La famille, itinéraires d'un secret

J'ai ouvert ce livre parce qu'une partie de ma vie, de celle de ma mère et de son père, se sont déroulées et se déroulent encore dans cet est parisien... sans jamais me douter que La Famille était là ! Peut être parce que ma famille était trop perchée sur les hauts du 20eme!!!
Suzanne Privât nous emporte dans un récit mêlant La Famille, sa famille, le confinement.
Au delà De La Famille, dont il est est question sans voyeurisme, ce récit interroge sur les frontières de la famille et sur la tentation du repli sur soi pour être l'élu, pour être protégé.

C'est à l'occasion de la promotion du livre de Suzanne Privat et d'un article paru dans "Le Parisien" évoquant cette communauté de trois mille personnes appartenant à huit familles seulement et vivant quasi toutes dans le même quartier de Paris que j'ai découvert l'existence de ce qui semble s'apparenter à une secte. Dès lors, je me suis précipitée chez mon libraire pour tout savoir sur La Famille, itinéraires d'un secret. Durant un an et demi, Suzanne Privat a passé au crible les archives, les réseaux sociaux, arpenté la ville, rencontré des témoins. Alliant rigueur de journaliste et ingéniosité d'écrivaine, elle livre une enquête intime sur cette communauté vieille de deux siècles écartelée entre croyances archaïques, dérives sectaires et soif d'ouverture. La Famille, itinéraires d'un secret n'est pas un documentaire, c'est un récit qui à la fois retrace l'histoire de ce groupe et la démarche de l'auteure.

Il y a vraiment des curiosités salvatrices qui permettent de mettre en exergue des dérives et des modes de vie d'un autre temps qui se jouent sous nos fenêtres. Se considérant comme des élus de Dieu et ayant une vision apocalyptique de l'avenir, les membres De La Famille s'obligent à limiter leurs contacts extérieurs et à ne se reproduire qu'entre eux. Les hommes doivent se cantonner aux professions subalternes, les femmes, quant à elles, ne doivent tout simplement pas travailler. Leur but premier étant de procréer. Elles peuvent tout au plus et si nécessaire, faire les marchés ou consacrer un peu de leur temps aux travaux de couture. Leur priorité étant de donner la vie. Quant aux enfants, s'ils peuvent s'instruire un temps, ils ont interdiction de fréquenter les autres enfants qui ne sont pas membres De La Famille et d'entreprendre des études poussées. Côté règles de vie de cette communauté, elles sont très strictes. En plus de devoir se marier vierge et à l'orée de leur vie, les membres n'ont pas le droit de danser, de se couper les cheveux et, les femmes, de se vêtir de pantalons. Communauté endogame, il n'est pas rare que les membres souffrent de handicaps, de maladies auto-immunes voire même qu'ils soient emportés assez jeunes de cancers. Si telle est la volonté de Dieu, alors les membres l'acceptent.

Entre kibboutz et secte qui ne porte pas son nom, La Famille, itinéraires d'un secret, est un récit intéressant à lire parce que malgré nos croyances, il existe encore des groupes qui vivent repliés sur eux-mêmes, des personnes qui n'ont pas choisi leur famille et subissent des maltraitances psychologiques et sexuelles. Ça se passe près de chez nous en 2021 et c'est juste effrayant. Et maintenant on fait quoi ? Espérons que le livre de Suzanne Privat sera de nature à faire réagir la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires et qu'une enquête soit diligentée.
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Si vous avez suivi mes récentes aventures littéraires, vous avez dû comprendre que je n'étais pour l'instant pas enthousiasmée par les ouvrages du Prix Points des Lecteurs de Mots En Lignes ; mais "La Famille", dont j'attendais beaucoup, a tenu toutes ses promesses ! Je me souvenais avoir vu beaucoup d'articles à l'été 2021 au sujet d'une secte parisienne mais je n'avais jamais cherché à approfondir le sujet, ce que l'enquête de Suzanne Privat fait très bien avec un équilibre particulièrement maîtrisé entre distance et empathie.

