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Critique de gouelan


Delia Daley est noire, David Strom est juif allemand et fuit le nazisme. Elle est chanteuse et lui physicien. Ils ont tous les deux la musique dans la peau. Noir ou blanc, quels que soient leur culture, leur histoire tragique, leurs portées se rejoignent en 1939 lors d'un concert de Maria Anderson à Washington.

Ce jour-là ils savent déjà comment s'écrira leur histoire, comme si la mélodie avait déjà été jouée, au-delà du temps, de la couleur.
Elle est ce qu'elle chante, il est ce qu'il entend à travers les nombres qu'il manie jusqu'à la déraison. Ils sont tout cela, et ce qu'ont été leurs parents, ce que seront leurs enfants, petits-enfants. Un métissage de notes, dont l'origine chante d'une voix au-delà du temps, de la culture, de la couleur. Elle prend sa source dans l'océan de tous les possibles.

Un roman qui a du souffle. Un roman qui se mérite. Aller jusqu'au bout de sa très longue partition c'est trouver une musique qui vibrera longtemps à l'intérieur. Et pourtant je ne suis pas experte en chant ni en musique, encore moins en physique. Mais Richard Powers, comme dans son roman L'Arbre-Monde, a le don de nous immerger dans un univers dense, sans nous couler. On va au bout de la phrase, de la page, des plus de mille page, sans vraiment refermer l'histoire. Elle forme une boucle en nous.

« le temps n'existe pas, dit Da. Pas plus, apparemment, que le mouvement. Il n'y a que du plus probable et du moins probable, des choses dans leurs configurations, des milliers, voire des millions de dimensions, figées et inamovibles. Nous les classons.
On a l'impression que c'est un fleuve. En réalité, il n'y a que l'océan. Et mon père sombre tout au fond. « On ne devient pas. On EST, et c'est tout. »

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