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3,8

sur 386 notes
Si le premier tome de la trilogie de la Poussière ne m'a pas entièrement convaincue, j'ai trouvé que La communauté des esprits relevait magnifiquement les défis follement ambitieux que Pullman s'était fixés. Les personnages supplémentaires introduits dans La Belle Sauvage et l'ampleur donnée par la temporalité longue de l'intrigue – puisque ce deuxième tome nous entraîne dans les premières années d'adulte de Lyra, une vingtaine d'années plus tard – permet de développer de nouveaux fils narratifs particulièrement intéressants.

Rien ne va plus entre Lyra et Pantalaimon : est-ce elle qui a changé pour devenir moins impulsive, plus rationnelle et moins rêveuse ? Ou est-ce lui qui lui en veut ? Toujours est-il que le petit daemon n'en fait qu'à sa tête et qu'il va être mêlé à une histoire de meurtre qu'il va bien falloir élucider. Une enquête aux allures de mission d'espionnage et de contre-espionnage (vous vous imaginez bien que le Magisterium trempe dans l'affaire d'une manière ou d'une autre) qui mène loin, très loin, sur les traces de roses liées à une crise terrible en extrême orient.

Cette recherche place le récit sous tension. C'est aussi un périple initiatique pour Lyra qui découvre la dureté du monde, les doutes et les dangers de l'âge adulte. Il est question de lobbies et de coups d'État, de réfugiés et de trafic humain, d'oppression des femmes et de fanatisme. Après un tome construit de façon très linéaire, on renoue ici avec l'art pullmanien d'orchestrer les développements sur plusieurs tableaux – puisqu'il s'agit aussi de Malcom et de Hannah, de Marcel Delamere et d'Olivier Bonneville…

Tout cela est percutant et très bien mené. Si bien que je n'en reviens toujours pas que ce tome se termine en queue de poisson, après avoir dénoué à peine un petit fil de l'intrigue si bien enchevêtrée entre passé et présent, destins individuels et luttes de pouvoir. Well done, donc, mais le troisième tome a intérêt à tenir ses promesses et à ne pas trop tarder.

Un grand merci à l'éditeur et à Babelio pour cet ouvrage – et désolée pour cette chronique de dernière minute, j'espère être pardonnée en précisant que j'ai voulu (re)lire tout le reste de la série avant !
Lien : http://ileauxtresors.blog/20..
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Okay. Quelqu'un peut m'expliquer ce qui s'est passé avec Philip Pullman?

À la croisée des mondes était un pur chef-d'oeuvre que j'ai « religieusement » lu chaque année pendant quinze ans. Et bien qu'un cran en-dessous, La Belle sauvage venait approfondir d'une manière intéressante l'univers et les thématiques abordées dans la trilogie d'origine. Mais là, rien ne va.

L'intrigue et le style donnent l'impression que cette suite a été publiée à la va-vite sans que l'éditeur soit repassé derrière. J'ai eu la sensation de lire 700 pages de péripéties sans réel fil directeur. Lyra, l'héroïne, se rend seule au Moyen-Orient et rencontre par hasard de nombreux personnages (alliés ou ennemis) qui disparaissent aussitôt leur rôle rempli, au point que j'ai de la difficulté à m'en remémorer un seul. Même les personnages de la trilogie d'origine ne semblent là que pour le fan-service (Ma Costa, vous méritiez tellement mieux). le roman aurait pu être coupé de moitié, surtout si l'on élimine les dialogues du genre : — Bonjour, voulez-vous une tasse de thé? — Oh oui, très volontiers, merci… Et le tout s'achève en queue de poisson sans qu'on ait l'impression d'avoir avancé dans l'histoire.

