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Critique de Silikani



Merci à Babelio et les Editions Nevicata de m'avoir permis de découvrir la collection « L'âme des peuples » à travers ce livre.
Cette collection veut ouvrir les portes de l'histoire, des cultures, des religions et des réalités socio-économiques que les guides touristiques ne font qu'entrouvrir, « Parce que pour connaître les peuples, il faut d'abord les comprendre ».
Et je crois que le pari est tenu pour ce titre qui explique clairement les stigmates de l'esprit hongrois.
Pour avoir passé quelques jours à Budapest en 2002, j'ai redécouvert le pays en lisant ce document en 2016.

Ce pays bénéficie de l'héritage d'un certain art de vivre, du plaisir de sortir et de la nonchalance. Cet un pays a aussi une longue tradition de liberté religieuse, et son peuple a le sens de l'humour. Et malgré tout, les Hongrois semblent tristes, mélancoliques. Ils sont difficiles à cerner, pour nous Européens de l'Ouest. Avec ce mélange de fierté, cet orgueil arrogant et cette sensibilité extrême, c'est un peuple fier, fort, passionné, toujours en première ligne pour défendre la liberté.

L'Etat hongrois a été créé en l'an 1000. le pays a connu des assujettissement successifs depuis la domination par l'Empire Ottoman au XVIe s. En position d'occupation permanente par les Ottomans, les Habsbourg, les Allemands, les communistes, les Hongrois ont subit trois drames dans l'histoire récente de leur pays :
Le Traité de Trianon (4 juin 1920) qui a conduit à une perte de 2/3 de son territoire et 60% de sa population).
L'Holocauste qui reste un sujet qui divise le peuple quand à la responsabilité du pays.
Et enfin le communisme qui a a fait connaître aux Hongrois maintes exécutions, emprisonnements, déportations en camps de travail, etc.

La langue hongroise est très imagée et donne une littérature très riche avec des noms comme Sandor Marai, Imre Kertesz, Magda Szabo et bien sûr Peter Eszterhazy. Mais cette langue d'origine finno-ougrienne, comprend pas moins de 21 déclinaisons et il faut environ 7 ans pour l'apprendre. Accrcohez-vous !

C'est donc avec un esprit torturé mêlé à une langue difficile, que les Hongrois tentent d'avancer dans l'Europe avec leur personnalité complexe et mélancolique.
Ils craignent de manière générale la nouveauté, ils doutent de tout et surtout de l'avenir. Mais ces conflits perpétuels avec l'occupant les ont aussi rendus inventifs. Il n'y a qu'à regarder le nombre de Prix Nobel Hongrois, notamment en sciences.

L'adhésion à l'Union Européenne leur a fait miroiter une économie fleurissante, mais la transition a été très difficile au début, mettant leur fierté à rude épreuve.
Aujourd'hui, la dette diminue, l'inflation est très faible et la croissance est de retour. L'Estime d'eux-même remonte et un certain espoir dans l'avenir arrive.

Le récit de Françoise Pons (journaliste spécialiste du pays), ainsi que les entretiens avec Balazs Ablonczy (professeur spécialiste de Trianon), Janos Lackfi (poète, écrivain et traducteur) et Soos Eszter Petronella (politologue hongroise) nous permettent de décoder cette histoire et démêler les fils de l'histoire de ce très beau pays.
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