L'auteur expose ce qu'il a vu, entendu et compris lors d'un voyage accompli en 1906 dans la région du Vyg (près des lacs Lagoda et Onega) pour y rencontrer des descendants des "vieux-croyants" réfugiés dans cette zone inhospitalière. Son regard est davantage celui d'un ethnologue ou d'un sociologue que celui d'un journaliste. Pas de sensationnalisme, mais une analyse fine des modes de vie des personnes rencontrées et de leurs rapports avec leurs environnements naturel et social. Les différences entre générations et les tensions qui en résultent sont abondamment illustrées et analysées. Ainsi, le flottage du bois de cette région vers la Mer Blanche via lacs et rivières détourne les plus jeunes des activités traditionnelles de pêche de leurs aînés, et influence leurs modes de vie et de pensée.
Les derniers chapitres relatent le traumatisme créé par la réforme liturgique de 1666 initiée par Nikon dans la société russe, et l'attitude des autorités politiques vis à vis des "vieux croyants". Ceux-ci étaient ensuite divisés en plusieurs courants, du fait de leurs difficultés à adapter leurs convictions religieuses à l'évolution du monde environnant (les théodosiens refusant de reconnaître le mariage par des prêtres adeptes du nouveau rite, philippiens refusant de prier pour le tsar...). Dommage que ces chapitres, les plus intéressants, n'arrivent qu'en fin de livre.
Hélas, l'ensemble du récit manque de vivacité.
Témoignage à ne lire que si les sujets abordés vous intéressent particulièrement (concernant les "vieux croyants", je conseillerais plutôt "Ermites dans la Taïga" et sa suite).
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