Citations sur La trilogie de la poussière, tome 1 : La belle sauvage (40)
Je suis trop jeune pour tout ça ! pensa t-il, presque à voix haute.
Il enveloppa le bébé dans la couverture avant de le poser au milieu des coussins. La culpabilité, la fureur et la peur livraient bataille dans son esprit. Jamais il n'avait été aussi éveillé qu'à cet instant, songeait-il, et il se disait qu'il ne dormirait jamais, qu'il vivait la nuit la plus effroyable de toute son existence...
- La dernière fois, dit Malcolm, vous vous êtes présentée comme une historienne des idées. Mais lesquelles? Les mêmes que dans ce livre?
- Oui, en grande partie. Celles qui traitent des grands sujets tels que l'univers, le bien et le mal, pourquoi est-ce que les choses existent.
- Je ne me suis jamais posé la question, avoua Malcolm, perplexe. Et je ne savais pas qu'on pouvait réfléchir à ça. Pour moi, les choses existent, voilà tout...
Quand il serait plus grand, il aiderait son père, supposait t-il, et quand ses parents seraient trop âgés pour continuer, il reprendrait l'auberge. Il s'en réjouissait. Mieux valait tenir la Truite que n'importe quel autre auberge car le monde entier y passait, et l'on avait souvent l'occasion de discuter avec des Erudits et des personnes importantes. Mais en vérité, ce que Malcolm aurait aimé faire dans la vie, ce n'était pas du tout ça. Il aurait voulu être un Erudit lui aussi, un astronome peut-être, ou un théologien expérimental, effectuer de grandes découvertes sur la nature profonde...
-tu le vois? Demande-t-il au bout de cinq minutes.
- Je ne vois même plus la maison. Je pense qu’on l’a semé.
- N’oublie pas qu’il est fou. Et les fous ne renoncent jamais.
- Tu dois être fou alors.
Il ne sût pas quoi répondre à cela.
"Secundum legem de refugio scholasticorum, protectionem tegimentumque huius collegii pro filia mea Lyra nomine reposco "
-Maman, dit-il, quand je quitterai l'école Ulvercote, est-ce que j'irai au lycée ?
-Ça dépendra de ton père.
-Qu'est-ce qu'il va dire à ton avis ?
-Il dira : "Mange ce qu'il y a dans ton assiette."
- Je peux manger et écouter en même temps.
- Dommage que je ne puisse pas parler en faisant la cuisine.
Assis au fond du canoë, malgré l'inconfort et l'humidité, Malcolm s'efforçait de rester calme. Il ressentait quelque chose, cette même sensation qu'avait décrite Asta le soir où ces lumières étaient apparues pendant qu'il faisait son devoir de géographie, l'impression de flotter paisiblement, de manière désincarnée, dans un espace immense ou infini.
-Dans la Bible, il est écrit que Dieu a crée le monde en six jours.
- Exact, répondit soeur Fenella, occupée à pétrir de la pâte.
- Alors, comment ça se fait qu'il y a des fossiles et tout ça qui ont des millions d'années?
-Ah. Vois-tu, les jours étaient beaucoup plus longs à cette époque, répondit la brave religieuse
— Tu le vois? demanda-t-il au bout de cinq minutes.
— Je ne vois même plus la maison. Je pense qu'on l'a semé.
— N'oublie pas qu'il est fou. Et les fous ne renoncent jamais.
— Tu dois être fou, alors.
"Can you see him?" Malcom said after five minutes.
"Can't even see the house. I reckon we lost him now."
"But he's mad. Mad people, they don't know when to give up."
"You must be mad, then."
Malcolm cessa de penser à cela. Il découvrait un nouveau pouvoir en lui : il était capable de s'empêcher de penser aux choses désagréables.