Le personnage de Lyra est moins affirmé que dans À la croisée des mondes et cela pourrait se justifier, mais le traitement narratif qu'en fait Pullman lui fait, au mieux, perdre en profondeur, et au pire, grincer des dents. Pullman a pourtant démontré dans les tomes précédents qu'il était capable d'écrire habilement des personnages féminins ; aussi, je suis plutôt perplexe et déçue de voir une scène de viol incongrue, un professeur tomber amoureux de son étudiante sans que personne ne tique là-dessus, et des remarques sur les personnages féminins sorties tout droit d'un roman de gare des années 50.

Quant aux thématiques abordées… On dirait que Pullman cherche à saboter complètement ce qui constituait la grande force d'À la croisée des mondes, à savoir le fait de présenter de manière positive le passage à l'âge adulte et l'épanouissement de la raison. Ici, on a droit à un beaucoup plus consensuel « l'imagination est plus importante que la raison », dont le traitement n'a, justement, rien d'imaginatif. Et c'est assez désolant de constater qu'on remplace une thématique riche, originale, nuancée et marquante par un lieu commun surexploité.

Bref, j'ai l'impression d'avoir lu une mauvaise fanfiction. Après divers retours de mon entourage sur ce roman, je m'attendais à cette déception et c'est pourquoi j'ai repoussé cette lecture aussi longtemps, mais la pilule n'en est pas moins amère à avaler. Je pense tout de même lire le troisième tome s'il sort un jour, avec l'espoir ténu que Pullman aura réussi à redresser la barre, mais je suis plutôt pessimiste à ce sujet.
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Ami(e)s lecteurs de Philip Pullman, réjouissez vous car l'auteur nous offre ici un roman foisonnant et il nous prouve une nouvelle fois qu'il est un conteur d'exception ! "A la croisée des mondes" est la seule trilogie à pouvoir rivaliser avec le "Harry Potter" de J.K.Rowling. Une fresque d'une beauté surnaturelle, mêlée d'une réflexion sur le poids des dogmes religieux, leurs interdits, la menace qui pèse sur nos libertés, autant de questionnement qui font de cette saga un must à lire et relire. Qu'en est-il de cette suite intitulée la "Trilogie de la poussière" ? Les deux premiers livres sont parus, et nous nous intéresserons ici au second tome intitulé "La communauté des Esprits." le premier tome manquait de rythme même si je l'avais beaucoup apprécié. Ici, l'histoire nous embarque dans un grand voyage depuis Londres jusqu'aux confins de l'Anatolie puis des terres arides, des déserts.. Autant le premier tome était une initiation à cette nouvelle trilogie, autant ici on sent que Pullman passe enfin aux choses sérieuses avec ce livre qui est sans doute son meilleur depuis la première trilogie. Loin de l'aspect naïf, enfantin du précédent tome, nous avons le droit ici à un épisode extrêmement riche sur le plan de l'action, de ses rebondissements, d'une intrigue qui s'envole dans la stratosphère des tous meilleurs livres jeunesse. le tout avec un aspect extrêmement sombre car cette histoire va voir Lyra, qui a vingt ans ici, affronter des ennemis impitoyables. le Magisterium lutte toujours pour instaurer une théocratie imposée à tous. Lyra doit fuir, elle est recherchée par un homme qui veut sa perte. Son unique obsession. Mais Lyra va pouvoir compter sur Malcom, le courageux professeur qui affronte tous les périls pour la retrouver. Pantalaimon, le daemon de Lyra, se sent mal aimé, il a un vague à l'âme car Lyra grandit, c'est une jeune femme à présent et surtout elle remet en cause l'imagination, le merveilleux en lisant des ouvrages niant l'existence de ce qu'ils ont sous leurs yeux : les daemons. Pantalaimon décide de partir vers l'est, aux confins du monde vers une ville fantôme où la légende dit que les daemons y vivent sans leurs âme soeur humain. Lyra part alors à sa recherche. Services secrets, complots et manigances, état de guerre.. le mal que doit affronter Lyra est partout. J'ai été surpris par la noirceur de certains passages, Pullman aborde des thématiques plus adultes et c'est ce qui fait toute la richesse de ses livres. Lyra est adulte et elle n'est plus la même que sept ans auparavant, au moment de la Croisée des Mondes. Quelle est donc cette poussière ? Qu'appelle t'on "la Communauté des Esprits" ? le génie de Pullman réside dans la qualité de sa narration, son imagination débordante, foisonnante, les thématiques abordées notamment le pouvoir de l'imaginaire et du merveilleux face à l'obscurantisme religieux. L'univers dépeint ici est d'une richesse déconcertante et l'on a qu'une hâte une fois reposé ce roman, découvrir un troisième et dernier tome qui s'annonce passionnant ! Un plaisir de lecture rare pour un roman jeunesse envoûtant.

Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions Gallimard pour cette lecture !
Lien : https://thedude524.com/2022/..
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Il est agaçant (encore) Philip Pullman. Il commence une nouvelle grande histoire dans son univers de la poussière et on se met à attendre tout d'abord impatiemment puis avec une douce ferveur, qu'il donne suite à ses écrits, pour oublier ensuite, un peu, tout ce qu'on avait lu de lui.

Il est agaçant Philip Pullman. Car la communauté des esprits nous arrive en presque 3 ans, et c'est 20 ans que l'histoire se mange. Adieu petit Malcom, bonjour Lyra, au début de sa vie d'adulte. Lyra bien après qu'on l'ait abandonnée sur un banc, dans un jardin d'Oxford.

Il est agaçant Philip Pullman. Il écrit une aventure qui vous embarque, vous inonde, vous oublie de vos soucis réels, une histoire que je pensais toujours pour les enfants et qui pourtant, comme dans ses histoires pour le enfants, arrive à introduire une grande violence, des grandes violences.

Il est agaçant Philip Pullman, parce que contrairement à la Belle Sauvage, il plante un peu son histoire là, au milieu d'un désert, toujours avec une citation qui clôt superbement le texte et renvoie le lecteur vers d'autres pensées, des pistes qu'il semble avoir laissées à dessein pour creuser au delà des lignes.

Il est agaçant Philip Pullman, parce que Lyra a beau avoir grandi, penser autrement, elle éclabousse chaque page de sa hardiesse, sa hargne, sa volonté, sa tristesse, sa solitude aussi. Je crois qu'un personnage solitaire n'a jamais été aussi solaire. A croire qu'on ne pense jamais à la lumière que dégage tout être, même ceux qui essaient de la tamiser.

Il est agaçant Philip Pullman, parce que je lis beaucoup moins vite qu'avant, et ce lourd tome a été mon daemon-refuge pendant de nombreux jours. de ces livres qu'on attend de pouvoir ouvrir avec un soupir d'aise une fois la maison assoupie et hantée de ses seules insomnies. de ces livres qui vous laissent un vide une fois la dernière page tournée.
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J'avais adoré le premier tome de la trilogie de la Poussière mais je suis moins convaincue par ce deuxième tome, qui se déroule sept ans après la trilogie A la croisée des mondes . Lyra a vingt ans et l'auteur fait bien de le rappeler à plusieurs reprises car j'ai toujours en tête l'adolescente. C'était vraiment triste de voir sa relation avec son daemon Pan devenir aussi difficile....Heureusement Malcolm est de nouveau un des personnages principaux et il est bien plus appréciable. Un tome qui met beaucoup l'accent sur le politico-religieux et les conflits/ tension autour de la Poussière incarnée ici par les roses orientales. J'ai trouvé pas mal de longueurs à ce tome et surtout mon intérêt a été peu éveillé par la quête de Lyra et Malcolm. J'aurai peut-être du attendre d'avoir vraiment envie de le lire. Je lirai la fin quand même mais ce ne sera pas dans mes priorités (elle n'est même pas sortie en même temps). Mais ce tome plaira sans nul doute aux fans de la première trilogie, on est dans le même schéma, avec peut-être des personnages un poil moins funs.
Challenge Mauvais genres 2022
Challenge Les aventuriers du rail 2022
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Impossible de passer à côté de ce nouveau livre de Philip Pullman, je l'ai donc acheté sans me renseigner.
Première surprise : l'intrigue ne se déroule pas à la suite de "La belle sauvage" mais après la trilogie "À la croisée des mondes". Bon, c'était écrit sur la couverture, il suffisait d'être attentive. de ce fait, il est indispensable d'avoir lu les quatre tomes précédents, car les personnages se croisent constamment. Ma lecture des précédents tomes datant un peu, j'avoue avoir été perdue à plusieurs reprises. D'autant que l'on suit trois personnages parallèlement qui rencontrent chacun par mal de monde !
Deuxième surprise : Lyra a 20 ans. Elle vit toujours à Oxford mais doit vivre avec les conséquences de ses aventures précédentes.
Et c'est la troisième bonne surprise que nous réserve l'auteur dès les premiers chapitres : Lyra est une jeune fille réservée, prudente et rationnelle. Bien loin de la Lyra Parle-d'Or tête brûlée que nous avions suivie dans la trilogie d'origine.
Cette vision d'une héroïne rattrapée par le temps est intéressante : elle doute plus, consciente que ses actions auront des conséquences. Ce tome est donc assez sombre.
Dans la seconde partie de son ouvrage, Pullman renoue avec les récits de voyages auxquels ils nous avait habitués. Mais là encore, sa vision de la nature humaine (malgré quelques fulgurances héroïques) est aussi réaliste que déprimante.
Un roman tout en ombres et lumières qui ravira les fans de l'auteur et de son univers.
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Merci à Babelio pour cette découverte dans le Cadre de Masse Critique, et à l'éditeur.

