Enfin on connaît le dénouement. J'ai aimé cette série pour le graphisme aquarellé de
Patrick Prugne et pour l'ambiance de légende bretonne créée par Tiburce Ogier. Maintenant, j'avoue préférer les récits réalistes de
Patrick Prugne sur la colonisation de l'Amérique du Nord, comme
Iroquois ou
Canoë Bay. Ici, le côté rural breton est assez caricatural et stéréotypé, la présence des korrigans apparaît comme une solution de facilité pour se sortir de certaines situations. Ensuite, j'ai trouvé l'influence de
François Bourgeon trop pesante, je ne suis pas spécialement fan de cet auteur. Enfin, je ne sais si c'est parce que je suis breton, mais le thème des légendes bretonnes a tendance à m'agacer, on est jamais à l'abri d'une dérive revendicative panthéïste, voire nationaliste. L'explication sur les vénètes (massacrés par les romains lors de la guerre des Gaules) est l'ingrédient en trop qui vient plomber le récit, comme s'il y avait toujours un évènement du passé de notre histoire à faire expier à d'autres. On peut écrire une oeuvre en s'inspirant de la mythologie bretonne sans tomber dans la lourdeur militante. Ici, on n'était pas loin d'y parvenir, mais il y a quelques éléments en trop qui viennent tout gâcher. Dommage.