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un petit livre, un témoignage essentiel qui se doit d'être lu Parcours ordinaire d'une arrestation et d'une déportation A une époque où la vie valait si peu Pas de grandes leçons d'histoire ou de politique, juste un récit de vie Une participation au devoir de mémoire A lire!!
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Vivre est un récit très court, écrit avec dignité, simplicité, livré sans pathos, qui nous éclaire sur les faits de résistance, même si elle n'aimait pas le mot, d'une jeune fille fille de vingt ans arrêtée le 15 août 1942 à Paris, Anise Postel -Vinay, emprisonnée à Fresnes, puis déportée à Ravensbruck oú elle va faire la connaissance de Germaine Tillion, avec qui elle va entamer un compagnonnage de prés de deux ans, ainsi que Geneviève de Gaulle, ses amies, de celles qui ont survécu et de celles qui sont mortes.
Elle raconte la peur, ses " peurs", ses nuits et ses aubes de peur, ne nous cache pas qu'elle a eu honte de ne pas avoir tenté de s'évader.....
Elle relate l'insoutenable....les expériences immondes pratiquées sur certaines détenues, les exécutions, l'attente, les appels interminables, le manque de sommeil, de nourriture, d'humanité : le calcul consistait à épuiser les détenus , pour qu'ils finissent par disparaître d'eux mêmes, " le Nazisme", ce calcul de l'anti- homme".....Elle décrit aussi et surtout l'extraordinaire "solidarité " entre ces femmes, sans celle- ci vous dépérissiez.......Pas de sentimentalisme, seulement des mots justes pour décrire " la folie humaine"....Elle conte aussi l'aprés: la libération des camps, le retour au pays, le silence des anciens détenus....l'indifférence...
Elle n'est pas optimiste et nous rappelle l'urgence de témoigner face aux générations nouvelles pour ne jamais oublier...sera t- elle entendue?
C'est un récit d'une humanité , d'une chaleur humaine et d'une tendresse pour autrui bien plus forte que cette barbarie....Je l'ai lu d'une traite avec attention comme ceux de Charlotte Delbo , Imre Kertsez, Joseph Bialo et bien d'autres ....
Je reconnais que ce n'est pas une lecture de vacances ......
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Anise Postel-Vinay, jeune fille de 18 ans, est entré dans Résistance française, grâce à sa mère qui a cherché des contacts, ce qui n'était pas facile à l'époque.

Arrêtée par la Gestapo en août 1942, tombée bêtement dans une souricière, elle est restée un an en prison, d'abord à la Santé puis à Fresnes, seule dans une cellule avant d'être transférée à Ravensbruck.

On ne peut pas dire que les prisonniers de Ravensbruck étaient mieux traités que ceux de Auschwitz, mais plutôt moins mal traités. Ravensbruck était un camp de concentration et pas un camp de mise à mort, même Anise Postel-Vinay mentionne quelques sélections des prisonnières les plus malades, dont la mère de Germaine Tillion. L'auteur estime quela vie en prison était peut-être plus dure qu'à Ravensbruck, à cause de la solitude et des conditions d'hygiène assez minables.

Dans le camps, elle a côtoyé Germaine Tillion et sa mère.

Le camp de Ravensbruck a finalement été libéré au mois d'avril 1945. Sa soeur a été fusillée par les Allemands en août 1944. Son père, prisonnier dans le camp de Dora, a survécu, ainsi que son frère, déporté.