Dans le premier tome de cette Trilogie de la Poussière, on apprend comment Lyra a pris ses quartiers au Collège de Jordan, grâce notamment au jeune Malcolm Polstead, fils d'aubergistes de son état.

Dans La Communauté des Esprits, on retrouve Lyra bien après les événements d'A La Croisée des Mondes.

Elle a vingt ans, et, entre elle et Pantalaimon, rien ne va plus, malgré le nouveau mystère qui vient de leur tomber dessus : le meurtre d'un homme sous les yeux de Pantalaimon, mystérieusement impliqué dans la crise que traverse l'industrie de la production d'eau de rose... Evidemment, le CDC est derrière tout ça, et plus particulièrement l'ambitieux Marcel Delamare, frère de la défunte Mme Coulter, qui a recruté le fils de Bonneville comme lecteur d'aléthiomètre et veut, entre autres, prendre le pouvoir du CDC et mettre la main sur Lyra...

Les désaccords entre Lyra et son daemon sont surtout provoqués par les idées de deux auteurs, que Lyra admire, et qui prétendent, pour l'un, que les daemons n'existent pas vraiment, et, pour l'autre, que seule la raison compte. Pantalaimon décrète que Lyra a perdu son imagination, et décide de la quitter pour la lui retrouver. Abandonnée, Lyra décide de se mettre à la recherche de Pantalaimon, et d'aller le chercher au mythique Hôtel bleu, où se réfugient les daemons solitaires...

Ca tombe bien, c'est justement dans ce coin là que ça barde, dans l'industrie de la rose, et que Malcolm Polstead, désormais professeur, est envoyé en mission par Oakley street...

L'intrigue est touffue et dense, et, je le concède, semble parfois un peu tirée par les cheveux, mais sincèrement, pas davantage que dans la première trilogie de Pullman, alors ça passe, et... j'ai hâte de connaître la suite !

Alors je me rends compte que j'ai encore écrit un pavé, mais promis, je n'ai rien spolié d'important, et des surprises, il y en a une quantité phénoménale... Ne serait-ce que concernant Alice, la fille de cuisine de la Truite, tiens, je n'avais pas deviné ce qu'elle était devenue... Bonne découverte !
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Sept ans plus tard.

Lyra a maintenant vingt ans et est étudiante à Sainte-Sophia. Depuis ses aventures dans "à la croisée des mondes", elle a bien changé. Elle est désabusée et ne s'entend plus avec Pantalaimon. Des troubles en Asie centrale vont changer leurs vies.

