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Conseiller un livre de Barbara Pym, née en 1913, est toujours délicat, ça passe ou ça casse.
Pour l' apprécier , il faut aimer la lenteur, sa façon de raconter en ayant l'air de ne pas y toucher. Ses romans ont tous un côté un peu démodé. Celui-ci bien que se passant dans les années 60, ne laisse rien entrevoir de la jeunesse des sixties, de l'apparition de groupes tels que les Beatles ou les Stones, On est a des années lumières ce cette Angleterre, et du Swiging London, presque plus près des romans de Jane Austen ou d'une Agatha Christie sans les crimes . On y croise beaucoup de professeurs, ou professions littéraires, des vieilles filles ( de trente ans !), des pasteurs, d'innombrables tasses de thé, des chambres à louer : un autre monde...
C'est ainsi que les éditions Belfond ont sorti ce roman, paru en 1961 , sous l'appellation " vintage".

Dulcie Mainwaring habite seule dans la maison de son enfance, ses parents sont décédés. Il y a peu fiancée, "son Maurice" ayant choisi de rompre , aussi pour se distraire a t-elle décidé d'aller à un colloque. Elle y rencontrera Viola qui a travaillé pour Aylwin Forbes , un rédacteur en chef d'une revue littéraire, très séduisant dont la femme est partie. Enamourées toutes les deux, elles décident d'en savoir plus sur sa situation maritale et ce qui avait commencé comme une vague question, devient presque une enquête, une traque , Dulcie étant plus motivée que Viola.

La façon dont Barbara Pym raconte cette histoire est très douce. Aucun suspens de dingue, mais plutôt des réflexions douces amères sur le statut de femme, de célibataire. On se sépare sans faire de scènes, on se fiance parce que c'est raisonnable...Et ce qui peut apparaître comme bizarre, pitoyable, désespéré ou glauque dans cette quête, n'est, ni plus ni moins, que ce que certaines personnes effectuent comme recherches sur Facebook ou autre.. (en distanciel, elles ;-).
Ce roman ne fait pas "beaucoup de bruit", mais il est efficace si vous aimez cette petite musique propre à Barbara Pym. C'est délicieux, souvent amusant, reposant...
Une petite parenthèse désuète et surannée, entre deux lectures plus noires ou plus speed...
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C'est drôle comme l'héroïne de ce roman peut soudainement se passionner pour la vie de parfaits inconnus juste parce que la sienne est d'un vide sidéral !
C'est encore une fois une jeune femme non mariée d'une trentaine d'année que Barbara Pym a choisi comme héroïne de ce roman.
Dulcie travaille, elle rédige des index et des bibliographies, mais ce travail plutôt obscur semble assez ennuyeux et lors d'un colloque, elle rencontre deux personnes qui vont prendre une importance capitale dans sa vie.
Elle va alors se mêler de leurs vies allant jusqu'à enquêter sur eux et leur entourage.
J'ai trouvé cette jeune femme bien pathétique, elle est persuadée que la vie des autres est passionnante et pleine de mystères, alors elle se permet de les espionner et d'interférer dans leur quotidien avec beaucoup de sans-gêne.
Les femmes semblent souvent un peu stupides dans les romans de cet auteur, elles s'amourachent du premier venu juste parce qu'il mesure plus d'un mètre 80 ou qu'il est capable de parler devant un auditoire.
Elles ont toutes une vision romantique et complètement mièvre de l'amour et de la vie conjugale et elles se trouvent toujours très intéressantes alors qu'elles sont souvent banales.
J'ai beaucoup aimé cette histoire au charme suranné qui montre une fois encore qu'on recherche toujours ce qu'on a pas juste parce qu'on est persuadé que la vie des autres est plus palpitante que la nôtre.
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Comment tout cela a-t-il commencé ? S'interroge Dulcie. Eh bien parce que Barbara Pym, comme à son habitude, lui a donné le rôle de la trentenaire encore désespérément, et même, disons-le franchement, honteusement célibataire. Pourtant, Dulcie était fiancée mais ce statut ne convenait pas à cette histoire alors, dès l'ouverture du livre, le fiancé a rompu, sous le prétexte flatteur pour Dulcie qu'il se jugeait indigne de son amour. le résultat n'en reste pas moins un coeur brisé et surtout, la continuité d'une vie de célibataire.
Pour en finir avec les premiers mois d'abattement, elle se rend à un colloque, le temps d'un week-end, où écrivains et membres du clergé vont débattre de quelques questions du monde intellectuel.
Dulcie y fait la connaissance de Viola, une autre célibataire, qui travaille comme elle dans ce qu'elle qualifie de tâches ingrates et monotones en périphérie des écrivains : correction d'épreuves, bibliographie et élaboration des index.
Dans les participants, elles cherchent, sait-on jamais, les hommes séduisants et Aylwin Forbes, directeur d'une revue, beau blond aux yeux foncés, peut amplement mériter ce qualificatif. Viola a déjà travaillé pour lui et, tout en essayant de fausser compagnie à Dulcie, elle compte bien attirer vers elle ce conférencier dont la femme vient de quitter le domicile conjugal.
Et Dulcie de s'exclamer « Mon Dieu, comme il est beau ! »
Alors qui, de ces deux célibataires, arrivera à charmer Aylwin Forbes afin d'y gagner un mariage qui représente une fin en soi dans ces années soixante, l'accomplissement indispensable pour être une « vraie femme » ?

