Citations sur Place aux immortels (53)
Non seulement l'intelligence dans une foule résolue ne s'additionne pas, mais je pense même qu'elle se divise.
Le respect ne se force pas, il se gagne.
Trahir, travestir, fouler du pied la vérité, c'était le pire crime que Léon Cognard pouvait concevoir. Et quand il s'agissait d'une personne disposant de larges pouvoirs et prérogatives, le crime devenait capital.
Croyez-moi : une relation fondée sur la peur finit toujours par se fissurer. Vous êtes breton comme moi, vous devriez le savoir : quand un bateau a une voie d'eau, il commence à donner de la bande et plus il gîte, plus la voie d'eau s'agrandit. Et vous devriez faire très attention, car avant de sombrer avec lui, les rats abandonnent le navire. p.244
Pour la première fois, le greffier se mit en colère.
- Courtoise mon cul, chef ! Je sais bien comment vous êtes ! Vous avez envie d'en découdre avec ce type, comme sur un ring, sauf que vous gagnerez pas ! Il va vous casser ! Pourquoi vous refusez pas de lâcher le morceau, alors que vous avez fait tout ce que vous avez pu pour rendre justice à ce caporal ? Vous avez été brillant, vraiment, je le pense. Vous êtes un grand flic. Pas très orthodoxe, mais redoutablement efficace. Même les saletés que vous m'avez fait faire dans ce cimetière, je les regrette pas. Mais là vous voyez bien, vous l'avez d'ailleurs dit : la vérité ne les intéresse pas. Ils veulent juste que cette section continue à participer au Grand Œuvre de mort ! Si vous voulez que justice soit faite à tout prix, attendez votre heure. p.227
Il y avait bien pire que d'être différent ; c'était de ne pas l'assumer. Le système tolérait mal la différence, certes, mais il brisait définitivement et sans pitié la différence non assumée. p.205
- Bon, alors oui, j'ai un ordre de mission. Regardez derrière moi, je dois l'avoir collé sur mon cul !
- C'est un endroit peu orthodoxe pour le ranger. Puis-je vous demander de le décoller vous-même, la pudeur m'interdisant de m'en charger.
- Vous savez quoi, lieutenant ? Dans cette guerre, il y a ceux qui se battent, et ceux qui passent leur temps à emmerder ceux qui se battent avec des conneries. Et vous, vous faites partie de la deuxième catégorie ! p.132
Comme toujours, le temps de l'administration n'était pas celui des petites mains plongées dans le cambouis. En attendant des jours meilleurs, il n'y avait qu'à continuer à souffrir en silence et obéir aux ordres. p.121
Oui, mon lieutenant, mais ça c'était avant. Avant, ma tête voulait bien y aller, mais mon corps, lui, il voulait pas. Ou l'inverse, je sais pas trop. Maintenant, y a plus aucun des deux qui veut. Ça sert à rien. On meurt, on meurt, on n'avance pas. Depuis l'attaque d'Ovillers, c'est fini pour moi. D'ailleurs, depuis ce jour-là, c'est fini pour tous les bons copains, mon lieutenant. De mon escouade, il en reste plus que trois, et c'est que des cons. p.73
Ma seule prétention, c'est d'avoir un certain panache, ce qui fait que je me heurte régulièrement à des gens comme vous. La vie est courte, et malgré cela, il n'est pas facile d'y trouver satisfaction. Certains choisissent l'amour, la paternité, certains inventent des machines ou écrivent des livres, certains préfèrent se noyer dans l'alcool ... Moi, j'ai choisi une autre voie.
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