"A la croisée des mondes" est ma série de fantasy jeunesse préférée. Je la place devant "Harry Potter". Cette série soulève beaucoup de questions théologiques et philosophiques malgré son étiquette jeunesse. Je reste plus mitigée sur sa suite "La trilogie de la poussière". En effet j'avais trouvé que "La belle sauvage" souffrait de plusieurs longueurs et que l'auteur faisait du remplissage. "La communauté des esprits" m'a également donné un sentiment mitigé mais pour d'autres raisons.

L'aspect théologique et philosophique est très intéressant. Nous sommes dans un univers où le protestantisme a gagné. Ainsi Jean Calvin est la figure théologique de référence. Cela a entraîné une "démagification" du monde comme l'a exposé Max Weber. D'où l'émergence d'un philosophe allemand nihiliste qui remet en cause l'existence des daemons. de plus, celui-ci vit à Wittenberg, ville de résidence de Martin Luther, fondateur du protestantisme. Je suis curieuse de voir comment Pullman va développer cet aspect dans le dernier tome.

J'ai bien aimé l'évolution du personnage de Lyra. Son côté désabusé m'a semblé plutôt logique. En effet, elle a gagné en maturité grâce aux années écoulées, mais surtout à la suite des événements de "Le miroir d'Ambre". le fait d'être séparé de Will et d'avoir du faire face à plusieurs désillusions liée au passage à l'âge adulte, l'ont rendu mélancolique. Ses désaccords avec son daemon sont aussi logiques. En effet, les événements de "Le miroir d'Ambre" ont constitué la première cassure de ce lien. Qu'il se dégrade encore plus était logique.

Là où je suis moins d'accord, c'est le rapport de Lyra avec les garçons. Comment l'ancienne adolescente insolente et têtue peut-elle être effrayée par des coquelets arrogants ? Surtout après les événements "d'à la croisée des mondes" où elle a du faire face à d'immenses périls ? Pour moi, ce n'est pas logique qu'elle soit effrayée et qu'elle essaye de se rendre invisible à leurs yeux. Dans cette thématique une des scènes de la fin du roman est pour moi hors de propos et malsaine. Sa morale est qu'une jeune fille ne doit pas voyager seule. Je ne suis pas d'accord, d'autant plus avec un personnage comme Lyra. Ce message est dangereux et justifié de façon caricaturale.

En bref, j'ai aimé voir les thèses philosophiques et théologiques, l'évolution de l'univers et des personnages. Je n'ai pas aimé que Lyra ait perdu son caractère face aux garçons. J'attends quand même la suite avec impatience.

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Un livre que j'avais hâte de lire, tellement hâte que j'ai craqué pour sa version en V.O ! The Secret Commonwealth se situe 20 après les événements de la Belle Sauvage, et 7 ans après le Miroir d'Ambre.Lyra Silvertongue est étudiante à Oxford et étudie notamment les fonctions de l'Aléthiomètre. Sa relation avec Pantalaimon est très conflictuelle, aggravée par son admiration pour des philosophes prônant la théorie d'un monde où les daemons sont des illusions provenant de l'esprit. Les conflits et les ressentiments font rage. Au cours d'une de ses promenades nocturnes, Pantalaimon est témoin d'un meurtre, qui va être le catalyseur de toute l'intrigue, et le début d'un voyage pour le moins mouvementé.
Nous allons suivre les pérégrinations de Lyra, de Pantalaimon, mais aussi de Marcel Delamare, le frère de Marisa Coulter et membre de l'église ; nous allons suivre Oliver Bonneville, le fils de Gerard Bonneville ; et Malcolm, que nous avons découvert dans La Belle Sauvage.