Barbara Pym, avec cette saveur quelque peu désuète qui s'attache à ses romans, observe la vie de ces deux Londoniennes. Une vie plutôt terne qu'il faut donc pimenter un peu avec la recherche d'un mari. Pourtant, dans ces pages, les hommes présents ne brillent pas par leur clairvoyance, ni leur force de caractère !
De retour à Londres, où Dulcie vit dans une maison trop grande pour elle seule, elle va héberger une nièce venue prendre des cours de secrétariat sur la capitale. Puis ce sera au tour de Viola de lui demander l'hospitalité pour un temps. le caractère de cette dernière reste assez insaisissable, plutôt morne et peu sympathique.
Dans ce trio de femmes bien peu assorties, on assiste à des conversations pleines d'embarras, au mépris de la jeune nièce Laurel pour les deux trentenaires trop ringardes, à la honte d'habiter en banlieue de Londres, si loin des quartiers plus branchés, plus animés et plus riches.
Mais surtout, on va suivre Dulcie qui a enfin trouvé un dérivatif passionnant à sa solitude en farfouillant dans la vie du beau quadragénaire. «J'adore faire des découvertes sur les gens, reprit Dulcie. Je suppose que c'est une espèce de compensation pour pallier la monotonie de la vie quotidienne ».Après quelques infos glanées dans le Who's Who, elle se lance avidement dans ses recherches, multipliant les approches auprès de la femme, du frère pasteur ou de la mère du bel Aylwin. Elle est elle-même surprise et confuse, avec quelques scrupules faisant surface, de sa détermination et de son indiscrétion.

Encore une fois, rien de trépidant dans ce roman de Barbara Pym mais une moquerie douce amère autour du mariage coûte que coûte alors que des mésalliances existent bel et bien. Dulcie s'acharne à trouver un mari mais n'en demeure pas moins consciente que les mariages raisonnables sont peu nombreux, ceux mal assortis par faute de goût des hommes sont beaucoup plus fréquents.
Tout en prenant des tasses de thé et d'Ovaltine, ou occasionnellement quelque chose de plus corsé comme du sherry ou même du gin, Dulcie dérive sur la vie et ses déconvenues « Peut-être la vie répondait-elle à quelque dessein en fin de compte. C'était peut-être comme un roman bien élaboré, où chaque incident contenait sa propre signification particulière et s'avérait indispensable à l'intrigue. »
Ces ingratitudes de l'amour m'ont moins passionnée que mes deux précédentes lectures de l'auteure, peut-être parce que ces deux célibataires-là sont plus lisses, plus ternes que celles qui évoluaient dans les autres titres. L'écriture, elle, reste toujours aussi délicieuse et ce petit échantillon romanesque de la vie londonienne se savoure tout de même, coloré par son irrésistible mordant so british.
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« Dulcie habitait dans un quartier agréable qui, tout en étant assurément un faubourg de Londres, était « très recherché » et, pour ne pas quitter le jargon de l'immobilier, « récupérait le trop-plein de Kensington ». En outre, comme se plaisait à le répéter Mrs Beltane, sa voisine : « de toute façon, Harrods livre à domicile… »
C'est chez elle que Dulcie faisait la plus grande partie de son travail – arrangement qui datait de l'époque où sa mère vivait encore et réclamait des soins permanents. Maintenant Dulcie était libre, mais elle continuait à préférer ne pas être attachée à la routine d'un bureau ; elle s'était construit une réputation fort précieuse d'« indexeuse » et de correctrice d'épreuves compétente, elle était de ces personnes tout à fait capables d'effectuer quelques petites « recherches » aussi bien au British Museum que dans les bibliothèques de sociétés savantes. »

