KVlar fait une critique intéressante de ce livre à contre-courant , mais on ne peut la commenter , ni le joindre en MP , dommage .
Les solutions proposées par cet économiste sont peut-être pertinentes , mais comme n'ayant pas encore été expérimentées , elles peuvent paraître utopistes . L'Utopie consiste , pour une grande part , en ce que l'on a pas encore essayé et qui peut sembler même inenvisageable , tellement cette idée est contradictoire avec celle du monde contemporain . L'idée d'échapper au capitalisme et aux lois du marché est donc aussi utopiste que celle des anarchistes ou des libertariens dont le symbole est ce serpent dressé surmontant la légende " DONT TREAD ON ME " .
La volonté de changer fondamentalement le Système en place par le biais des élections est aussi une utopie qu'Howard Zinn et Noam chomsky démontrent aisément dans leurs livres respectifs : " Histoire populaire des états-unis " ou " La fabrication du consentement " . Les médias nous serinent sempiternellement qu'il n'y a d'autres voies meilleures et possibles que l'ultra-libéralisme , donc beaucoup d'entre nous ne peuvent penser le contraire : ON A FABRIQUE LEUR CONSENTEMENT !
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Un essai extrêmement éclairant qui livre des clefs de compréhension de la déliquescence actuelle de nos systèmes démocratiques qui - à l'air du marketing- n'ont plus de "démocratiques" que le noms. Une extraordinaire démonstration des collusions entre puissants et oligarques libéraux qui nous conduisent à la catastrophe. Petit bémol cependant... Les solutions proposées par l'auteur me semblent un peu utopiques... Mais pourquoi pas ? Un trés bon essai cependant pour qui veut comprendre notre situation... A lire !
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Même si les élections existent et peuvent changer les gouvernements, le débat électoral est un spectacle soigneusement contrôlé et géré par des équipes rivales de professionnels experts dans les techniques de persuasion.
Le débat porte sur le petit nombre de dossiers sélectionnés par ces équipes. La masse des citoyens joue un rôle passif, voire apathique, en ne réagissant qu’aux signaux qui lui sont envoyés. Derrière le spectacle du jeu électoral, la politique réelle est définie en privé dans la négociation entre les gouvernements élus et les élites qui représentent de manière écrasante les intérêts des milieux d’affaires.
(cité par Hervé Kempf dans son non moins intéressant bouquin "L'oligarchie ça suffit, vive la démocratie")
La récurrence des crises financières et leur expansion sur une échelle mondiale au début du XXIe siècle obligent les économistes actuels a expliciter à un plus large public les mécanismes qui régissent les marchés financiers et les transformations récentes du capitalisme . " Post-démocratie " fait partie de ces essais nécessaires . Les hypothèses formulées dès 2005 par Colin Crouch ont , dans une large mesure , corroboré l'identification et l'analyse des facteurs responsables du krach ainsi que leurs conséquences .........
Depuis les années 1970 , les multinationales contrôlent l'économie des gouvernements nationaux grâce à leur pouvoir d'investissement dans les services publics . Le modèle de gestion de la firme anglo-américaine , où le pouvoir est concentré dans les mains d'un PDG qui ne rend compte qu'aux actionnaires , y est devenu prégnant . La perte du leadership de l'état dans la prise en charge des domaines délaissés par les entreprises , ainsi que la puissance sans précédant des médias dans la communication politique , remettent en cause l'équilibre démocratique : " L'essor du pouvoir des élites patronales est parallèle à l'affaiblissement de la démocratie créatrice " Car ces élites ont pour but de saper les fondements égalitaristes de la démocratie , notamment en niant les privilèges sociaux dont jouissent les classes économiques les plus puissantes .