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Citations sur Le Grand Marin (210)

Devant nous l océan scintille. La mer respire de son grand souffle lent. Des oiseaux passent, se laissant porter par l air qui remonte de la roche. Leurs cris aigres se mêlent au raclement des vagues quand elles viennent se finir sur la muraille.
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Page 302
- Mais qu’est-ce que tu veux toi pour finir ? Tu disais Point Barrow au début, pour des raisons qu’avaient pas de sens, maintenant c’est le crabe qui t’habite. Et puis des fois c’est Hawaï, pour un mec je suppose… M’étonnerait que ce soit pour les beaux yeux d’une femme.

- D’abord je veux pêcher. Je veux m’épuiser encore et encore, que rien ne m’arrête plus, comme… comme une corde tendue, oui, et qui n’a pas le droit de se détendre, tendue au risque de se rompre. Et après Hawaï… Et Point Barrow un jour.

- La pêche… Vous êtes tous les mêmes, vous qui arrivez ici comme des illuminés. Moi c’est mon pays, j’ai rien vu d’autre, pas voyagé plus loin que Fairbanks. Je cherche pas l’impossible. Je veux juste vivre et élever mes gosses. C’est chez moi cette île ! Remarque moi je suis rien qu’un con, un sale négro d’Indien...`

- Non Joey, j’aime pas quand tu dis ça.

... Joey a repris et sa voix devient traînante :

- Alors t’as laissé ton pays pour venir pêcher l’aventure…

- Je suis partie, c’est tout.

- Pfff ! Vous êtes des milliers comme ça, qui arrivez depuis plus d’un siècle. Les premiers c’étaient des féroces. Vous c’est pas pareil. Vous êtes venus chercher quelque chose qui est impossible à trouver. Une sécurité ? Enfin non même pas puisque c’est la mort que vous avez l’air de chercher, ou en tout cas vouloir rencontrer. Vous cherchez… une certitude peut-être… quelque chose qui serait assez fort pour combattre vos peurs, vos douleurs, votre passé – qui sauverait tout, vous en premier.

Il boit au goulot de sa bouteille longuement, paupières mi-closes, la repose sur le comptoir, rouvre les yeux :

- Vous êtes comme tous ces soldats qui partent affronter le combat, comme si votre vie ne vous suffisait plus… s’il fallait trouver une raison de mourir. Ou comme s’il vous fallait expier quelque chose.

- Je veux pas mourir Joey.
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Embarquer, c'est comme épouser le bateau le temps que tu vas bosser pour lui. T'as plus de vie, t'as plus rien à toi.Tu dois obéissance au skipper. Même si c'est un con- il soupire. Je ne sais pas pourquoi je suis venu, il dit en hochant la tête, je ne sais pas ce qui fait que l'on veuille tant souffrir, pour rien au fond.
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Pourquoi on arrête de courir les bois pour les bars, la dope et tout ce qui nous fait mal ?
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Un jour peut être,
la saison finirait et tous quitteraient le bateau.
mais ça je l'avais oublié.
P361
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Nous recommençons à appâter longtemps, très longtemps, jusqu'à rejeter les palangres à la mer, appâter encore jusqu'à les ramener à bord, et ainsi, sans fin.
Et puis il n'y a plus de jours ni de nuits, mais des heures qui s'égrènent, le ciel qui s'assombrit, l'obscurité qui recouvre l'océan, il faut alors rallumer les lumières du pont. Dormir... Quelquefois on mange. Un petit déjeuner à quatre heures de l'après-midi, un déjeuner à onze heures du soir. Je dévore. Les saucisses qui baignent dans leur huile, les haricots rouges trop sucrés, le riz collant, je pense que chaque bouchée va me sauver la vie. Les hommes rient.
- Mais qu'est-ce qu'elle avale!
On tombe sur le banc de morues noires la troisième nuit. La mer ne s'est pas calmée. Simon et moi continuons de perdre l'équilibre, au gros de l'effort, et d'aller nous écraser contre les angles des casiers sous le regard excédé des hommes. On se relève sans un mot, comme pris en faute. Mais ce soir-là on n'en aura pas le temps. La première palangre arrive à bord et c'est une déferlante de poissons qui jaillit à nous en un flot presque ininterrompu. Les hommes hurlent de joie.
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Pour dormir, il m'a toujours fallu être épuisé, de tout, toujours. D alcool, de sexe, de travail.
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« Le grand marin... car il est le pêcheur, pour moi il est le seul. Il sait tout. Sa puissance ne tient pas à la largeur de ses épaules ni à la taille de ses mains, elle est dans son cri, l’écho de sa voix lorsqu’elle se perd dans la vague et le vent, lui debout, narines dilatées, seul dans son tête-à-tête avec la mer, seul toujours dans sa manière de regarder le ciel, de sonder les flots comme s’il y lisait quelque chose – ou rien, peut-être n’y voit-il qu’un grand désert qui s’étend, sans fin, dans les cris hennissants des goélands qui s’élèvent en rafales comme des chevaux de vent. »
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J'suis pas une fille qui court après les hommes, c'est ça que je veux dire, les hommes je m'en fous, mais il faut me laisser libre autrement je m'en vais... De toute façon je m'en vais toujours. Je peux pas m'en empêcher. Ca me rend folle quand on m'oblige à rester, dans un lit, une maison, ça me rend mauvaise. Je suis pas vivable. Etre une petite femelle c'est pas pour moi. Je veux qu'on me laisse courir.
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"Les yeux grands ouverts dans l'ombre.Le moteur en sourdine. Le souffle des hommes. Je tourne la tête vers Jude endormi. Il a bougé. La lumière pale de la coursive a glissé sur son visage. Sa main entre ses lourdes cuisses. Il doit rêver de femmes et d'héroïne et de Whisky."
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