Mais comme beaucoup d'héroïnes de Barbara Pym, Dulcie va être tentée de remettre en question cette indépendance. Elle est encore jeune. Une déception sentimentale l'a conduite à cesser tout commerce avec les hommes. Son fiancé d'alors a brutalement rompu au motif « qu'il ne la méritait pas » ! Et la douleur de cette séparation a mis longtemps à s'estomper.

Pourtant elle ne renonce pas à rencontrer des gens nouveaux. Elle se fera notamment une amie de Viola, qui deviendra sa locataire. Les deux femmes ont apparemment peu en commun, hormis qu'elles gravitent autour des milieux universitaires lettrés. Et qu'elles s'intéressent beaucoup à un directeur de revue littéraire, Aylwin Forbes, et à son entourage. C'est pourtant un homme fat, convaincu de son importance.
Elle va également héberger une jeune nièce, qui prendra bien vite son envol vers une toute petite chambre mais située à Londres même.

Je suis transporté une fois de plus par le style inimitable de Barbara Pym, capable de passionner ses lecteurs avec les toutes petites aventures de ses personnages bien comme il faut. Et celui de Dulcie (quel prénom !) est inoubliable. Un séjour de quelques jours au bord de la mer prend des allures d'enquête policière. Il faut dire qu'une de ses qualités est la ténacité : elle reste d'une grande curiosité à l'égard des personnes qu'elle a dans son collimateur. Et nous en apprendrons beaucoup sur la famille d'Aylwin !

Un roman léger, teinté d'humour et moins sombre que ceux de la dernière période, tel « Quatuor d'automne ».
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Faire de la recherche auprès d'un homme séduisant, même si le sujet est un obscur poète du XVIIIème siècle, voilà l'un des souhaits les plus chers de nombreuses demoiselles qui vieillissent doucement entre le monde universitaire et la paroisse du quartier. Mais le mariage est-il réellement une solution ? Si beaucoup vous diront que non, elles y aspirent malgré tout secrètement…

C'est le cas de Dulcie, qui a dépassé la trentaine et vient de rompre ses fiançailles. Pour se distraire elle se rend à un colloque et y rencontre Viola, amoureuse du séduisant professeur Aylwin Forbes, mal marié, pour lequel elle rédige des index. Viola vient s'installer chez Dulcie qui lui loue une chambre dans sa trop vaste maison de banlieue. L'intérêt de Dulcie va s'éveiller pour la famille Forbes dont elle suit la trace, mère, belle-mère, femme, frère mais verra d'un oeil plus sévère s'installer un flirt entre le quadragénaire et sa jeune nièce Laurel qu'elle héberge également.

Viola va vite renoncer à Alwin et se tourner vers Bill Sedge, le frère de la gouvernante de la tante de Dulcie, Hermione. Cette dernière s'apprête d'ailleurs à épouser, malgré un âge vénérable, un révérend dont la soeur vient de mourir ; le frère d'Hermione, avec lequel elle partageait sa vie, ayant décidé de se retirer dans les ordres. Viola va se marier, Laurel habite à Londres, la maison de Dulcie est désormais bien vide à son tour. Et puisqu'Alwin décide de divorcer et que Laurel n'est pas une épouse qui puisse lui convenir…

