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Critique de micky05


Il y a à boire et à manger dans ce livre. J'en distinguerai le fond de la forme. Sa lecture me laisse sur une impression d'un ouvrage un peu vite écrit et d'ailleurs il contient un erratum précisant qu'il s'agit d'une oeuvre collective. Effectivement les chapitres sont plutôt peu homogènes tant par leur contenu que leur écriture. Nous avons donc affaire à une succession de textes de différents membres du comité Orwell, dont Natacha Polony.

Quant au contenu, il aurait par conséquent gagné à être présenté avec plus de soin mais nous en distinguons tout de même l'essentiel. Bien sur la critique est acerbe et reprend les grands thèmes qui s'inscrivent dans ce que l'on appelle « le nouveau désordre mondial » et dont les tenants et les aboutissants apparaissent aujourd'hui de plus en plus évidents surtout depuis la fin du communisme. Si vous avez lu « Post-démocratie » de Colin Crouch, dont j'ai proposé récemment une critique vous comprendrez que nous sommes dans la suite et que comme le dérèglement climatique, sa croissance est exponentielle. Suite mais pas fin et le soft totalitarisme prélude au totalitarisme tout court. Là où Natacha Polony et Le Comité Orwell excellent c'est dans la démonstration de son acceptation et des mécanismes dont nous sommes les victimes consentantes car parfaitement manipulées.
À l'heure où des échéances électorale cruciales approchent, il est bon de se rappeler que nous n'avons aucun poids sur leur résultat puisque les votes ne seront pris en compte que s'ils conviennent aux « oligarchies élitistes ». Depuis le référendum sur le TCE de 2005 et sa transformation en Traité de Lisbonne, nous commençons à y être habitués. L'oligarchie élitiste décide de ce qui est bon ou mauvais pour nous. Curieusement ce qui est bon l'est surtout pour les multinationales et les grandes banques. Aucune question n'est admise sur le modèle de la construction européenne ou de sa monnaie qui affame certains pays de la zone euro à coup de dette. Cela doit être ainsi puisque l'élite le veut, alors que la population est plutôt pour l'Europe, mais pas celle-là, et aimerait que l'on revienne sur ce modèle de construction si dévastateur. Bref, tout le monde le sait mais quand une critique ose pointer son nez elle est immédiatement taxée de populiste, conpirationiste ou autre vocable qui a le grand mérite de clore instantanément tout débat.
Et là je reproche beaucoup à ce livre de faire l'impasse sur cette question. Est-ce pour restreindre les sujets polémiques ou par peur d'aborder la question ? Toujours est-il que le livre met de côté une partie du sujet. Quand on aborde la question des attentats, il semble aller sans dire que ceux-ci sont commis par des islamistes radicaux depuis le 11 septembre 2001 jusqu'à aujourd'hui. Aucune des innombrables manipulations de l'opinion n'est envisagée. Alors que c'est justement par la peur que l'on tient une partie de la population dans l'acceptation du « Pire des mondes ».
À mon sens cette absence de mise en cause de notre politique envers le monde musulman relève soit du refus du débat soit de l'acceptation d'une partie de ce monde que le livre prétend combattre. Il semble y avoir de l'islamophobie dans la manière de traiter certains passages. Ce serait plus que le point faible du livre, c'est ce qui le rendrait inacceptable.
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