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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est drôle comme l'héroïne de ce roman peut soudainement se passionner pour la vie de parfaits inconnus juste parce que la sienne est d'un vide sidéral !
C'est encore une fois une jeune femme non mariée d'une trentaine d'année que Barbara Pym a choisi comme héroïne de ce roman.
Dulcie travaille, elle rédige des index et des bibliographies, mais ce travail plutôt obscur semble assez ennuyeux et lors d'un colloque, elle rencontre deux personnes qui vont prendre une importance capitale dans sa vie.
Elle va alors se mêler de leurs vies allant jusqu'à enquêter sur eux et leur entourage.
J'ai trouvé cette jeune femme bien pathétique, elle est persuadée que la vie des autres est passionnante et pleine de mystères, alors elle se permet de les espionner et d'interférer dans leur quotidien avec beaucoup de sans-gêne.
Les femmes semblent souvent un peu stupides dans les romans de cet auteur, elles s'amourachent du premier venu juste parce qu'il mesure plus d'un mètre 80 ou qu'il est capable de parler devant un auditoire.
Elles ont toutes une vision romantique et complètement mièvre de l'amour et de la vie conjugale et elles se trouvent toujours très intéressantes alors qu'elles sont souvent banales.
J'ai beaucoup aimé cette histoire au charme suranné qui montre une fois encore qu'on recherche toujours ce qu'on a pas juste parce qu'on est persuadé que la vie des autres est plus palpitante que la nôtre.
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J'ai une tendresse particulière pour cette autrice, que j'ai découverte pendant mes études. Barbara Pym est une autrice à part dans le paysage de la littérature anglaise, une autrice hors du temps. 
En effet, nous sommes dans les années soixante, mais l'on ne trouve pas vraiment trace de cette époque dans ce récit, si ce n'est dans les aspirations de Laurel, la nièce de Dulcie, venue étudier le secrétariat à Londres (des études qui étaient déjà prisées dans les romans d'Agatha Christie) et qui rêve d'autres choses que d'habiter avec sa tante, dans la maison qu'elle a hérité de ses parents, et dont la décoration n'a guère changé depuis. Dulcie a 31 ans mais se considère déjà comme une vieille fille. Elle a rompu ses fiançailles avec un homme plus jeune, et ne le regrette pas - ce qui ne veut pas dire que cette rupture ne l'a pas fait souffrir. Au cours d'un colloque savant (dont le sujet et les intervenants sont pour la plupart à mourir d'ennui), elle fera deux rencontres importantes : celle de Viola et celle d'Aylwin. 
Viola est presque dans la même situation que Dulcie : célibataire, elle effectue des tâches ingrates, dans l'ombre des écrivains et des chercheurs. Elles sont toutes les deux les petites mains de l'édition. Aylwin, lui, est directeur de publication, et sa vie sentimentale n'est pas aussi limpide que celle de Dulcie : il est séparé de sa femme, il est intéressé par une autre, ne s'aperçoit pas qu'une troisième est folle de lui. Pour faire court, il n'a pas ni le sens de l'observation aigüe de Dulcie, ni sa finesse d'analyse. Je pourrai même dire que, du haut de sa tour d'ivoire de directeur de publication, il ne cherche pas à comprendre les femmes, parce qu'il est persuadé que ce qu'elles font, ce qu'elles pensent, est étranger à son propre univers d'érudit. Il plaque des stéréotypes sur la manière d'agir des femmes qui l'entourent, s'arrêtant aux apparences - ce que ne fait pas Dulcie. Si sa vie a changé après le colloque, ce n'est pas tant parce qu'elle a accueilli deux colocataires successivement - sa nièce, puis Viola - mais parce qu'elle enquête sur la vie d'Aylwin et de ses proches. Certes, elle se dira que ce n'est pas très convenable d'agir ainsi, mais ses scrupules cesseront prestement, tant elle se prend au jeu. 
Une lecture très agréable. 
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Oh que Barbara Pym est cruelle dans ce roman et l'amour paraît si ingrat à travers ses yeux (c'est donc ça le titre 🤣) ! Il faut dire qu'elle met en scène Dulcie, jeune femme candide qui sort d'une rupture. Maurice, son fiancé, a décidé qu'elle n'était plus faite pour lui, le goujat. Pour se consoler, Dulcie - qui a pour travail la préparation d'index - se rend à un colloque où elle rencontre Viola. Viola, un peu pimbêche sur les bords, est aussi en proie aux tourments de l'amour. Après avoir vécu une bluette avec Aylwin (important directeur de revue littéraire, un peu le Michael Jackson de leur milieu), elle s'étonne du fait que celui-ci ne se tourne pas vers elle alors qu'il vient de se séparer de sa femme. Quel goujat, celui-ci aussi !
Dulcie va se passionner pour Aylwin et va faire en sorte d'en apprendre un peu plus sur lui et sa famille. Elle va rencontrer son frère, Neville, pasteur, et son ex-femme, Marjorie.
On retrouve ici les idées fixes de Barbara Pym, des vieilles filles (de 30 ans !), des écclésiastiques, des tracas du quotidien. Tout se passe en douceur, les couples se font et se défont sans cri, sans heurt. L'amour est souvent raisonné. Seule Laurel, la nièce, a la fougue de la jeunesse.
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Dulcie Mainwaring, trente-cinq ans, rompt ses fiançailles avec Maurice et se retrouve bien tristement vieille fille. Cette pimpante jeune femme ne se laisse pas abattre par ce momentané coup du sort et décide d'aller se changer les idées dans…un colloque rempli d'intellectuels. S'il est un endroit saugrenu pour se remonter le moral c'est bien là-bas. Et il est encore plus saugrenu d'espérer y faire des rencontres, voire la rencontre qu'elle espère désormais. Elle rencontre tout d'abord Viola, une jeune femme célibataire également mais un tantinet pimbêche, avec qui elle va se lier. Les deux femmes vont rencontre lors de ce salon un homme, un intellectuel quelque peu arrogant et suffisant, mais terriblement craquant, Aylwin Forbes. Viola le connaît et voudrait le séduire, Dulcie voudrait le séduire et souhaiterait que Viola l'aide dans cette entreprise. Démarre alors un triangle amoureux assez savoureux. Revenus à Londres, les deux femmes vont se revoir et devenir amie. de multiples aventures vont leur arriver avec toujours en ligne de mire, le fameux Aylwin Forbes.
Ce roman est savoureux et enjoué. La construction des personnages est minutieuse et la psychologies de deux femmes est particulièrement bien exposée et décortiquée. Il ne se passe pas grand-chose dans ce roman, mais c'est davantage ce qu'il raconte d'une époque qui compte. Avec Les ingratitudes de l'amour, c'est la banalité du quotidien et souvent son absurdité qui est mis en scène.
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Piquant, drôle, teinté d'hypocrisie, de méfiance ou de trop grande confiance, telles sont quelques-unes des nombreuses qualités de cette histoire délicieusement kitsch.