Cette enquête démarre lorsque l'autrice, journaliste scientifique de métier, réalise que ses enfants ont côtoyé, au collège et au lycée, des camarades qui sont tous cousins et qui forment une structure familiale tentaculaire sur lequel tout son quartier s'interroge. S'agit-il de Témoins de Jéhovah ? de Mormons ? Suzanne Privat se met ainsi à collecter tous les articles et reportages sur cette « Famille » (sans lien avec celle de Charles Manson) qui avait attiré l'attention dans les années 1960 en créant une communauté rurale autonome dans l'Hérault.

Elle découvre alors que leur histoire remonte aux convulsionnaires jansénistes du début du XVIIIe siècle et a, au cours des dernières années, attiré l'attention de l'organisme français de lutte contre les sectes. La plongée que Suzanne Privat nous propose au coeur de ces huit familles qui ne se marient qu'entre elles, encadrent l'éducation des enfants, dérivent dans l'alcoolisme pour obtenir des visions et violentent leurs membres est terrifiante car elle nous paraît impossible à croire. Ce à quoi j'ai été la plus sensible, c'est que l'autrice s'étonne et questionne sans jamais condamner ces gens qu'elle ne comprend pas.
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Photo de classe : la fille de Suzanne Privat lui donne les noms mais surtout les liens familiaux entre un certain nombre d'élèves . Elle tique mais est surtout étonnée quand elle découvre que son fils a la même spécificité dans sa classe . Suzanne Privat en parle à ses propres amies et se rend compte que de nombreux habitants du quartier connaissent cette grande famille sans en connaître les secrets. L'autrice décide donc d'enquêter sur cette grande famille qui vit en communauté fermée.

Suzanne Privat nous livre les résultats de cette grande recherche sans jamais tomber dans le voyeurisme et a su rester objective tout le long des chapitres. Elle nous fait découvrir que plusieurs familles ont décidé de vivre en communauté en limitant les contacts avec l'extérieur. L'autrice a réussi à en trouver les origines .
J'ai trouvé ce livre très intéressant et m'a permis de découvrir cette communauté qui vit dans l'est parisien. Mais peut-on parler de communauté ou de secte ? Chacun se fera son propre avis.

Merci à Babelio et aux éditions Points de m'avoir permis de découvrir ce livre lors de la masse critique de juin.

Entendue à l'occasion d'une émission sur France Info, Suzanne Privat a attiré mon attention par la "passion" qui transparaissait de l'histoire qu'elle racontait pour faire la promotion de son livre. Celle de la Famille.
Et je comprends désormais pourquoi en lisant le récit de son enquête. Il ne s'agit pas d'une "simple" enquête journalistique, mais davantage d'un véritable engagement personnel de l'autrice dans ses recherches. En effet, le récit qu'elle en fait est émaillé de nombreuses réflexions personnelles, en lien avec sa vie privée. Elle est même allée à imaginer la vie de ces gens en se basant sur ce que lui ont dit les quelques témoins qu'elle a pu approcher.
C'est donc un document assez inhabituel qui nous emmène dans le passé, L Histoire, la religion et surtout Paris !
Sur le fond, cette histoire/réalité est incroyable et je suis toujours surprise d'apprendre que des communautés telles que celles-ci peuvent vivre en autarcie au milieu de tou-te-s.
Ce livre se lit très facilement malgré quelques longueurs. J'ai vite été emportée par la curiosité de savoir "pourquoi ?" et, bien entendu, cette question ne pourra pas trouver de réponse dans cette enquête...

"Ils parlent de deux mondes qui ne s'interpénètrent pas. Un monde du dehors, qu'ils appellent le Monde, ou la Gentilité, et leur monde à eux, qu'ils nomment la Famille."

La famille est une enquête incroyable sur un milieu qui m'était jusqu'alors inconnu, La Famille. Vieille de 200 ans, cette communauté regroupant huit familles depuis le début du 19ème siècle, est issue des janséniste convulsionnaires du 18ème siècle et vit en plein XXème arrondissement de Paris, fréquente les lieux d'enseignement et les commerces alentours, mais ses membres vivent entre eux, se marient entre eux, et excluent toute personne extérieure.
C'est en regardant la photo de classe de sa fille et en échangeant avec elle, puis avec son fils, sur le fait que beaucoup de cousins d'une même famille étaient présents dans leur collège et lycée, que Suzanne Privat, décide d'assouvir sa curiosité et se met à enquêter sur cette Famille.

