Lorsque j'entreprends la lecture de ce livre en 2009,
Rosemonde Pujol vient de mourir dans le Gers où elle résidait et où je venais alors d'arriver ....
Née au début du XXe siècle, enfant naturelle, ballotée entre sa mère, une tante qui l'élèvera quelques temps et un pensionnat religieux, elle nous raconte sa vie.
Féministe convaincue, elle est révoltée par la condition féminine, le peu de place laissée à cette moitié de l'humanité.
Elle a été profondément marquée par le manque de reconnaissance qui lui a été accordée, en particulier dans le milieu de la résistance. Si les femmes prenaient autant de risques que les hommes, elles se voyaient aussi confier les tâches subalternes, ingrates .... ménage, lessive du linge de ces messieurs pour qui elles se devaient d'être aussi pourvoyeuses de plaisir.
Avec elle nous traversons le XXe siècle et surtout l'avancée du droit des femmes, leur accession au droit de vote en 1945, la loi du 13 juillet 1965 qui leur permettra de disposer de l'argent qu'elles gagnent, d'avoir leur propre compte en banque et bien sûr la loi Neuwirth du 28 décembre 1967 qui autorisera la contraception.
Bien sûr Rosemonde sera du côté des "révolutionnaires" de 68, accueillant chez elle de nombreux jeunes "exclus de chez eux par leurs parents rétrogrades".
J'ai beaucoup aimé relire avec elle cette histoire du XXe siècle qui est aussi la mienne, même si je suis sa cadette d'une bonne trentaine d'années !
Une grande dame que je suis heureuse de sortir un peu de l'ombre en écrivant cette critique qui donnera peut-être à certain(e)s l'envie de lire ce livre.