AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,38

sur 160 notes
5
23 avis
4
6 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Tord-boyaux inflammatoire! ou comment tordre le cou à une saloperie de maladie.

Pozla témoigne par le dessin des mois (voire des années) de galère que l'insidieuse inflammation chronique de son système digestif lui a fait vivre.
On souffre avec lui, on compatit pour causes de flatulences intempestives et selles incontrôlables... Cette horrible maladie de Crohn pourrit la vie de ce jeune papa: intestin douloureux, hypertrophié, fatigue, amaigrissement...

Diagnostic (enfin!), interventions, abcès, récidive, psychothérapie et régimes alimentaires: le crayon est le psychanalyste préféré de l'auteur, lui permettant de dépasser la douleur, de prendre du recul et l'aidant à la concentration.

Pas d' apitoiement, de la distance dans le récit, des trouvailles de narration (j'ai adoré ses corneilles),
Le calvaire a beau être raconté avec beaucoup d'humour, le trait est abrupt et parle pour la souffrance endurée. Noirceur du crayon, gribouillis frénétiques, couleurs pour les moments intenses ou heureux. Certaines planches parlent d'elles-mêmes, par la violence du dessin, exutoire instantané des moments les plus difficiles. L'ensemble, lourdement épais se lit sans peine, si ce n'est en compassion de la part du lecteur.

Livre à la fois personnel et pédagogique, récompensé à raison au festival d'Angoulême.

(L'auteur semble aller mieux... Bonne nouvelle!)
Commenter  J’apprécie          210
Ça aurait pu tomber dans le récit auto centré et larmoyant, l'auteur parle de sa maladie, la maladie de Crohn, et j'ai eu parfois l'impression que cette dérive n'était pas complètement évitée, mais la façon de le traiter est absolument remarquable. Ce qu'il faut retenir de cette bande dessinée, c'est la réponse graphique pour décrire la souffrance, c'est violent, assez gore et lyrique en même temps. le trait est fin, fouillis et brut, beaucoup de hachures, le blanc de la page prédomine, la couleur est utilisée avec parcimonie, parfois au crayon de couleur, parfois à l'encre. Il y a des pages entières remplies de boyaux tel des labyrinthes inextricables, parfois le coup de crayon s'énerve, rageur, désespéré, et dérape, façon Cy Twombly. C'est une histoire de la souffrance et Pozla nous la fait découvrir et partager, on souffre avec lui, les mots ne font qu'expliquer, c'est le dessin qui raconte la vérité. En fait, les mots illustrent le propos raconté par le dessin et c'est pour ça que c'est une réussite et que cette bande dessinée est atypique, originale et très forte.
Commenter  J’apprécie          170
Avertissement : ce billet va contenir un jeu de mot facile. Désolée...
Le libraire était convaincu et, voyant ma mine un peu déconfite, a insisté.
Effectivement, 360 pages sur la maladie de Crohn, ça vend pas du rêve mais, vraiment, ça vaut franchement le coup.
Bref, je repars avec cette brique sous le bras, je m'installe et je me lance dans les déboires de Pozla et des siens.
Ce carnet, c'est son exutoire. Ce qui permet à ce homme qui ne comprends pas trop ce qui lui arrive d'exprimer, par le dessin avec une énergie et parfois un désespoir hurlant, le mal qui le ronge, l'angoisse, la souffrance, l'incompréhension mais aussi l'amour qui l'aide à tenir.
Le travail est impressionnant, troublant.
Le trait est changeant mais toujours nerveux, vif et exacerbé. L'auteur ne fait pas de concessions, ni avec lui, ni avec le monde médical. Pozla a réussi a écrire cette BD qui parle de lui et de son mal sans pour autant tomber ni dans l'auto-apitoiement ni dans le larmoyant. On sent vraiment que écrire ce témoignage, sur le vif, a été sa bouée de sauvetage et il s'y livre sans fausse pudeur. Il y a une réelle force qui émane de ce livre dont on sent que Pozla l'a écrit avec ses tripes (je vous avais prévenu).
Bref, une lecture à la fois instructive et édifiante.
Commenter  J’apprécie          131
Merci à Babelio et aux éditions Delcourt pour la lecture de ce "Carnet de santé foireuse" de Pozla.

Dans ce témoignage graphique, il témoigne de sa maladie de Crohn, tardivement diagnostiquée, et du traitement long et pénible qui a suivi. Il s'agit d'une inflammation chronique de l'intestin, provoquant douleurs abdominales et diarrhées.

