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EAN : 978B08XTB9J97
Plon (18/03/2021)
4.18/5   160 notes
Résumé :
Au printemps 1915, Léon Cognard, lieutenant de gendarmerie bourlingueur et anticonformiste, quitte sa brigade bretonne pour rejoindre le front de Picardie et prendre le commandement d'une prévôté de division d'infanterie. Sa nouvelle position est des plus délicates entre une bureaucratie tatillonne et l'hostilité légendaire des fantassins à l'égard des gendarmes, ces empêcheurs de tourner en rond considérés comme des planqués.
Lorsqu'il est confronté à un sui... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (72) Voir plus Ajouter une critique
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Tout d'abord , grand , très grand merci aux Éditions Plon et à toute l'équipe de Babelio grâce à qui j'ai pu découvrir ce roman dans le cadre d'une Masse Critique Privilégiée.
Ce qui est formidable , dans la lecture , c'est de pouvoir se trouver un jour de 2020 , à Noël , dans l'est glacial de l'Islande et , le lendemain , en 1915 , à Albert dans la Somme puis Suippes , dans la Marne , sur le front d'une guerre meurtrière...Incroyable , mais vrai , nous voici mutés avec Léon Cognard , lieutenant de gendarmerie pour prendre le commandement d'une prévôté de division d'infanterie . Les fantassins en première ligne et les " empêcheurs de tourner en rond ", les gendarmes , " planqués " juste derrière....Relations difficiles , tendues voire plus entre les deux corps ......" C'est pas de la haine , mais ça viendra " ....
le personnage de Cognard va occuper une " grande partie de l'espace " tout au long du roman et devra affronter bien des obstacles pour effectuer ses missions et imposer ses convictions . C'est qu'il n'est pas banal , le lieutenant , jugez- en , je cite :
" Si n'être pas comme tout le monde , et ne pas faire comme tout le monde , c'était être un drôle d'oiseau , un "emmerdeur" , alors oui , il l'était .
Il avait " emmerdé " son père,
Il avait "emmerdé " ses professeurs .
Il avait" emmerdé " les surveillants généraux successifs de l'internat , presque tous , sans exception ,
A peine s'était- il engagé qu'il avait aussi " emmerdé " ses supérieurs, et volontiers ses subalternes aussi , bien qu'un peu moins , généralement.
Et le pire , c'est qu'il ne voulait pas les " emmerder " . Mais c'était plus fort que lui : il "emmerdait " le monde malgré lui .
Il en avait une conscience aiguë, mais pour que ce fut tenable , il n'avait pas eu le choix : il était devenu sûr de lui .Même quand il ne l'était pas , il devait montrer qu'il l'était, envers et contre tous ." ( p205)
Avec ses supérieurs militaires , pas de " quartier " . Ils le lui rendent bien...
Avec ses hommes par contre ... Pas d'ami plus fidèle que le " tripleficelle " Bellec. Quant au maréchal des logis à cheval Jouannic , ce sera une autre " paire de manche " ....
Voilà pour les hommes . Pour le contexte , c'est le front ou plutôt la ligne " juste derrière le front " celle où les gendarmes font tout ( mais vraiment tout ) le sale boulot . L'auteur a travaillé son sujet et ce roman " grouille " de renseignements plus intéressants les uns que les autres . Pourtant , ne nous méprenons pas , son principal talent a été d'éluder habilement toutes les scènes de combat , vues et revues , pour se focaliser sur la vie des gendarmes et leurs relations avec leur autorité de tutelle , cette " grande muette " qui , non seulement ne les respecte pas mais les méprise au plus haut point . Et ce n'est pas le " décès suspect " d'un officier et d'un soldat qui vont calmer les esprits , loin de là .
Dans ce récit passionnant , fort bien écrit, au phrasé et au lexique impeccables , drôle, tragique , on découvre, on apprend , on s'incruste , on réfléchit au poids de la vie , à l'absurdité de la vanité humaine , au besoin et à l'exercice du pouvoir tout puissant d'hommes envers d'autres hommes , à la soumission servile ou à la rébellion.
Ce récit est " plein " de messages , de références culturelles , c'est un récit, et j'insiste , ce n'est pas un énième récit de la première guerre mondiale avec toutes ses horreurs , ce n'est pas la description d'une " boucherie humaine ", non , c'est un roman vraiment plaisant , jamais ennuyeux , encore moins glauque . C'est un bel hommage au rôle si décrié des gendarmes à cette époque , une vraie belle réussite , selon moi , récompensée par le " prix du roman de la gendarmerie 2021 " . Pas un hasard quand on consulte la composition du jury .
Dans ce roman , vous allez vibrer en suivant un EMMERDEUR mais , ce qui est certain , c'est que vous ne vous EMMERDEREZ pas . Je vous l'avoue , j'ai lu ce livre , que dis - je , je l'ai dévoré en moins de ...24 heures ...
Je ne sais pas si vous voudrez " monter au front " avec le prévôt Léon Cognard , mais si vous le suivez , attendez- vous à " affronter des turbulences " , il ne vit que pour ça, il adore ça et , comme la regrettée Annie Cordy , il s'excusera d'un irrésistible " j'peux pas m'en empêcher " ....( clin d'oeil aux amies et amis belges ) ....Il vous l'a dit " c'est un EMMERDEUR" !!! ( 2eme clin d'oeil aux amies et amis belges et au " Grand Jacques "). Et maintenant , pour moi , " Au suivant "....
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Après l'avoir découvert dans le superbe Les Incorrigibles, je retrouve le très attachant Victor Cognard dans sa première aventure. Pas de Guyane et de bagnes cette fois-ci mais direction le front de la Somme en 1915. le lieutenant de gendarmerie vient de prendre le commandement de la prévôté de la 22ème division d'infanterie. Confronté à un suicide plus que suspect, un meurtre déguisé en fait, il brave la double loi du silence de l'Etat-major et des soldats, décidé à mener l'enquête.

