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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un roman-biographie qui se mérite...

Ismet, jeune Bosniaque musulman confronté dès son adolescence à la guerre des Balkans des années 90, retrace l'effrayante descente aux enfers de son pays et un quotidien familial sous les bombes.
Etudiant réfugié et déraciné aux Etats unis, loin des siens, il devient Izzy, et tente de soigner un trouble de stress post traumatique en racontant ses souvenirs de jeune garçon à la vie fracassée par les événements.
Partagé entre nouveau pays, nouveaux projets, et ses racines bosniaques, sa correspondance, son journal et son travail d'auteur décrivent la vie dans une Yougoslavie communiste moribonde, gangrénée par le communautarisme religieux et la guerre. le tout emballé dans une formulation ironique, humoriste et décalée, de l'observateur parfois éberlué par ce qu'il voit.

Un roman autobiographique qui ne manque pas de rythme. Les supports narratifs s'entremêlent, mélangeant les souvenirs en une trame un peu confuse et irréelle, vivante et colorée, entre tristesse, gaité, horreur et folie.
J'ai pourtant eu des décrochages d'intérêt, une overdose d'égarement due à la construction narrative chaotique. Il convient de s'accrocher pour suivre et comprendre les délires psychologiques engendrés par les souvenirs.

Plus généralement, l'analyse de l'exil, coupable ou assumé, est intéressante, comme la notion d'arrachement, d'éloignement et de sentiment d'étrangeté face à sa propre famille. Quitte à y perdre les siens, le désir de survivre, d'avancer et de se construire, est le plus fort, tournant le dos à une guerre qui n'est pas la sienne. Mais cette dualité entrainera Ismet aux frontières de la folie et de la somatisation du corps.
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Un premier roman à forte teneur autobiographique. Un récit tortueux qui se partage entre la Bosnie natale et l'Amérique terre d'accueil. California Dream, d'Ismet Prcic, est un torrent de (sur)vie qui charrie tous les sentiments du monde, de l'espérance au désenchantement en passant par la honte, la culpabilité, le désir, la nostalgie, la peur, etc. Prière de ne rayer aucune mention inutile. En bousculant les structures narratives classiques et en dégommant la chronologie avec gourmandise, Prcic prend le risque d'égarer son lecteur qui se raccroche à ce qu'il peut dans ce flot continu, puissant et désordonné. Ismet, le héros du livre, est confronté à une sorte de double, Mustafa, qui a vécu la guerre en Bosnie, alors que lui l'a fui. de ce roman fiévreux et chaotique, il faut accepter de se laisser submerger par l'urgence et la folie ou alors il faut renoncer à suivre le romancier dans ses errances, ses interrogations et ses fantasques embardées. Ce serait dommage. le jeu en vaut tout de même la chandelle.
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Ce roman, en partie autobiographique, retrace la jeunesse et le parcours semé d'embuches de Ismet Prcic, qui a vécu en Bosnie de la fin des années 70 au milieu des années 90, en pleine période de guerre. Pris en sandwich entre un père qui manque d'autorité et une mère dépressive, avec son jeune frère, enraciné dans la culture musulmane, il prend pour la première fois conscience des conflits de son pays suite à une blague qui a mal tourné. Ensuite viennent les obus, les déflagrations, la peur et la panique, l'enfermement dans des sous-sols d'immeuble, la fuite chez des cousins éloignés, la clandestinité, et puis le retour et l'indifférence.

Ce qui le sauve du service militaire et de perdre tout à fait la boule, c'est le théâtre. Engagé dans une petite troupe sous le joug d'un metteur en scène farfelu et original, il sera invité à un festival de théâtre en Ecosse, ce qui leur donnera à tous une porte de sortie. C'est ainsi que tous deviennent alors des immigrés, dans différentes parties du monde. Et bien sûr, ça ne sera pas sans difficultés. On voit bien, et de plus en plus aujourd'hui, les enjeux de vie et de mort que subissent les migrants des pays en guerre : ballottés à droite et à gauche, en attente, en sursis, jetés dans des grands pays industrialisés qui ne ressemblent en rien à ce qu'ils ont connu jusqu'ici, vus de haut, considérés comme des fardeaux et des moins que rien, traversant des mers au péril de leur vie. Un récit qui s'inscrit donc naturellement dans l'actualité, un récit poignant, dérangeant, mais qui cherche avant tout à établir une sorte de détachement, à instaurer un climat humoristique, afin de palier aux troubles posttraumatiques induits par la guerre. Ce qui ressort d'autant plus ici avec de nombreux flashbacks et la dissociation de personnalité, traduite par un personnage imaginaire du nom de Mustafa, une sorte de jumeau terrible d'Ismet, qui lui a connu la guerre, les tranchées, a vu la mort de si près qu'elle a failli lui tomber dessus.

Le roman est découpé en plusieurs formes narratives différentes, entre les mémoires, le journal intime, les deux personnages principaux, et parfois une écriture très décousue, rapide et sans phrase distincte. Les temps s'entremêlent et on a parfois du mal à savoir de qui on suit le parcours, mais la lecture se fait de façon limpide et le livre se lit d'une traite. On plonge dans l'intimité et le calvaire d'Ismet comme si on y était, on y tremble, on y rit, on y connaît nos premiers émois, nos premières séparations, on se retrouve dans des pays dont on ne parle pas la langue. C'est poignant, d'autant plus que c'est réel, malgré la fiction qui suinte par tous les côtés comme des souvenirs que l'on romance pour éviter les émotions trop fortes, pour éviter d'en souffrir.

Encore une fois, c'est bien l'Art qui sauve. L'Art qui dénonce. L'Art qui donne un but, une porte de sortie. Malgré tout, il ne soigne pas toutes les blessures, et c'est à un profond déchirement que l'on assiste, à un fatalisme sanglant, au rugissement plaintif de ne pas se sentir faire partie de l'humanité, à l'ultime envie de s'en sortir, coûte que coûte, à l'horreur de la guerre devenue pratiquement fait divers.
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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C'est un roman intéressant mais j'ai eu du mal à suivre l'auteur dans son organisation et sa structure. J'ai trouvé assez brouillonne sa façon de raconter son histoire. Je pense que cette façon de faire voulait montrer les difficultés énormes qu'un être humain doit ressentir pour surmonter et gérer les traumatisme causés par tout ce que le héros a vécu. C'est une histoire bouleversante et traumatisante, mais la forme ne m'a pas aidée à bien entrer dans cette histoire.
Lien : http://jenta3.blogs.dhnet.be..
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