Barabara Pym s'amuse une fois encore dans ce chassé-croisé de couples mal assortis, de vieilles filles, d'hommes d'église et de professeurs plus ou moins libertins…Si l‘amour n'est pas toujours au rendez-vous, la solitude semble difficilement supportable…
Et entre un colloque à périr d'ennui, une vente de charité poussiéreuse, deux ou trois tasses de thé et un petit verre de brandy, on se régale de cet humour anglais sans égal !
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J'ai une tendresse particulière pour cette autrice, que j'ai découverte pendant mes études. Barbara Pym est une autrice à part dans le paysage de la littérature anglaise, une autrice hors du temps. 
En effet, nous sommes dans les années soixante, mais l'on ne trouve pas vraiment trace de cette époque dans ce récit, si ce n'est dans les aspirations de Laurel, la nièce de Dulcie, venue étudier le secrétariat à Londres (des études qui étaient déjà prisées dans les romans d'Agatha Christie) et qui rêve d'autres choses que d'habiter avec sa tante, dans la maison qu'elle a hérité de ses parents, et dont la décoration n'a guère changé depuis. Dulcie a 31 ans mais se considère déjà comme une vieille fille. Elle a rompu ses fiançailles avec un homme plus jeune, et ne le regrette pas - ce qui ne veut pas dire que cette rupture ne l'a pas fait souffrir. Au cours d'un colloque savant (dont le sujet et les intervenants sont pour la plupart à mourir d'ennui), elle fera deux rencontres importantes : celle de Viola et celle d'Aylwin. 
Viola est presque dans la même situation que Dulcie : célibataire, elle effectue des tâches ingrates, dans l'ombre des écrivains et des chercheurs. Elles sont toutes les deux les petites mains de l'édition. Aylwin, lui, est directeur de publication, et sa vie sentimentale n'est pas aussi limpide que celle de Dulcie : il est séparé de sa femme, il est intéressé par une autre, ne s'aperçoit pas qu'une troisième est folle de lui. Pour faire court, il n'a pas ni le sens de l'observation aigüe de Dulcie, ni sa finesse d'analyse. Je pourrai même dire que, du haut de sa tour d'ivoire de directeur de publication, il ne cherche pas à comprendre les femmes, parce qu'il est persuadé que ce qu'elles font, ce qu'elles pensent, est étranger à son propre univers d'érudit. Il plaque des stéréotypes sur la manière d'agir des femmes qui l'entourent, s'arrêtant aux apparences - ce que ne fait pas Dulcie. Si sa vie a changé après le colloque, ce n'est pas tant parce qu'elle a accueilli deux colocataires successivement - sa nièce, puis Viola - mais parce qu'elle enquête sur la vie d'Aylwin et de ses proches. Certes, elle se dira que ce n'est pas très convenable d'agir ainsi, mais ses scrupules cesseront prestement, tant elle se prend au jeu. 
Une lecture très agréable. 
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J'ai découvert cette écrivaine par recoupement et j'ai ainsi acheté Les ingratitudes de l'amour, en m'attendant à un livre ennuyeux, lent, sans action, désuet, vieillot, très anglais, celui de la campagne anglaise (je pense à la série télévisée Barnaby)... bref, j'étais prête.
Et bien, j'ai été à la fois surprise et pas. Paradoxal, non ?
Pas tout à fait : je m'explique.
Campagne anglaise, oui, gagné. Peu d'action, très anglais, encore gagné. Lent, on va dire plutôt flegmatique, et réflexif.
Désuet et vieillot, il faut tenir compte de l'année de l'écriture du roman et de la période vécue par l'auteure.
Ennuyeux, jamais, à condition d'avoir (j"ai oublié de le mettre en préambule) une bonne compétence en humour anglais.
J'ai aimé ce livre, pour sa tempérance, son calme, et surtout ses observations minutieuses de ses contemporains. Les portraits sont remarquables et si le contexte a pris une ride, voire deux, sur le plan humain, tout cela reste tellement vrai.
Je me suis amusée à lire ces "ingratitudes", beau titre, justement choisi, parfois, je me suis un peu énervée car j'aurais apprécié un petit coup d'accélérateur, puis je me suis rappelé le flegme et l'humour british, so, si british.
A ne pas mettre dans toutes les mains, hommes et femmes pressées, passez en sprintant votre chemin !
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Dulcie Mainwaring, la petite trentaine, vient de rompre ses fiançailles. Afin de se consoler et de s'occuper l'esprit, elle se rend à un colloque où elle fait la rencontre de deux personnes qui vont prendre une place inattendue dans sa vie. Tout d'abord Viola Dace, jeune femme légèrement imbue d'elle-même. Puis le séduisant Aylwin Forbes qui vient d'être quitté par sa femme. Dulcie se prend de passion pour ces deux personnes au point d'accueillir Viola chez elle lorsque le propriétaire de cette dernière lui signifie son congé et de se lancer dans une enquête sur Aylwin et sa vie privée !

Mais que ce livre est drôle, que ce personnage de Dulcie est attachant même si on peut voir en elle les élucubrations d'une femme abandonnée qui, pour s'occuper, ne trouve rien de mieux à faire que de se lancer dans l'espionnage de cet homme qui l'intéresse au plus haut point.