Si le roman est étiqueté polar / thriller, il faut tout de même reconnaître que l'enquête en elle-même est bien mince et sans grande surprise concernant son dénouement. J'aurais clairement apprécié des ramifications plus complexes, moins attendues et de façon générale plus de densité de ce côté-ci. On sent que l'enquête n'est qu'un prétexte, d'ailleurs elle démarre très tardivement dans le récit, à plus de cent pages et est souvent noyé dans la foultitude de détails historiques.

En fait, Place aux immortels est avant tout un roman historique qui restitue très justement la complexité de la Première guerre mondiale en décrivant une réalité méconnue : le rôle ingrat de la gendarmerie prévôtale durant la Grande Guerre. Ses membres avaient la périlleuse mission de faire la police sur le front dans une hostilité permanente, les soldats les considérant comme des planqués alors qu'eux combattaient, subissaient l'hécatombe, ou des emmerdeurs réprimant les excès de consommation d'alcool auxquels ils se livraient pour supporter l'enfer des tranchées.

Dès les premières pages, Patrice Quélard propose une immersion totale dans la Première guerre mondiale. On devine un travail de documentation massif sans que cela n'alourdisse le récit qui prend son temps à décrire très précisément le quotidien d'un poilu ou d'un gendarme prévôtal, jusque dans la description des différentes tenues arborées, comme si on y était. le lecteur apprend plein de choses de façon très accessible et fluide.

Comme la trame polar est modique, l'auteur fait vivre son roman par la force de l'incarnation proposée. Et ses personnages principaux sont formidables, à commencer par l'épatant Victor Cognard. Anticonformiste, idéaliste forcené citant Hugo, il se compare à Don Quichotte tant il ne supporte aucune concession à ses valeurs, prêt à tout pour faire éclater la vérité. La guerre ensauvage les hommes, brouille les repères moraux habituels.

Pour beaucoup, l'horreur de la guerre rend totalement mineurs et dérisoires les délits du quotidien. Quand seules comptent la survie et la victoire, que vaut la recherche de la vérité ? le meurtre d'un homme vaut-il la peine de trouver le ou les coupables si cela entache la réputation de l'armée et gêne l'effort de guerre ? Pour Victor Cognard, la réponse est oui, il faut toujours chercher à s'élever au-dessus de la médiocrité et ne jamais sacrifier ses idéaux, même si cela lui vaut des tourments de conscience quasi philosophiques.