Petit livre qui se lit d'un trait.
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C'est à ce moment-là que je me suis promis que, si je rentrais, je raconterais tout ce que j'avais vu jusqu'à mon dernier souffle".
Anise Postel-Vinay témoigne, à 92 ans, de ce qu'elle a vécu pendant la seconde guerre mondiale. A une époque où l'on "témoigne" à tout va, pour des faits insignifiants (regardez la moindre émission de témoignages sur la TNT ou même France Télévision), il est important de redonner à ce mot tout son sens. Il est important aussi de se dire que bientôt, il n'y aura plus de témoins de cette époque, que ces mots sont précieux, qu'il faut les transmettre parce que l'on oublie vite. Je pense, en lisant ce livre, à ce vers de Nuit et brouillard : "Le sang sèche vite en entrant dans L Histoire". Je retiens aussi ces phrases, d'une juste sécheresse : "Des crimes comme ceux-là, il y en a eu tellement, que j'en découvre encore aujourd'hui. Les gens vous disent : "Oh, vous exagérez, ce n'était pas à ce point. Non. C'était pire".
Ce qu'Anise nous raconte est insoutenable. Et vrai. C'est ce qui fait que cette lecture est particulièrement dure. Oui, je l'appelle par son prénom, parce que c'est une toute jeune fille qui nous parle et qui nous raconte ce qu'elle a vécu, ses peurs, ses nuits et ses aubes de peur, qui ne nous cache pas qu'elle a eu honte de ne pas avoir tenté de s'évader, qui nous parle de Geneviève de Gaulle de Germaine Tillon, ses amies bien avant d'être des figures de la résistance, de celles qui sont survécu et de celles qui sont mortes. Elle nous parle aussi de l'après. La libération des camps. le retour au pays, dans les familles. La vie d'après. Et l'immense travail accompli pour que l'on n'oublie pas.
Il y a un sentiment d'urgence qui apparait à cette lecture. Non, nous ne sommes pas en guerre, mais il est tant de choses, d'idéologie contre lesquelles nous devons résister. Sommes-nous prêts ?
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Nous étions bien décidés à faire quelque chose contre l'occupant, mais quoi ? Comment ? Avec qui ? de temps en temps nous parvenions à mettre la main sur des tracts, ils n'étaient évidemment jamais signés, il n'y avait pas d'adresse : il était impossible de remonter de filière pour entrer en contact avec des personnes actives. C'était très difficile de pénétrer les réseaux de la Résistance. D'ailleurs, lorsque j'ai commencé on m' a bien précisé qu'il ne fallait parler à personne de ce que je faisais.

Alors qu'elle n'est qu'une adolescente, Anise Postel-Vinay n'a qu'un idée en tête celle d'aider contre l'occupant. Arrêtée un après par la Gestapo en 1942, elle est emprisonnée durant une année entière à Paris. Puis, elle est transférée au camp de concentration de Ravensbrück en Allemagne à l'âge de vingt ans. Dans le train qui l'y conduit, elle fait la connaissance de Germaine Tillion. A Ravensbrück, elles seront toujours très proches. Et Anise Postel-Vinay raconte : la peur, la solidarité extraordinaire entre ces femmes (" sans cette solidarité, vous dépérissiez toit de suite") et l'horreur. La libération du camp, le retour en France, la joie de retrouver son père qui lui fut aussi arrêté, la douleur d'apprendre la mort de sa soeur tuée par les Allemands et ce constat qui fait mal " nous rentrions dans un pays qui était libéré depuis longtemps, qui ne pensait plus à ses prisonniers".
Elle et germaine Tillion gardent contact, effrayées pas des propos tenus en 1970 sur la non existence des chambres à gaz. Avec quelques camarades, elle ont entrepris de prouver leur existence même si les preuves ont été détruites.

Hier, Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz entraient au Panthéon. Deux femmes qu'elle a connues et elle a toujours cette affection très grande pour Germaine Tillion. Mais Anise Postel-Vinay fait ce constat terrible : "Je ne peux m'empêcher de me sentir assez pessimiste : j'ai le sentiment que la transmission de cette infâme histoire du nazisme devient très compliquée, que l'antisémitisme ressurgit".
Ecrit avec dignité, ce témoignage ne verse dans aucun pathos, elle nous livre les faits même s'ils font très mal.
A lire car chacun de ces témoignages est une pierre qui s'ajoute au devoir de mémoire pour ne pas oublier et surtout pour être vigilant.

Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Parce qu'on croit avoir tout lu sur la déportation mais que chaque témoignage nous apprend quelque chose de nouveau, ce livre est indispensable. Anise Postel Vinay a côtoyé à RavensbrückGermaine Tillion et Geneviève Anthonioz de Gaulle, deux femmes qui vont bientot faire leur entrée au Panthéon. Plus que de vouloir décrire en détail les horreurs des camps, Anise Postel Vinay nous rappelle l'importance de raconter, de faire lire aux nouvelles générations pour ne jamais oublier..... car on ne peut appréhender sa vie future qu'en connaissant notre passé
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Les témoignages sur la Seconde Guerre mondiale, et plus particulièrement sur la Résistance et la Déportation sont nombreux, de qualité inégale, mais aident parfois à saisir la signification de ces événements terribles .le récit d'Anise Postel-Vinay est de ceux-là

Il frappe tout d'abord par la modestie de cette femme, qui avoue avoir été bien éduquée à l'esprit critique par ses parents, avoir bénéficié d'ouvertures intellectuelles précieuses pour une jeune femme de cette époque .Non, elle n'était pas prédisposée à la démarche de résistance, dont elle n'apprit le nom générique que bien plus tard.

Ce qui frappe, c'est bien sûr l'admiration éprouvée pour ses compagnes de déportation telles que Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Althonioz .Pourtant, Anise Postel-Vinay doute :elle exprime de grandes craintes sur la possibilité de transmettre cet héritage, compte tenu de la résurgence de l'antisémitisme, de la poussée du négationnisme dans certains cercles, et du désintérêt que suscitaient ces événements dans l'immédiat après-guerre .Le souvenir de la capitulation est aussi reformulé : « le 8 mai n'a pas été du tout un moment de joie pour nous, enfin si intellectuellement, mais pas par le coeur :nous étions écrasées d'abord par tous les morts qu'il faudrait annoncer en revenant, et par la peur de ne pas retrouver nos familles …Nous étions fatiguées et très tristes .Combien de mors laissions-nous derrière nous ? »
La conclusion de ce récit, très sobre, très retenu, et par là-même touchant, est pessimiste .Anise Postel-Vinay s'interroge sur les origines du Mal, sur sa persistance, notamment pendant la guerre d'Algérie .elle dément l'effet du temps sur l'intensité de la souffrance : »Je pensais qu'en vieillissant, l'ombre ce que j'ai vécu pendant la guerre, s'estomperait, que j'oublierais un peu .J'ai l'impression que c'est le contraire .(….) Je fais souvent le même cauchemar :la Gestapo me pourchasse .Mais je cours tellement vite que je me réveille . »
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Tout d'abord, j'ai entendu une interview d'Anise Postel Vinay et ai été émerveillée par ses propos si clairs, intenses, si denses. 92 ans et toute la sagesse de la vie.
"Vivre" est un récit trop court à mon goût mais qui nous éclaire pourtant sur des faits de résistance d'une jeune fille à peine sortie de l'adolescence, sur la vie quotidienne dans les camps et sur l'après-guerre. Pas de sentimentalisme, seulement les mots justes pour décrire la folie humaine.
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En reposant ce livre, je sens une immense gratitude pour madame Postel-Vinay. Oui, vraiment, son témoignage est essentiel. Écrit au soir de sa vie, il montre, de manière implacable, mais avec beaucoup de pudeur, la monstruosité du monde concentrationnaire. Je crois comprendre son amertume, même si je n'ai pas vécu cette époque, face à des gens qui ont voulu rapidement tourner la page, ne pas entendre parler de ces horreurs commises par nos frères, les hommes. Oui, nos frères: nous avons tous à porter le fardeau de ce qui s'est passé et à demeurer extrêmement vigilant pour que l'histoire ne se répète, ici ou ailleurs.
J'ai été très frappée par votre sensation, avec vos amies d'avoir contribué à construire l'Europe dans ce grand brassage qu'était l'univers concentrationnaire. Je n'avais jamais imaginé les choses sous cet angle...
Merci beaucoup, madame!
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