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4,11

sur 4149 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
On dit de ce roman que c'est un monument de la littérature française qu'il faut avoir lu une fois dans sa vie et j'avoue m'être lancée à corps perdu dans ce défi que j'ai abandonné maintes fois par le passé car c'est vrai qu'il y a des longueurs et des lenteurs emblématiques chez Proust, des phrases qui s'étirent comme un chat au soleil d'été, une ponctuation utilisée avec parcimonie qui compromet fortement la notion spatio-temporelle - c'est bavard, certes, la prose est ardue, les digressions foisonnent et l'emploi du subjonctif rebute notre déformation de lecteur 2.0 habitués à ce qu'une information arrive rapidement pour qu'on puisse vite la synthétiser et vite la transmettre et vite l'analyser - , sauf qu'ici chez Proust cette prouesse n'est pas possible car tout se passe très lentement et il place son décor dans le Paris bourgeois avec une notion de castes plus que de classes sociales, où la vie coule comme un fleuve tranquille et où l' on prend le temps de vivre, le temps de voir passer le temps, il y ajoute quelques études psychologiques des personnages et des sentiments tel l'amour teinté de vénération d'un enfant pour sa mère, même si cette histoire prend trente-deux pages et demi, épuisant ainsi notre quota de bonne volonté car vraiment il faut l'admettre c'est une lecture difficile, laborieuse, digne des marathoniens qui aiment l'effort, qui ne se découragent pas face à la difficulté et à la douleur ; mais il y tout de même de belles descriptions et notions, surtout celle de la force des souvenirs qui restent, qui résistent à tout.

Ouf, je reprends mon souffle après l'écriture du paragraphe le plus long de ma vie. Proust eût été fier de moi ;)

Et voilà, c'est fait ! Je promets que dorénavant j'aurai plus de patience avec ma vieille tante qui débite 25 mots à la seconde ! Et en plus les madeleines auront désormais une autre saveur !


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Je n'ai pas aimé Proust, je ne l' ai pas détesté. Il ne m'a pas transporté, il ne m' a pas laissé indifférent. Il m'est très difficile de le commenter, et je ne suis a priori par le seul... pourquoi ?
D'abord parce que nul ne peut nier -sauf à ne pas s'être essayé à deux pages- sa grande qualité littéraire. Proust écrit divinement bien. Et en même temps son phrasé inimitable agace le lecteur pressé du XXIème siècle, qui refermera le livre sans se souvenir d'aucune action majeure.
Je n'ai pas aimé l'humour un peu snob et la dissection à laquelle se livre Marcel vis à vis de son entourage. Pour la critique sociale mieux vaut Balzac, Zola, ou Vallès. Les sentiments amoureux y sont trop Yin : lunaires, humides, passifs , féminins, un peu comme chez Flaubert ...
Les personnages sont pointillistes, brossés comme dans un brouillard... ses mots sont une musique de Satie, leur enroulement conduit paradoxalement à une sensation minimaliste et de répétition.
Ensuite parce que son cycle romanesque s'adresse presque exclusivement à l'inconscient : la vie réelle ne semble pas incarnée par le narrateur, mais rêvée, fantasmée, le désir refoulé se mêlant à la mémoire. Comme une séance d'hypnose, la lecture de quelques pages (difficile d'en ingérer plus en une fois) d'A la Recherche du Temps Perdu semble se décanter longuement dans les semaines qu suivent, voire au delà, douceâtre sensation imprégnant progressivement nos mémoires...
La mythique madeleine enfin est bien réalité : soit on renonce dès les premières pages à cette difficile lecture, soit on n'en sort par indemne. Chacun a la sienne : pour moi cette expérience de lecture unique restera liée au souvenir de Blaise Pascal, des joutes oratoires, de la jolie brune oubliée, de l'internat et des jeunes gars révisant, de la soif d'apprendre, du renoncement temporaire aux libertés s'ouvrant, d'une hypokhagne avortée avec plaisir...
Bref, il n'est pas possible, pour moi, de proposer une critique objectivée de cette lecture imposée du premier et du dernier tome de ce cycle ; je ne peux les conseiller non plus comme moment de plaisir ; mais cela vaut la peine d'en faire l'expérience ; lire Proust, c'est se connecter à l'inconscient, décortiquer l'instant... je me suis perdu avec Proust dans les circonvolutions du temps perdu... me suis souvent ennuyé, mais, avec le recul, ne pense pas avoir perdu mon temps... Marcel nous initie à une introspection prismatique, et nous y perd avec génie... malheureusement le Temps retrouvé nous laisse entre deux-eaux : si la réponse par l'art semble contenter l'auteur-narrateur, elle laisse le lecteur dans un marécage irrésolu.
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...

J'aime les phrases longues. J'aime les auteurs aux phrases longuissimes. Comme Javier Marìas. J'aime le Proust norvégien. En tout cas, son premier tome. J'ai nommé Knausgaard. J'ai aimé Wassmö, qui n'a pas tellement à dire. J'adore Vila-Matas qui tourne autour de son nombril. J'aime, le diable sait encore qui... Alors, tout le monde me le disait, il faut lire Proust. Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Les madeleines. Les aubépines. Le côté sulfureux de la fille de monsieur Vinteuil. Mais qu'est-ce que tout cela est verbeux. Quelles longueurs, quelles vaines bruyances.