Cette lecture est vraiment addictive. J'ai terminé cet ouvrage d'une traite, curieuse moi aussi d'en savoir plus sur cette communauté religieuse, amusée de parcourir les rues et quartiers qui les ont vu naître, intéressée par ce travail d'investigation et ces documents d'archives consultables sur le net ( vidéo INA, incroyable!) et touchée par le récit de l'autrice qui se veut sans jugement mais fascinant!


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😉Un mot : Famille

👱🏻‍♀️Mon avis : Entre enquête journalistique et récit, ce livre est déconcertant. On découvre l'histoire De La Famille, cette communauté à la fois discrète, visible et mystérieuse. L'auteure vit à Paris, avec sa famille, et sa curiosité va la conduire à comprendre ces gens qui vivent entre eux, sans jamais se mélanger aux événements. Elle enquête auprès d'anciens membres, elle remonte le cours de leur histoire du sud de la France à Paris. À la fois intéressant et dérangeant ce livre brosse le portrait De La Famille. Elle n'emploie pas le terme de secte et pourtant... Au cours de ma lecture, j'ai voulu en savoir plus. On trouve de nombreux reportages, articles sur Internet. Seulement 8 noms de famille pour des milliers de membres, l'entre-soi est la devise!
Ce livre questionne sur les dérives sectaires, l'emprise, et le devenir de ceux qui désirent s'en échapper. Effectivement « On ne choisit pas sa famille… »…
J'ai aussi découvert cette maison d'édition que je connaissais pas. Plusieurs livres me tentent 🤭. À suivre…

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L'histoire débute par presque rien, un simple constat à partir d'une banale photo de classe. Tiens, remarque Suzanne, c'est fou combien d'enfants se ressemblent et s'habillent de la même façon un peu décalée. Son étonnement grandit lorsque ses propres enfants lui disent que nombreux sont ceux qui portent le même nom. A y regarder de plus près, ils sont presque tous plus ou moins cousins.
Il n'en faut pas plus à la journaliste pour se lancer dans une enquête. Elle découvre alors que depuis plus de 200 ans, quelques familles vivent au sein d'une communauté close, unie par une forte solidarité et par des liens si forts qu'ils en deviennent des entraves dont il est difficile de s'en défaire.
A l'appui de dépouillements d'archives et de réseaux sociaux, de recueil de témoignages de témoins et de sa propre réflexion sur ce qui fait famille, Suzanne Privat lève le voile sur une réalité mal connue, intrigante et inquiétante. Elle nous invite à nous interroger sur les relations de dépendances qui peuvent se nouer au sein du cercle familial.
Rigoureux sur son contenu mais vif sur sa forme, « La famille » se lit comme le plus haletant des romans policiers.

Un livre enquête sur un secret bien gardé : une famille de plusieurs centaines de personnes qui vit notamment dans l'Est parisien, en vase clos, une secte religieuse héritée du lointain jansénisme mâtiné de judaïsme, des principes de vie basé sur l'endogamie, un endoctrinement dès le plus jeune âge. Suzanne Privat narre son enquête qui commence par l'examen attentif et curieux des photos de classe de ses enfants (que de cousins !) et qui se poursuit dans les rues de son quartier en plein confinement. C'est passionnant et déroutant à la fois. J'ai commencé ce livre cet après-midi et je n'ai pas pu le lâcher. J'ajoute que j'ai beaucoup aimé le style de l'autrice et ce format de récit et que j'ai hâte de la lire de nouveau dans une autre enquête au long cours.
Ce livre est paru en poche aux éditions Points

Ce n'est pas tant le style de l'ouvrage qui captivera le lecteur que l'histoire extraordinaire présentée par Suzanne Privat.
Elle réalise un travail de fourmi pour reconstituer l'origine et la forme actuelle de cette famille aux si nombreuses ramifications. C'est passionnant !