sumatra)
Quand on voyage le long du Fleuve Bleu, qui est si large qu'on dirait la mer et sur lequel circule sans cesse de nombreux et immenses bateaux, on rencontre des villes qui vivent richement du commerce et de l'artisanat.[...]
Nous finissons par arriver à l'illustre cité de Hangzhou, dont le nom signifie en français "la Cité du Ciel" parce que l'on s'y imagine être au paradis.
Je vous l'assure, aucun Tartare au monde ne touche de bon gré aux choses qui sont en rapport avec la mort.
Grâce à ce système d'émissaires envoyés à travers le royaume, le seigneur est informé lorsque les récoltes ont été mauvaises dans une province à cause des intempéries, des sauterelles, des chenilles ou d'une autre calamité. Cette année-là, non seulement il ne prélève pas d'impôts, mais il fait distribuer du blé afin que les populations ne manquent pas de nourriture et puissent à nouveau semer.
(à propos de Koubilaï Khan).
A chaque relais, selon son importance, trois ou quatre cent chevaux sont en permanence à la disposition des émissaires du Grand Khan. S'ils doivent se rendre en des lieux écartés dépourvus de maisons et d'auberges, le seigneur a fait installer des relais aussi bien équipés que les autres, mais espacés de trente-cinq ou quarante milles. C'est une réalisation dont on a du mal à imaginer le coût et dont peut s'enorgueillir avec raison le seigneur.
De ses quatre épouses, le seigneur (Koubilaï Khan) a vingt-deux enfants mâles. Le fils aîné, qui aurait dû succéder à son père, est mort, mais il laisse un fils nommé Témur, qui est sage, plein d'expérience, et qui s'est à maintes reprises bien comporté dans les batailles. C'est lui qui sera seigneur après son grand-père.
Voici un autre fait étonnant. Lorsque le seigneur séjourne ici (à Chang-Tou), si par hasard il fait mauvais temps, il fait appel à ses magiciens et astrologues qui sont si savants dans l'art diabolique de la magie qu'ils font en sorte d'éloigner du palais les nuages et les intempéries. Les savants qui font cela sont tibétains et cachemiriens. Ils sont idolâtres et tiennent tout leur pouvoir du diable, mais ils font croire aux autres qu'il leur vient de leur sainteté ou de la volonté divine.
(A propos de Koubilaï Khan)
(A propos des Tartares)
Ce sont les archers les plus adroits du monde. Ce sont d'excellents guerriers et de bons soldats, plus endurants dans les batailles que les autres peuples, et des gens capables de supporter de grandes souffrances et de grandes privations.
En l'an 1187, il advint que les Tartares se choisissent un nouveau roi qui se nommait dans leur langue Gengis Khan. C'était un homme de grande valeur, d'une grande intelligence et d'un grand courage. [...] Quand il avait conquis un territoire, il ne faisait aucun mal aux vaincus, ne causait aucun dommage à leurs biens. Il laissait seulement sur place une partie de ses hommes et emmenait le reste avec lui pour une autre conquête. C'est ainsi qu'il se comportait. Voyant qu'il les épargnait, qu'il les protégeait et les gouvernait, les habitants des pays conquis se ralliaient à lui et se comportaient en loyaux sujets.
Les paysans de cette région (ville d'Ishkashem), demeurent dans la montagne, à l'intérieur de spacieuses cavernes creusées dans la roche friable.