Je me suis ennuyée. Pas à mourir mais en tout cas à refermer le livre In quarto qui contient toute l'oeuvre, en me disant, halte là, il y a tellement d'autres oeuvres enthousiasmantes à lire.

PS : Ne me tuez pas, je sais que c'est un monument. C'est juste mon ressenti de lectrice sans doute inculte et analphabète, mais lectrice quand même.
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Cela faisait quelques temps que je me disais qu'il faudrait que je tente Proust, mais j'avoue que le volume et l'hypothétique difficulté me faisaient hésiter beaucoup. L'occasion s'est finalement présentée d'aller du côté de chez Swann en compagnie de Cricri124, merci à elle, je suis contente d'avoir enfin franchi le pas.

Autant le dire de suite, la lecture ne fut pas des plus aisées pour moi. Honnêtement, je pense qu'il faut avoir du temps libre pour s'attaquer à ce pavé. Proust a un style exigent, il demande au lecteur une concentration soutenue. Les phrases sont longues, les virgules y circulent à profusion, jouant des coudes avec les parenthèses. Ajouter à cela aucun chapitrage, ce n'est donc pas toujours facile de suivre le fil quand on lit le soir après une journée de travail. Il m'est arrivé plus d'une fois de devoir revenir en arrière pour retrouver le sujet d'un verbe.

Cela m'a un peu gâché la lecture, et c'est bien dommage car j'ai bien aimé pourtant ce que Monsieur Proust nous racontait.

Ce premier volume de « A la recherche du temps perdu » se découpe en trois parties : Combray - Un amour de Swann - Nom de pays : le nom.

Dans la première partie, Proust raconte une partie de son enfance et de son adolescence dans la maison de Combray que sa famille occupait lors de la belle saison. Il évoque ses souvenirs et ce qui l'a marqué : les lieux qui lui apportaient du bien-être (la nature y occupe une place importante), mais aussi les personnalités qu'il côtoyait. J'ai souvent apprécié sa manière de décrire les choses en insistant sur les petits détails qui nous donnent immédiatement une représentation visuelle ou un ressenti, éveillant nos propres souvenirs liés à des goûts, des saveurs ou des odeurs. Plus d'une fois, je me suis dit « Ah oui, c'est vrai ! C'était pareil chez mes grands-parents. », bien qu'ils n'aient pas vécus à la même époque. On se régale aussi sur la description des petites habitudes de son entourage, leurs rituels et leurs préjugés (je pense en particulier à la tante Léonie ou à Françoise). Proust montre une observation fine et une analyse juste de l'humain. Il faut lui reconnaître cette grande sensibilité qui enveloppe son texte.

La seconde partie, beaucoup plus longue, se focalise sur le personnage de Swann que l'on a déjà croisé dans la partie précédente. Surprise pour moi car j'y découvre un Swann très différent de l'image que je m'en étais faite auparavant. Issu d'une famille riche qui vit exclusivement à Paris, il fréquente aussi bien les grandes soirées guindées de l'aristocratie que les déjeuners bourgeois. Amateur de femmes, il ne vit que pour satisfaire son plaisir, tout en veillant à conserver une certaine discrétion. Mais il va s'amouracher d'Odette de Crécy, une femme qu'il ne qualifie pourtant pas de ses goûts mais qui va le fasciner lorsqu'il verra en elle le « caractère esthétique de sa beauté ». le narrateur va nous décrire l'évolution de cette relation, décrivant (à longueurs de pages) les ressentis et émotions de Swann : l'état amoureux, la passion, mais aussi la jalousie, la souffrance et le déni.
L'auteur décrit aussi magnifiquement l'ambiance et les discussions des salons parisiens. Il n'hésite pas à gratter le vernis qui dévoile les préjugés et l'hypocrisie de ce milieu. Les passages relatant les dîners chez les Verdurins sont piquants à souhait.
Cette partie demeure cependant trop longue à mon goût, car même si c'est bien dit, on finit par s'ennuyer, des redondances alourdissant le texte. C'est en tout cas mon ressenti.

Quant à la dernière partie, elle fait un peu le lien entre les deux premières car elle se déroule à la fois à Combray et à Paris.
On y suit à nouveau le narrateur (que j'associe systématiquement à Proust, à tort ou à raison) qui croisera à nouveau Swann à Paris. Une partie qui m'a un peu moins intéressée, mis à part un élément surprenant ().

Malgré la compagnie et les échanges toujours aussi appréciables et enrichissants avec mon amie Cricri124, cette lecture fut in fine un peu laborieuse, même si pas négative pour autant. Je poursuivrai d'ailleurs certainement la lecture de ce cycle, mais pas dans l'immédiat, on va digérer un peu avant… ;)
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Marcel.
Proust.