Mais ce qui est charmant chez Dulcie, c'est une certaine forme d'autocritique et d'autodérision, car on sent qu'elle-même se rend compte de toute l'étrangeté de son comportement.

Les personnages mis en scène par Barabara Pym ne sont pas forcément toujours sympathiques : Viola est parfois franchement tête à claque, Aylwin globalement désagréable et Dulcie peut parfois paraître un peu mièvre. Mais ce sont justement ces défauts qui les rendent si humains et qui permettent à Barbara Pym de magnifiques fulgurances humoristiques dans les dialogues ou dans les situations qu'elle décrit.

Même les personnages secondaires qui traversent ce récit sont extrêmement bien campés et jouent leur rôle à la perfection, tissant autour de Dulcie un enchevêtrement de liens qui semblent tous converger vers le bel Aylwin, objet des pensées de la jeune femme.

C'est un roman plein de charme, qu'on lit avec le sourire aux lèvres. Barbara Pym dose avec justesse la critique et la satire de la société britannique des années 1960 et croque avec bonheur les travers d'hommes et des femmes quelque peu désoeuvrés, occupés de relations amoureuses plus ou moins réussies et surtout d'eux-mêmes.

Décidément, Barbara Pym est une auteure que je retrouve toujours avec plaisir depuis que je l'ai découverte grâce à la collection Belfond Vintage !
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Lire Barbara Pym c'est se plonger dans une ambiance délicieusement British et délicieusement vintage.

« Les ingratitudes de l'amour » ce sont des vieilles filles, des tasses et des tasses de thé, des pasteurs et des intellectuels mais avec un regard mordant et tellement fin que l'on tourne les pages avec un sourire bien collé au coin des lèvres.
Tout en se gardant du moindre effet de plume, l'autrice livre, sans en avoir l'air mais avec une efficacité redoutable, une critique acerbe et désopilante des britanniques des années 60.
C'est satirique et cérébral tout en baignant dans une fausse ambiance de comédie romantique.

Son style est particulièrement remarquable pour la qualité des dialogues, où le langage reflète parfaitement les pensées, la classe sociale ou le métier de ses protagonistes. Et souvent le tout ensemble. 
Je ne peux m'empêcher de faire un parallèle avec l'américaine Alison Lurie. Leurs romans ont la même fonction révélatrice de l'ironie en littérature.
C'est exquis et divinement jouissif.

Traduit par Anouk Neuhoff
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Suite à une peine de coeur, Dulcie Mainwaring décide de participer à un colloque savant. C'est lors de celui-ci qu'elle va faire la connaissance de Viola Dace, qui comme elle, s'occupe d'indexation et de correction d'épreuves. Parmi les intervenants, Aylwin Forbes, rédacteur d'une revue littéraire, intrigue fortement Dulcie. Et lorsqu'elle apprend que Viola le connaît, cela finit d'éveiller sa curiosité.

Retrouver l'univers de Barbara Pym est toujours un réel plaisir pour moi. Et « Les ingratitudes de l'amour » est un roman vraiment typique de son travail. Dulcie est une célibataire qui, après une déception amoureuse, pense que sa vie ne connaîtra plus rien d'intéressant. Elle reste en retrait pour se protéger : « Cela paraissait – elle se garda de l'avouer à Viola – tellement moins risqué et tellement plus confortable de vivre à travers la vie des autres – d'observer leurs joies et leurs peines avec détachement comme si l'on regardait un film ou une pièce de théâtre. » Même si l'intrigue se déroule dans la banlieue de Londres, il y a un côté petite paroisse dans ce roman avec des voisins connaissant parfaitement les habitudes de Dulcie, des pasteurs et des litres de thé ! Et comme toujours avec Barbara Pym, le propos est plus profond qu'il n'y parait. Sous ces airs de comédie romantique, « Les ingratitudes de l'amour » est une critique douce-amère de la société anglaise des années 60. Elle y questionne bien évidemment la place de la femme et surtout le mariage : est-ce véritablement un passage obligé pour accéder au bonheur ? C'est délicieusement ironique sans jamais être méprisant envers les personnages. Et la langue fluide et subtile finit de nous faire succomber au charme de Barbara Pym.

« Les ingratitudes de l'amour » est un bon cru de la cuvée Barbara Pym, réjouissant et malicieux.
Lien : https://plaisirsacultiver.com/
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