AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,22

sur 37 notes
5
7 avis
4
3 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Club N°52 : BD sélectionnée
------------------------------------

Documentaire très complet sur la liberté de circulation, illustré avec talent par Jeff Pourquié.

Clément
------------------------------------

BD très documentée sur les mécanismes de l'exil, notamment entre l'Afrique et l'Europe.

Morgane N.
------------------------------------

BD très intéressante et instructive pour comprendre les mécaniques de l'exil.

Samuel
------------------------------------

Lien : https://mediatheque.lannion...
Commenter  J’apprécie          440
On ne voit la migration qu'à travers des médias sensationnalistes, le nombre, les drames, les cultures différentes, il y en a même qui osent parler de grand remplacement et d'invasion. Cette bande dessinée reportage remet les choses dans leur contexte, plusieurs chapitres présentent divers aspect de ce phénomène, divers points de vues, celui des sauveteurs, des politiques de sécurisations des frontières, des lieux de filtrage en Afrique, avec un arrêt sur Agadez au Niger, des choix de la migration chez les Africains avec le cas des pêcheurs du Sénégal, et enfin des clandestins qui ont atteint l'Europe.

Le constat est accablant, et révoltant, notre société marche sur la tête, on a créé tout un business autour de l'exil, illégal avec le marché des passeurs et légal avec des sommes colossales qui sont dépensées pour la protection des frontières, des sommes qui impliquent des morts atroces, des vies foutues, et pendant ce temps là on pille ces pays pauvres, où on donne de l'eau au moulin de la corruption, voire de la tyrannie, on abandonne les populations à leur triste sort, c'est tout un système qui est dénoncé dans ce livre, tel un hydre tentaculaire, inhumain, organisé avec l'argent de nos impôts.
Le dessin est réaliste, se basant sur l'observation, avec un trait vite jeté, et la colorisation vient donner du caractère, en se mettant au service des lieux visités, Mer Méditerranée, Niger, Sénégal…

