Il est agaçant (encore)
Philip Pullman. Il commence une nouvelle grande histoire dans son univers de la poussière et on se met à attendre tout d'abord impatiemment puis avec une douce ferveur, qu'il donne suite à ses écrits, pour oublier ensuite, un peu, tout ce qu'on avait lu de lui.
Il est agaçant
Philip Pullman. Car la communauté des esprits nous arrive en presque 3 ans, et c'est 20 ans que l'histoire se mange. Adieu petit Malcom, bonjour Lyra, au début de sa vie d'adulte. Lyra bien après qu'on l'ait abandonnée sur un banc, dans un jardin d'Oxford.
Il est agaçant
Philip Pullman. Il écrit une aventure qui vous embarque, vous inonde, vous oublie de vos soucis réels, une histoire que je pensais toujours pour les enfants et qui pourtant, comme dans ses histoires pour le enfants, arrive à introduire une grande violence, des grandes violences.
Il est agaçant
Philip Pullman, parce que contrairement à
la Belle Sauvage, il plante un peu son histoire là, au milieu d'un désert, toujours avec une citation qui clôt superbement le texte et renvoie le lecteur vers d'autres pensées, des pistes qu'il semble avoir laissées à dessein pour creuser au delà des lignes.
Il est agaçant
Philip Pullman, parce que Lyra a beau avoir grandi, penser autrement, elle éclabousse chaque page de sa hardiesse, sa hargne, sa volonté, sa tristesse, sa solitude aussi. Je crois qu'un personnage solitaire n'a jamais été aussi solaire. A croire qu'on ne pense jamais à la lumière que dégage tout être, même ceux qui essaient de la tamiser.
Il est agaçant
Philip Pullman, parce que je lis beaucoup moins vite qu'avant, et ce lourd tome a été mon daemon-refuge pendant de nombreux jours. de ces livres qu'on attend de pouvoir ouvrir avec un soupir d'aise une fois la maison assoupie et hantée de ses seules insomnies. de ces livres qui vous laissent un vide une fois la dernière page tournée.