A la base, il s'agissait de croquis que l'auteur dessinait durant ses hospitalisations, pour oublier douleur et ennui. Encouragé par un médecin, il a décidé d'en faire un roman graphique, rajoutant personnages, explications scientifiques et semblant de scénario.

L'album marque d'abord par le dessin. Sale, improvisé, il est surtout spectaculaire quand l'auteur réalise des autoportraits où il est transformé par la maladie, en couleur comme en noir et blanc. Il devient alors étron, explosion de chiasse ou écoulements liquides, rendant compte de sa douleur physique et morale.

L'histoire est constamment marqué par l'humour et l'autodérision. Pozla n'hésite pas à se représenter dans des situations gênantes, sinon humiliantes - le rasage de l'entrejambe avant opération ou le syndrome des jambes tremblantes, commentées avec humour. Ce même humour facilite la vulgarisation des explications médicales. Ainsi des personnages récurrents, les corbeaux du parc de l'hôpital, un médecin enquêteur brutal, le staff médical, présenté comme une secte de moines pervers, commentent l'évolution de la maladie.

Ses rapports avec le corps médical évoluent. D'abord mal diagnostiqué, il est hospitalisé pour être opéré; il y a des rechutes. Au départ tout lui parait abscons, mais les médecins, habitués à le voir revenir, n'hésitent pas à lui parler ouvertement. Il est aussi soutenu par ses amis et par l'amour de sa femme et de sa fille.
Commenter  J’apprécie          70
Avoir mal au bide, passer son temps aux chiottes, Pozla – Rémi Zaarour de son vrai nom – a toujours connu, c'est son quotidien.
A l'adolescence quand les symptômes s'aggravent, l'errance médicale commence. À la suite d'une batterie d'analyses on lui annonce que son problème est « dans la tête ». Mais surviennent rapidement des crises « hardcore » de plus en plus fréquentes qui le poussent à consulter de nouveau. Après avoir vu un nombre incalculable de spécialistes, le verdict fini par tomber : maladie de Crohn (maladie inflammatoire chronique de l'intestin).

Ce roman graphique retrace l'histoire du rapport de Pozla avec sa maladie. Depuis son dépistage, en passant par les traitements, les opérations chirurgicales, les désagréments et autres effets secondaires.
A bout de forces, bien souvent seul à l'hôpital, Pozla griffonne.
Il griffonne pour passer le temps, pour dessiner la douleur, pour se détacher des sensations et créer un fil conducteur lui permettant de tenir. Tenir malgré la souffrance, les erreurs médicales, l'éloignement d'avec sa fille qui vient de naître, et d'avec sa femme. Continuer d'exister alors qu'on tient à peine debout, qu'on se sent assisté et inutile dans un quotidien où la récidive n'est jamais très loin.

Le trait est hyper vif et dynamique : beaucoup de dessins ont été réalisés à chaud, durant les épisodes difficiles. le crayonné noir est dingue et expressif, les sensations colorées vous explosent à la gueule et l'humour permet de rendre le tout supportable.

Gros coup de coeur pour ce roman graphique qui vous retourne le ventre dans tous les sens du terme !
Commenter  J’apprécie          50
Pozla, atteint de la maladie de crohn, une maladie des intestins, raconte son parcours du marathon pour se débarrasser des cette maladie qui lui pourrit sa vie. Un dessin brut et percutant, un format carré soigné qui change, des anecdotes réalistes et intimistes, tout cela donne une bd percutante. Excellente.
Commenter  J’apprécie          40
Le carnet de santé foireuse est une bande dessinée de très grande qualité graphique et textuelle. La construction est irréprochable, Pozla dessine son mal-être et sa douleur de façon très claire. A la question : « comment exprimer la douleur ? », je pense que Pozla apporte une réponse efficace, son dessin est on ne peut plus explicite. Mais par dessus tout, c'est l'humour noir dont se nourrit cette BD qui m'a énormément plu. J'ai ri au fil des pages, des dessins, des réflexions qu'il suscite, de l'attitude des personnages, etc.
Comment faire autrement avec un dessin aussi expressif et une écriture aussi précise ? Pour être honnête, au cours de ma lecture, je me suis souvent identifiée à Pozla. Certaines phrases et/ou dessins m'ont marquée voire émue...
Lien : http://lespagesdesam.wordpre..
Commenter  J’apprécie          30
Le témoignage édifiant de Pozla au sujet de ses souffrances qu'il a vécu avec sa maladie des intestins. Les dessins de ces tas d'intestins nous font ressentir qu'elles ont pu être ses douleurs lancinantes et continuelles. Il a dégusté, le pauvre !
Commenter  J’apprécie          20
Sur le papier, le sujet de ce « Carnet de santé foireuse » n'est pas très ragoutant, je vous l'accorde : Pozla nous raconte comment, après des années de maladie non diagnostiquée par les différents médecins consultés, une crise plus forte que les autres l'envoie à l'hôpital où on va enfin mettre un nom sur ce qu'il a : la maladie de Crohn. Et c'est là que commence un long parcours du combattant. Et vous, lecteur, auriez tort de ne pas tenter cette lecture, assez atypique j'en conviens, mais qui est un vrai coup de coeur.