Eté 2019,
Cher Marcel Proust,

Ton nom, à la sonorité toujours aussi bizarre, fait toujours autant parler de toi.
Tes yeux sont toujours aussi globuleux.
Tes phrases toujours anormalement longues.
On ne sait toujours pas trop quoi penser de ton écriture: est ce qu'on aime ton style finalement, ou pas?

Dans un moment de temps à perdre, je suis entrée dans ta Recherche du temps perdu, je me suis perdue dans tes phrases sans fin (inutile de reprendre depuis le début pour retrouver à qui ou quoi se réfère tel pronom, ça marche pas !!), je me suis laissée emporter par les vagues de tes mots, avec plaisir d'abord, puis j'ai été rejetée sur le rivage, et j'ai continué comme ça en alternance, le temps de prendre goût à ces phrases sans fin parfumées de tilleul, de madeleine, de fleurs, d'art et d'Italie, à ta sensibilité extrême, à ta délicatesse.

Et puis ...

tu m'as


SAOÛLEE avec Odette !!!!!!!

Du côté de chez Swann est en fait situé aux trois-quarts du côté de chez Odette de Crecy...
et ton Tome 1 a failli se retrouver au recyclage deux ou trois fois.

Et puis...
exit Odette.

ATTENTION SPOILER !! :

Odette Odette Odette, 400 pages à tourner autour d'Odette pour que le principal intéressé termine par ces mots :
"Dire que j'ai gâché des années de ma vie, que j'ai voulu mourir, que j'ai eu mon plus grand amour, pour une femme qui ne me plaisait pas, qui n'était pas mon genre! "

Mais tu te fous de notre gueule, Marcel ou quoi?!

Et puis...
dernier chapitre.

Retour des vagues parfumées de délicatesse.
Et le miracle opère : je lirai finalement A l'ombre des jeunes filles en fleurs.

Avant Netflix, il y avait Marcel Proust.
Et ses 7 saisons d' A la recherche du temps perdu.

Certains épisodes révoltants, d'autres décevants, te donneront probablement envie de t'arrêter là.

Et puis...
la dernière image va avoir sur toi des effets similaires à la drogue dure:
et malgré toi
tu continueras
la prochaine saison.

Trop fort, Marcel.
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Longtemps j'ai trouvé Proust inabordable, pourtant j'ai survécu à des auteurs ma foi ardus...jusqu'à l'adaptation télévision de Nina Companeez. Ce fut une révélation. Il me manquait cette vue d'ensemble pour ne pas me perdre, identifier les personnages, leurs relations, les implications de chacun. Donc je m'y suis mis. et je me donne quelques années pour en arriver à bout.
Patience, patience!
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A déguster peu à peu, sans se presser, le laisser de côté de temps en temps pour l'apprécier à nouveau et s'y replonger avec bonheur, se laisser perdre dans les méandres de la mémoire, de l'espace et du temps. J'ai adoré "Combray" qui m'a renvoyée dans le paradis de mon enfance, beaucoup aimé ""Noms de pays : le nom", été passablement lassée par les répétitions de l'amour malheureux de Swann dans 'Un amour de Swann".
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ce livre est un classique de la littérature française et pourtant je l'ai découvert et lus avec plaisir ce livre est super bien écrit et pourtant je ne le conseille qu'aux lecteurs chevronné car c'est dure a lire ce qui ne conviendra pas aux jeunes lecteurs en tout cas j'ai bien aimé ce livre
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Plus longue, alambiquée et d'un intérêt sur lequel on ne finit pas de s'interroger est la phrase qu'on aborde, tout d'abord sans y prendre garde puis au fur et à mesure qu'on progresse avec plus d'appréhension et d'irrésolution quant à en poursuivre l'absorption, plus rapide, aérienne et expurgée de tout remords d'en manquer ne serait-ce qu'un accent doit s'envisager l'allure du déchiffrage, ce qui présente le double avantage de ne risquer point d'en oublier les premiers mots, la localisation du sujet, à quel verbe il se rapporte, d'en bien comptabiliser l'ouverture et surtout la fermeture des parenthèses et des tirets et par ailleurs de hâter l'instant longtemps et inéluctablement retardé par la volonté ou l'inconscience de l'auteur où on touchera enfin aux confins de l'ouvrage.

Nonobstant que de trouvailles et quel singulier talent!
Mais est-on vraiment plus fort si on y survit?
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A 17 ans j'avais lu (presque) toute La Recherche, bon, j'avais calé à un moment du Temps retrouvé, je suppose que je n'avais plus de temps à y consacrer...
La seule chose qui m'avait gênée à l'époque était l'importance donnée à la musique, ma totale absence de culture en ce domaine ne me permettait pas d'apprécier la part que Proust y consacre.
Plusieurs décennies plus tard j'ai relu "du côté de chez Swann", j'ai retrouvé une sensation de familiarité avec cette écriture d'analyse des sensations, des souvenirs, des sentiments etc. En revanche toute la société évoquée par le narrateur, leur mode de vie etc, j'ai trouvé cela inintéressant au possible !
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