On l'adore, le lieutenant Cognard avec son humanisme accroché en panache. Patrice Quélard le rend irrésistible en lui offrant un langage châtié et érudit associé à une intelligence aiguisée à l'escarmouche et à un humour pince sans-rire qui désarçonne ses interlocuteurs militaires. Les dialogues éclatent de vivacité, de truculence et de verve jubilatoire, faisant vivre le récit au-delà de son enquête et de reconstitution historique.

Très plaisante lecture.
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Instructif et immersif . Passionnant.

Nous sommes en 1915. La première guerre mondiale bat son plein, avec son lot de braves, mais un soldat sur le front, en rotation, sans règles… Alors la prévôtale veille au grain, mal aimée, conspuée, mais indispensable. Cognard, lieutenant de gendarmerie prend son poste. Et entre passe-droits, soûlards et enquête judiciaire, il aura fort à faire.

Le personnage de Cognard est assez jubilatoire, doté d'une verve, qui lui vaudra bien des ennuis d'ailleurs, et d'un entregent à géométrie variable.
L'atmosphère reste assez légère, essentiellement grâce au personnage principal, malgré la violence des combats et la noirceur théorique du propos.
Le récit est précis, réaliste, et le soin du détail apporté par l'auteur, entre anecdotes historiques et notes en bas de page amène encore de la crédibilité.
L'intrigue principale, que serait un bon polar historique sans une bonne enquête judiciaire, arrive un petit peu tard dans le récit, mais les bases posées sont solides et pallient efficacement.

Un polar, un pan de l'histoire, la gendarmerie prévôtale pendant la première guerre mondiale, assez méconnue du profane, à découvrir absolument.
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Au printemps 1915, le lieutenant Léon Cognard est détaché de la Gendarmerie Nationale pour prendre le commandement d'une prévôté à Albert, sur le front de la Somme. En charge de la police judiciaire militaire auprès des forces armées, et nettement moins exposées que les troupes qu'elles accompagnent, les unités prévôtales sont très mal considérées et rencontrent une franche hostilité parmi soldats et officiers. Déjà très malmenés dans l'exercice de leurs fonctions courantes, les gendarmes vont se trouver face à un mur lorsqu'il s'agira pour eux d'éclaircir les circonstances suspectes du suicide d'un biffin.


Parfaitement documenté et rédigé avec un grand souci du détail et de l'exactitude, ce roman historique a pour intérêt majeur de nous faire découvrir le rôle méconnu de la gendarmerie en temps de guerre. Mission difficile que de faire la police sur le front, quand l'hécatombe et l'enfer des tranchées semblent rendre bien dérisoires petits et grands délits. Comment ne pas comprendre l'animosité d'hommes rendus au bout de l'horreur et dont la vie ne tient qu'à un fil, lorsque des « embusqués » prétendent leur faire la leçon et sanctionner leurs fautes ? Il faut bien du doigté et du discernement pour être à la hauteur du défi, qui devient même gageure lorsqu'il est question d'enquête criminelle dans ces circonstances.


Le récit s'organise autour d'un personnage central, Léon Cognard, un peu idéaliste et très anti-conformiste, qui met toute sa psychologie au service de son rôle d'encadrement. L'homme, qui ne manque ni d'humour ni de lucidité, se compare souvent à Don Quichotte, mais il est avant tout un parangon de réalisme et de pragmatisme dans ce contexte apocalyptique. Il est accompagné d'autres figures marquantes, toutes campées avec finesse et précision. Il n'est pas jusqu'au facétieux cheval Rossinante qui n'ait fait l'objet d'une étude approfondie et d'une restitution soignée et crédible. Et c'est presque nostalgique de leur camaraderie et de leur esprit de corps que l'on quitte les membres de cette équipe si puissamment incarnée.


D'une parfaite exactitude et de facture classique, ce roman habité par des personnages aussi humains que nature et tendu par juste ce qu'il faut d'intrigue policière pour ne pas voler la vedette à la fresque historique, est une lecture aussi plaisante qu'intéressante sur les missions méconnues de la gendarmerie prévôtale.