D'abord, tout ceci est bigrement bien documenté et expliqué, qu'il s'agisse des causes ou des conséquences, pour autant que la médecine actuelle soit capable d'expliquer d'ailleurs. Pozla rend tout ça tout à fait compréhensible. Les médecins, si prompts à invoquer la somatisation ou le stress « tout ça c'est dans la tête », en prennent gentiment pour leur grade. C'est que leur incompétence crade aurait pu lui couter très cher à Pozla. Déjà que cette maladie s'accompagne de tabous compliqués à gérer en société : des toilettes pas loin sont nécessaires, où qu'il aille. Mais en plus, il va lui falloir passer sur le billard, prendre des médicaments, des tonnes de médicaments. Et qui dit hospitalisation dit aussi être coupé de sa famille.

Pour tenir, Pozla prend son petit carnet et dessine. C'est ce qui, une fois tout remis en ordre comme il faut, nous donne cette petite merveille qu'on dévore. À aucun moment l'auteur ne tombe dans le déprimant (et pourtant il a dû déprimer) ou le sombre. Bien au contraire, l'ouvrage est plein d'espoir et d'humour. L'émotion est là à chaque page. le dessin, en noir et blanc, se charge davantage quand la douleur est plus intense. Parfois, la couleur prend le relai pour rendre tous les sentiments qui le parcourt. Car dessiner est pour lui un moyen de se réapproprier ce corps sur lequel il n'a aucun contrôle. Et c'est ce qui, avec le soutien de ses proches, va lui permettre de remonter la pente : être acteur, agir sur la maladie pour la contrôler.

Un album fort qu'il serait vraiment dommage de manquer !

Et un grand merci à Babelio pour cette découverte Masse Critique
Lien : http://nourrituresentoutgenr..
Commenter  J’apprécie          21
Un roman graphique ... depuis quelques temps, je m'intéresse et je me plonge dans ce style très particulier de livre : mi BD, mi roman. Parce que j'exerce un profession banale au contact de gens malades, je suis particulièrement sensible à ces romans graphiques qui expliquent la maladie, les soins palliatifs de l'intérieur, non pas parce que j'ai un esprit pervers et morbide, mais parce qu'il me semble important d'écouter la parole des malades au sujet de leur pathologie pour les comprendre et les accompagner au mieux.
C'est l'histoire d'un dessinateur, grafteur quand il était jeune, qui a toujours de problèmes de transit, d'estomac, d'intestins ... C'est dans la tête disent les docteurs, jusqu'à ce que après de nombreux examens, beaucoup de douleurs qui l'empêchent de vivre, le diagnostic tombe : Maladie de Crohn. Je la connais un tout petit peu cette pathologie : un membre de ma famille l'avait déclenché tardivement et j'avais mesuré son "poids", mais pas forcément son impact quotidien.
Car, ici, l'auteur raconte tout et tout ce qui concerne le transit et les déjections et ben, c'est pas joli, ni glamour, (tu postes rien sur instagram, ni sur FB à ce sujet là), mais quelle énergie admirable à ce monsieur qui a la chance d'avoir une petite fille épatante et une compagne géniale. POZLA est un sacré combattant et dompteur. Il a dompté celui qu'on appelle maintenant : le deuxième cerveau, l'intestin. Il l'a apprivoisé, a adapté sa façon de vivre à ce très long boyau, il et sa famille sont revenus à des basiques en matière de nourriture et grâce à toutes ces adaptations, le dessinateur a pu utilisé ses souffrances, son histoire et celles des autres patients qu'il a rencontré, pour nous apprendre à nous les bienheureux non malades, comment appréhender une maladie chronique ...
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (300) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5239 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}