J'étais convaincu d'avance par la direction prise par ce reportage, mais cela va encore plus loin que je ne le pensais, on vit dans un monde qui marche sur la tête, avec un système qui favorise l'enrichissement de quelques uns et la haine de certains lâchement dirigée sur la misère humaine.
L'observation journalistique de ce livre est centré sur quelques points, avec des rencontres d'individus, migrants, ONG, des observations sans militantisme virulent, se contentant de montrer les choses telles qu'elles sont, et des chiffres plus globaux viennent argumenter, démontrer et décortiquer le système. La révolte est laissée au libre arbitre du lecteur, et je suis révolté !
Lisez ce livre !
Commenter  J’apprécie          306
Qu'est devenue la liberté de circuler? Un privilège: on ferme les frontières, on délocalise celles de l'Europe au Sahara. Des dizaines de milliers de disparus sont le coût d'un système qui profite à des trafiquants, aux fabricants d'armes et à bien des employeurs.
Le graphisme est fait par Jeff Pourquié, le texte est de la journaliste franco-finlandaise qui a vécu au Sénégal jusqu'à ses quinze ans. Elle se définit comme conteuse d'histoires vraies.
Ici, les analyses politiques et économiques alternent avec les récits de vie. Taina Tervonen écrit à la mémoire de ceux et celles qui disparaissent sur la route d'une vie meilleure; elle remercie celles et ceux qui lui ont ouvert les yeux et des portes, en Italie, Serbie, Hongrie, Gambie, Niger, Sénégal et France.
Beaucoup de pages de dessins sans parole.
Au début, on assiste à une dés-incarcération de nombreux corps enfermés lors du naufrage d'un bateau conduit par deux jeunes sans expérience qui gagnent ainsi le voyage gratuit: près de 500 morts qu'il faut autopsier pour essayer de découvrir leur identité et avertir les proches; mais "il n'y a pas d'état en Libye en ce moment" ou "commenter contacter des proches dans une dictature comme l'Erythrée où émigrer est un crime".Les sauveteurs sont souvent très éprouvés et certains se donnent la mort dans les jours qui suivent.
La journaliste montre que ces morts ne sont pas une fatalité: les disparitions en mer sont la conséquence d'une politique européenne qui limite les voies d'arrivée légales en Europe et contrôle de façon plus stricte les frontières. Cette politique est menée depuis 1990 par les états membres de l'Union européenne. C'est une aubaine pour l'industrie de la défense qui développe des outils de plus en plus sophistiqués pour surveiller les frontières. Les contrôles luttent contre l'immigration clandestine et la criminalité transfrontalière, du coup l'Europe est la destination la plus dangereuse pour les migrations. Des sommes de plus en plus importantes sont destinées au contrôle des frontières. Frontex (agence européenne des frontières extérieures.2004) Au fur et à mesure que les contrôles se sont intensifiés, les migrants ont dû emprunter des routes de plus en plus longues et risquées.Les industriels de la défense et les passeurs sont gagnants!
Petit à petit les frontières de l'UE sont repoussées très loin en Afrique: la traversée du désert est de plus en plus dangereuse et chère. On parle de "crise migratoire" mais s'agit-il du nombre d'arrivées en hausse ou de la cacophonie qui règne en Europe: incapable de se mettre d'accord sur l'accueil, l'UE a décidé de repousser ses frontières plus loin.
Je suis particulièrement sensible à ce qu'il se passe au Sénégal, à M'Bour (où j'ai séjourné jusqu'à la disparition du paradis des touristes à Nianing...et dans un petit hôtel sur la plage) déjà, il était question du problème qui s'est aggravé avec la pandémie: les pêcheurs ne parviennent plus à vivre (ils migrent vers les Canaries) les bateaux industriels pillent les ressources. Lémou espérait gagner plus en partant mais il est revenu car les conditions étaient trop dures: vie sous tente et nourriture non adaptée. Il profite du retour volontaire au pays. S'il y avait du poisson, personne ne partirait mais les jeunes n'ont plus d'espoir et ils partent pour aider leurs familles.
La pandémie a aggravé la situation: les marchés étaient fermés, les pêcheurs ne pouvaient plus travailler alors que les gros bateaux étrangers continuaient à racler les fonds marins et transformaient le poisson directement à bord. le poisson séché, salé, fumé était un travail des femmes mais depuis la pandémie, il est trop cher et les usines de farine de poisson font concurrence: elles font de la nourriture pour les poissons d'élevage à l'étranger.
Si l'Europe ne veut pas que les Africains quittent leur pays pour venir chez elle, peut-être faudrait-il qu'elle arrête de prendre leurs poissons et leurs minerais et voient quelles sont les responsabilités dans la gestion des ressources.
La journaliste se penche ensuite sur les "sans-papiers"en France: ils travaillent au noir, gagnent peu et peinent à obtenir des papiers: ceux qui les exploitent renâclent.
La BD s'achève par quelques pages de réflexion sur la critique des fausses solutions mises en place et sur ce qu'il est possible de faire...entre autres parler de cet album pour que chacun en sache plus sur la réalité de la migration.
grosse émotion lors de cette lecture mais des solutions existent: il faudrait revoir la politique...J'ai beaucoup appris sur ce que j'imaginais, à savoir que la "crise migratoire" profite à certains.
Commenter  J’apprécie          90
Une excellente BD documentaire qui serait à mettre entre toutes les mains. Les données sont précises, bien vulgarisées pour les plus complexes, c'est redoutablement bien présenté et ça met très efficacement en avant les incohérences des politiques de gestion des migrants, et des États plus largement. Les dessins accompagnent très bien l'enquête. Si vous voulez un récit avec des données humaines et factuelles, pour découvrir ou aiguiser vos connaissances sur ce sujet, ce livre est fait pour vous !
Commenter  J’apprécie          30
Sublime. Sidérant. Salutaire.
L'esthétique de cette BD est incroyable. le dessin est fin, empli d'émotions.
Le reportage est alimenté de nombreux et riches témoignages de tous horizons et de tous pays. Un véritable travail journalistique.
L'ensemble produit une oeuvre marquante, hyper pédagogique et d'utilité publique à mettre entre toutes les mains.
Commenter  J’apprécie          20
Excellent roman graphique écrit et dessiné avec le coeur
On croit connaitre et être sensibilisé au sujet, mais cependant, on y récupère beaucoup d'informations, tant au fil des rencontres avec les habitants de villages africains ou des migrants "installés (!)" en France qu'avec les 7 dernières pages de chronologie, historique, questions-réponses, chiffres, interviews .
La BD s'intéresse essentiellement à la migration économique africaine (subsaharienne), les raisons, l'exploitation des ressources de pêche ( Quid des autres ressources?...minières ).
Ceci s'explique par l'histoire de l'autrice qui a vécu de nombreuses années au Sénégal.
On croise bien un couple de réfugiés moldaves
mais rien sur les migrations des réfugiés fuyant les guerres, les dictatures depuis les pays moyen orientaux
La première partie de la BD traite des problèmes économiques des jeunes (hommes) africains tentés par une vie meilleure au péril de leur vie, On y croise les passeurs, les ONG, les secours en mer, l'organisation des pays européens pour endiguer par tous les moyens (et en vain) ces arrivées, les aides au retour..C'est très instructif.
La deuxième partie traite de la vie des arrivés sur notre territoire, du problème des sans papiers ,de leur vie, leur travail, de leur exploitation et des tentatives de régularisation face à la pieuvre administrative sans humanité .
C'est une BD poignante qui ne couvre pas tous les problèmes de l'immigration, son origine, son rejet (car elle n'est pas qu'africaine).
Ce livre se lit très bien. Les textes et la démonstration sont clairs et convaincants, le dessin est classique, explicite.Tout cela reste assez déprimant, même si la partie documentaire de la fin donne des clés pour apporter sa goutte d'eau de bonne volonté dans l'océan de "la question migratoire"
Commenter  J’apprécie          20
J'ai reçu ce livre, offert par la masse critique de Babelio, pile le jour où la commission paritaire de la loi immigration est arrivée à un accord.

Assez troublante coïncidence.

Tania Tervonen accompagnée du coup de crayon de Jeff Pourquié nous font découvrir l'envers du décors de l'immigration.

Des lieux, des noms, des histoires, de l'humanité, les reportages de la bd permettent de faire un état des lieux de la gestion de l'immigration des 15 dernières années tout en humanisant les parcours des personnes qui un jour ont décidé de tout quitter pour tenter, au risque de leur vie ou de celle de leur enfant, de rejoindre un futur plus enviable.

Un livre à partager et à diffuser. Merci Babelio pour cette masse critique.
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (110) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5241 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}