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Critique de NMTB


NMTB
19 décembre 2014
Il est assez peu question d'Art dans ce livre qui rassemble tout un tas d'articles sur différents sujets. D'abord, parce que certains de ces articles, même quand ils sont consacrés à des galeries ou des salons de peinture, sont beaucoup trop courts pour avoir un autre intérêt que celui d'informer les contemporains de Proust. Ensuite, quand celui-ci s'attarde sur des artistes - exclusivement Ruskin en ce qui concerne la peinture - ou des oeuvres, ce qui l'intéresse ce n'est pas de théoriser, ni même de décrire, encore moins de s'occuper de la biographie de l'artiste, mais plutôt de s'interroger sur les perceptions que ces oeuvres provoquent.
Comme souvent, lorsque les écrivains parlent d'art, il est autant question de leur propre oeuvre que de celles qu'ils évoquent, à différents degrés. Que ressortir des chroniques mondaines de Proust, sinon le rôle que ces salons anciennement littéraires ont joués dans l'élaboration de la Recherche du temps perdu. Et il faut lire ses pastiches (très drôle celui sur Renan, on sent que Proust s'est fait plaisir), comme une libération des influences littéraires qui lui a permis de trouver son propre style. Sur le style, les articles tardifs à propos de Baudelaire et Flaubert (où Proust défend la beauté du style face à la correction grammaticale) sont très instructifs sur les goûts de Proust.
Sinon, j'ai découvert un article, intitulé « Sur la lecture » que je recommande vivement à tous les lecteurs, histoire de se rappeler ce que devrait être la lecture, et doublement aux amateurs de Proust. Il existe des versions en ligne. A l'origine, ce texte était destiné à être la préface d'un livre de Ruskin. Bien étrange préface, en vérité, puisque Proust commence, avec d'interminables phrases, par se promener et divaguer dans les souvenirs de son enfance et dont la fin a, paraît-il, de nombreuses ressemblances avec celle du Temps retrouvé. Un texte paru deux mois avant la mort de sa mère et deux ans avant qu'il commence à écrire La recherche du temps perdu.
J'ai dit qu'il était peu question d'art dans ce livre, mais c'est faux, dans le sens où Proust ne s'est jamais intéressé qu'à l'art, c'était le but de son oeuvre, ainsi qu'il l'écrit lui-même au sujet de ses fameuses « madeleines » : « ces ressouvenirs inconscients sur lesquels j'asseois, dans le dernier volume de mon oeuvre, toute ma théorie de l'art ».
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