En 1960, lors d'un colloque autour de l'écriture et de la littérature, Dulcie Mainwaring fait la connaissance du séduisant professeur, écrivain et rédacteur en chef d'une revue littéraire, Aylwin Forbes et de Viola, jeune femme pingre et intéressée qui ne cache pas la liaison qu'elle a entretenu avec Aylwin. Ce qui interpelle Dulcie et la pousse à rechercher son amitié. Ce dont Viola va faire grand usage.

Mais pour l'instant Dulcie se remet tout juste de sa rupture avec Maurice, artiste et responsable d'une galerie d'art et si elle est attirée par Aylwin, elle entend bien prendre le temps de mieux le connaitre d'abord. de plus elle doit accueillir sa nièce qui vient étudier à Londres et l'organisation de cette "cohabitation" l'occupe passablement.

Quant à Aylwin, bien que séparé de sa femme, il est toujours marié. Une séparation dont Viola voudrait tirer partie malgré le désintérêt évident du professeur de littérature qui semble préférer, et de loin, l'attrait de la jeunesse.

J'ai beaucoup ri en lisant ce roman de Barbara Pym. Parfois franchement mais souvent jaune aussi. Avec un talent évident, l'écrivain décrit des personnalités ambiguës, troubles, tantôt émouvantes dans leur quête désespérée et vouée à l'échec, tantôt agaçantes pour les mêmes raisons. La société anglaise est étudiée dans ses moindres détails et dans le respect de ses traditions (la sacro-sainte heure du thé par exemple). Et puis il y a toute cette hypocrisie dans ce qu'on dit ou qu'on ne dit pas, qu'on aimerait mais dont on prend offense dès que cela se produit, la curiosité mal placée (voire malsaine) pour la vie d'autrui simplement pour remplir le vide abyssal de sa propre existence.

Une excellente évocation de la vie londonienne des années 1960.
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Belfond se met de plus en plus à faire des livres vintage, pour le plus grand bonheur des lecteurs. Je ne connaissais pas Barbara Pym, l'auteure, et pourtant j'ai aimé me plonger dans ce livre. Je vous le conseille si vous avez envie de replonger dans le passé avec cette belle écriture.
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Excellent!
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