A la Croisée des Mondes est la trilogie phare de mon adolescence, et je relis ces livres régulièrement, étant donné que les thèmes abordés sont complexes, et certains ne peuvent compris qu'à travers un point de vue plus « adulte ». Lorsque j'ai su que Philip Pullman allait écrire une nouvelle trilogie dans cet univers, j'ai sauté de joie. La Belle Sauvage nous a réintroduit dans l'univers de Lyra, et nous a expliqué comment elle était arrivé à Jordan College, et nous introduisait les personnages de Malcolm et d'Alice. Mais j'attendais avec impatience ce tome 2, étant donné que nous allions retrouver une Lyra adolescente, âgée d'environ 20 ans.
J'attendais donc énormément de choses de The Secret Commonwealth. Trop, peut-être ? Parce que en finissant ce livre, j'étais... déçue.

Critique complète sur mon blog : AVEC SPOILER.
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Lyra est maintenant une jeune adulte de 20 ans, étudiante à l'université Sainte Sophia d'Oxford. Ce passage à l'âge adulte marque une évolution difficile dans ses rapports avec son daemon, Pantalaimon. Ils sont tout le temps en désaccord, leur personnalité ayant pris des directions opposées. En parallèle, de violents événements ont lieu à l'est de l'Europe et en Asie, le long de la Route de la Soie – à cause d'une mystérieuse huile de rose à laquelle on prêterait des propriétés exceptionnelles mais hérétiques. Ces événements vont mener Lyra, son daemon, mais aussi Malcolm (personnage du tome précédent), dans un voyage à travers le continent, à la recherche d'une mystérieuse cité qui serait hantée par des daemons solitaires.

Mon avis :

Le temps de la Belle Sauvage est bien révolu, et on passe d'un préquel à un séquel : Lyra est à nouveau le personnage principal, mais elle est maintenant une jeune adulte. le récit prend alors une tournure bien plus sombre.

Comme pour la majorité des lecteurs je pense, cela a été une surprise très agréable de retrouver Lyra comme personnage central. Même si on se rend vite compte que notre héroïne a bien changé, et a un comportement quelque peu détestable (hautaine et méprisante envers les gens qui croient au folklore, ou qui ne sont pas universitaires) – on comprend que son daemon la trouve insupportable ! C'est aussi assez frustrant de voir Lyra qui galère maintenant à lire l'aléthiomètre, alors qu'avant elle n'avait aucune effort à faire.

On retrouve aussi les personnages de Malcolm et Alice, protagonistes principaux de la Belle Sauvage. Même si leur présence m'a parue un peu artificielle, comme pour forcer le lien entre les deux tomes si éloignés dans le temps (et avec une autre trilogie qui s'est passée entre, où ils n'apparaissent pas du tout).

En parlant du personnage de Malcolm, un point m'a particulièrement dérangé (ATTENTION petit spoiler)
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L'amour de Malcolm pour Lyra est clairement dérangeant, sachant qu'il s'est occupé d'elle quand elle était bébé, puis qu'il a été son professeur quand elle était adolescente, et qu'elle le considère toujours comme tel, avec l'ascendant psychologique que cela implique. (Et ils ont 11 ans d'écart, à l'âge de Lyra cela semble encore énorme). de plus cet arc narratif semble forcé pour créer une amourette, et ça sort de nulle part étant donné qu'ils ont très peu de contacts. Donc juste NON. Ce n'était pas nécessaire au récit et c'est plus malaisant qu'autre chose.
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Parlons maintenant des différents thèmes abordés dans ce roman.

Le premier grand thème va toucher à la confrontation entre l'imagination vs la rationalité (d'où le titre du tome). Pullman critique le manque de créativité chez les universitaires, mais aussi la perte de l'imaginaire avec le passage à l'âge adulte – c'est un message qui s'adresse au lecteur : n'arrêtez pas de rêver, cela est délétère. On peut être rationnel mais garder son imagination.

On peut aussi interpréter ça du côté de la Religion (car ce thème est cher à l'auteur). Ce roman démontrerait ainsi qu'on peut être athée tout en ayant de l'imagination. Que raison et imagination ne sont pas incompatibles tant qu'on sait où placer le curseur. Ce roman servirait donc à nuancer un peu le propos d'A la Croisée des Mondes, qui plaçait la raison au-dessus de tout.

