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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Très bel album. Intelligent, sensible, poétique. Sabela, après un divorce, sans emploi, cherche a se reconstruire en tentant de retrouver la trace de son grand-père dans un village en plein montagne. Là elle rencontre un vieux monsieur, Fidel, qui dit avoir été ancien marin dans la marine marchande, et qui pourrait avoir connu le grand-père de Sabela, avant que celui-ci refasse sa vie à Cuba abandonnant sa femme et ses deux filles. Au fil de l'histoire il apparaît que Fidel a de nombreux trous de mémoire, mélange la réalité, ses souvenirs et ses rêveries.
Ardalen, le titre de cet album est un vent venant de l'atlantique qui transporte dans les terres, l'air du large, les embruns et pourquoi pas les souvenirs et la mémoire des océans.

En fait dans un emballement poétique et par petites touches très sensibles en découvrant les personnages et leurs histoires, l'auteur nous invite à une belle réflexion sur le temps, le passé et le futur, les souvenirs, la mémoire. Il part d'une idée simple et lourde de sens : nous ne sommes constitué que de la somme de nos souvenirs mais également des souvenirs des autres ...

L'album est construit sur l'alternance du présent, du passé et de phases oniriques des rêves de Fidel, entrecoupé d'extraits d'atlas, d'articles de revue, de lettres ou de bordereaux qui apportent un rythme à l'histoire et porte l'intrigue.
Un dessin qui dans les premières pages ne m'a pas emballé mais qui petit à petit laisse son empreinte et nous emporte dans la poésie générale de l'album. L'auteur utilise une technique de dessin et de couleur très intéressante qui illustre tout au long de l'album cette phrase prononcé par Fidel : "C'est un peu comme si le livre de ma vie là-bas s'était défait et que j'en avais gardé une poignée de feuilles froissées dans les mains et que je n'arrive plus à les mettre dans l'ordre".
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La lecture de ce roman graphique est un plaisir indicible. Il est, à sa façon, un petit bijou esthétique, blotti sur le rayonnage de mes livres préférés. Miguelanxo Prado est très certainement au sommet de son expression. Une histoire d'une justesse implacable, une oeuvre artistique époustouflante de maîtrise technique.
Evidemment, les personnages, les lieux, les événements sont en lien direct avec l'Espagne, mais également avec Cuba. Avec la Galice, tout particulièrement. A savoir, une femme, Sabela, en pleine rupture amoureuse, cherche des traces de son grand-père, comme on peut chercher des racines, simplement pour savoir d'où on vient. Ce faisant, elle aboutit dans un petit village où le café est le quartier général des hommes désoeuvrés. Elle y apprend l'existence de Fidel, celui qui a voyagé. Mais quand elle le rencontre, elle prend très vite conscience qu'il a perdu une grande partie de ses souvenirs.
De son côté, Fidel souffre de troubles visuels. Il mélange ses pensées, ses fantasmes, ses souvenirs avec les événements du quotidien. Si bien que les fantômes de son passé viennent souvent lui rendre visite : Rosalia, une ancienne maîtresse ; Ramon, l'ami qui a péri en mer ; une blonde éthérée, une fée, en fait, qui suscite la musique des vagues ou le chant des baleines. Ce qui nous donne des pages emplies d'une poésie proche du surréalisme.
Par contre, dans le village, l'arrivée impromptue de Sabela dérange certains qui voudraient bien capter l'héritage de Fidel, malade mental, sans famille. Et là, Prado réussit quelques excellents portraits de vieux bougres, aigris, venimeux et envieux, répandant des commérages pour parvenir à leurs fins. On adore les détester, ceux-là.
Il faut le souligner : ce roman graphique n'est pas qu'un roman. Il est également un travail sur la mémoire, où se mélangent fiction et petits fragments de Prado, mis à jour avec pudeur. Comme si l'auteur nous disait : « Voilà d'où je viens … Voilà où je vais.» Et pour ce faire, il met au service de son histoire un superbe dessin aux crayons de couleurs et des cadrages très cinématographiques.
Avec plus de 200 pages, ce livre ne se lit pas d'une traite mais bien, chapitre après chapitre, voire page après page, tant certaines images sont éblouissantes de beauté. A d'autres instants, nous nous arrêtons sur l'intensité des émotions, sur les petites blessures des êtres humains, sur le temps qui passe. Il faut donc également prendre son temps, être disponible pour aborder cette histoire exigeante, émotionnellement parlant. On y prend conscience que la vie est composée de cette fragilité de chaque instant, si personnelle et pourtant vécue par tous. Si bien que « Ardalen » acquiert une portée universelle, alors qu'il émane d'un regard très personnel sur la vie. Une oeuvre majeure et fascinante.
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Très très belle histoire. Mêlant souvenir et poésie.
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Je suis sous le charme de ce roman graphique, qui m'a enthousiasmée. C'est une découverte magnifique, de par l'histoire, ses messages, les images, la poésie. C'est une vraie réussite.
Il transporte le lecteur dans un univers à la fois réaliste et onirique. Les personnages du passé croisent ceux du présent. Les souvenirs sont narrés dans une sorte d'enveloppe bleutée et cotonneuse où voguent des animaux marins, tandis que les couleurs automnales ramènent dans la réalité du présent.
L'une, Sabela, cherche son passé, alors que l'autre, Fidel, se perd dans des souvenirs, dont il ne sait plus très bien s'ils sont les siens, ou ceux d'un autre.
La force de ce récit, au-delà du texte, qui vient en transparence sur les cases, comme pour laisser la plus large place possible aux couleurs ou aux dessins, se trouve dans le traité graphique. Il laisse passer une émotion pure. On voit les yeux briller, de bonheur, ou de tristesse. Les traits de crayon donnent de l'épaisseur aux paysages, aux visages, tout en donnant l'impression d'être une toile de souvenirs flottante.
Autre particularité, des pages extraits de récits scientifiques, viennent parsemer le récit. Ils viennent rappeler de manière subtile, toute l'ambigüité qui réside entre les souvenirs de notre passé ou l'idée que nous nous en faisons, et la réalité. Ils permettent de ramener le récit vers une certaine réalité, pour ne pas verser dans une histoire trop fantastique, et laisser le lecteur sans réponse.
J'ai trouvé cela particulièrement intelligent.
Et quand on finit la lecture, la première chose que l'on fait, c'est de feuilleter à nouveau depuis le début les si belles pages de cet ouvrage.
A découvrir !
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Fidel et Sabela sont tous deux en quête de souvenirs. Elle veut retracer les dernières années de son père, il fait tout son possible pour l'aider en fouillant dans son propre passé. Entre eux, se tisse une relation pleine d'affection et de confidences où le souvenir flirte avec le fantasme.

Le scénario file là où l'on ne l'attend pas et devient très vite une véritable mine d'informations sur la mémoire.
Quant au dessin… WAHOU ! Les personnages sont éblouissants de justesse, les couleurs sont envoûtantes, le mariage entre onirisme et réalité est limpide… Bref, le tout est complètement maîtrisé !

Un beau voyage entre les montagnes de Galice et la chaleur cubaine à découvrir de toute urgence !
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