Le 2e grand thème va être axé sans équivoque sur la Religion, et plus précisément sur le fanatisme religieux. Dans ce tome on va avoir le droit à des attentats – Pullman fait clairement refléter notre société dans son monde imaginaire, et critique plus particulièrement l'islamisme radical (moyen-orient, le niqab obligatoire, attentats par des « hommes des montagnes », le lien n'est pas très dur à faire) avec en parallèle toujours une critique de l'institution cléricale et de ses jeux de pouvoirs internes.

Nous découvrons que dans le monde de Pullman, la Religion n'est qu'Une, tout le monde a le même dieu (il n'y a pas de christianisme, d'islamisme, etc…), une seul leader officiel pour le continent (et par extension probablement pour le monde entier). Mais il y a des variations d'expression de la foi et des intégrismes différents suivant les lieux. J'interpréterai cela comme « c'est la religion dans son ensemble qui pose problème ».

Le 3e grand thème va être l'oppression des minorités et le manque de tolérance face à la différence. Cette partie est liée par endroit à la Religion. On va avoir la question des migrants, de l'exclusion des minorités, les agressions sexuelles (ici bien plus explicite et violente que dans tome 1).

Et là, ce monde imaginaire reflète un peu trop notre monde, les similitudes sont flagrantes. Certaines scènes ne servent pas à grand-chose dans l'avancement du récit (migrants naufragés, tentative de viol collectif). C'est une peu fourre-tout, comme pour dénoncer en même temps tous les problèmes de notre monde actuel. Ce manque de subtilité et de finesse m'a beaucoup gêné.

On a aussi une vision un peu étriquée du moyen-orient, et on se demande ce que veut nous dire l'auteur au travers de ce récit – « si t'es une femme, ne voyage pas seule là-bas » semble dire le livre.

Le rythme est en dent de scie, on sent passer les 700 pages. Par moment je me suis un peu ennuyée, puis l'action reprenait le dessus et je tournais les pages avec hâte. Pourtant l'écriture de Pullman est toujours aussi agréable. Mais le problème semble résider dans la trame du récit, qui reste floue. On aurait pu étayer certains passages, le livre aurait gagné en rythme et en cohérence. L'auteur aura voulu mettre trop de chose en même temps.

A noter que ce livre contient beaucoup de références littéraires qui aideraient à comprendre l'oeuvre et ce qu'a voulu faire l'auteur. Notamment le titre, The Secret Commonwealth, qui est tiré d'un traité folklorique du même nom, écrit par Robert Kirk au 17e siècle, à propos de fées, sorcellerie, fantômes, etc…

La trame de ce tome est aussi inspirée du livre de Peter Frankopan, The Silk Road (voyage le long de la route de la soie, attaques par des hommes des montagnes, etc…).

Malheureusement pour moi, je ne suis familière d'aucun de ces livres – c'est donc un pan de compréhension qui me restera inaccessible pour le moment.


Au final le tome 1 semble fonctionner indépendamment de cette seconde partie. le tome 2 ouvre plus de portes qu'il n'en ferme. On n'en apprend pas vraiment plus sur la poussière ou sur l'aléthiomètre. C'est clairement un tome qui met en place tous les éléments pour le tome final à venir. Je suis restée sur ma faim.

J'ai du mal à mettre des mots sur ce que j'en ai pensé, car cette lecture a été très mitigée. de nombreux éléments m'ont dérangée mais d'autres passages m'ont captivée. Je l'ai préféré à La Belle Sauvage. Et j'ai tout de même hâte de lire la suite pour savoir ce qu'il arrive à Lyra et Pantalaimon, et comprendre toute cette histoire autour des roses et de la Poussière (car on en apprend très peu dans ce tome).

Mélissa

Lien : https://leschasseusesdelivre..
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