Merci à Babelio et aux Editions Plon pour cette masse critique privilégiée.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Merci à l'auteur, merci à l'éditeur, ils savent pourquoi. Pour me faire une idée j'avais lu les cinquante premières pages et j'avais beaucoup aimé, spécialement le personnage de Léon Cognard Don Quichotte breton perdu dans le petit monde de l'entre soi de l'élitisme sans élite. Mais je me suis ensuite perdu dans un autre livre qui a tué en moi tout envie de lecture, avant que le ciel me tombe sur la tête IRL. Un jour je vous raconterai tout cela, et on parlera des collabos pétainistes qui n'ont toujours pas compris que la WWII était belle et bien finie parce qu'ils sont couverts depuis les années fric triomphantes par une « hiérarchie » qui cultive le suprématisme managérial. J'ai repris ma lecture, j'ai terminé le livre, et j'ai terminé ma chronique. Et là je me suis aperçu que j'avais quasiment réalisé un copier-coller de celle de "Fratricide" le précédent ouvrage de Patrice Quélard… Damned, tout était à refaire !


Nous sommes en France en 1915, et après un passage par les brigades mobiles Léon Cognard et son hongre Rossinante rejoignent la prévôté pour officier sur la ligne de front de la WWI. On suit les heurs et malheurs du bonhomme pris entre l'enclume de ses subordonnés et le marteau de ses supérieurs. Mais autant ses subordonnés finissent par l'apprécier sinon l'adorer, autant ses supérieurs finissent par l'avoir en horreur… On se demande bien pourquoi ? Ben oui, il existait, il existe, et il existera toujours des gens bienveillants qui cultivent la liberté, l'égalité et la fraternité (ils sont toujours mal vus par la « hiérarchie »), et les gens malveillants qui passent leur temps à lécher le cul de ceux qu'ils jugent « supérieurs » et à pourrir la vie de ceux qu'ils jugent « inférieurs » (eux par contre sont toujours bien vus par la « hiérarchie »). En bref il y a ceux qui sont humains, et ceux qui ne le sont pas ou ne le sont plus (et le reagano-thatchéro-macronisme cultive très bien cette distinction, pour le plus grand malheur de l'humanité)...

Autant vous le dire de suite, dans l'édition que j'ai lu l'élément déclencheur du récit survient à la page 200 sur 380. Avant d'en arriver là je m'étais fait à l'idée du récit succession de tranches de vie d'une gendarmerie sur la ligne de front durant la WWI. Et franchement cette idée n'était pas déplaisante du tout, et le roman aurait pu (aurait dû ?) aller plus loin dans cette voie. Car j'aurais bien vu le récit glisser d'un personnage à un autre dans cette « comédie » humaine, qui en fait est une « tragédie », avec le greffier Bellec, le maréchal des logis Jouannic, ou les gendarmes Bodiguel, le Goff, Guillevic, Bourhis, Tellier, Flohic et tutti quanti... (un dramatis personnae SVP, cela ne coût qu'une page de plus alors que cela facilite tellement les choses pour les lecteurs et les lectrices)
En plus des crimes de droits communs et de la multiplication des affaires d'adultère, la gendarmerie doit gérer les problèmes de couvre-feu, des laissez-passer sécuritaires, de marché noir, de désertion, et de jauge dans les débits de boisson. Sans parler des manquements à l'hygiène publique qui se transforment systématiquement en corvées de latrines. Et évidemment les premiers contrevenants appartiennent aux élites autoproclamées qui se croient au-dessus des lois qu'elles ont elles-mêmes édictées… Soupirs…

Le personnage principal tient beaucoup du "Don Quichotte" de Miguel de Cervantes, pas mal du "Cyrano" d'Edmond Rostand, et un peu du "Cid" de Pierre Corneille. Il se heurte encore et encore aux préjugés de classe d'une « hiérarchie » qui préférait crever que de reconnaître qu'elle a tort : ces pseudo élites brassent beaucoup d'air, c'est les moulins contre lesquels ils se bat vainement. Avec autant d'inhumanité, comment voulez-vous que l'humanité progresse ? Et quelles sont les réponses de la « hiérarchie » ? Suspension et mutation, révocation et radiation : plus les crimes sont graves et plus les peines sont faibles, car ils sont commis par « ceux qui sont tous », et plus les crimes sont faibles et plus les peines sont fortes, car ils sont commis par « ceux qui ne sont rien »...

Un jour voilà la Team Cognard convoquée pour constater un suicide. Sauf que c'est tout sauf un suicide, et qu'en investiguant à peine une autre affaire dans la même section passe de « mort au front » à « froidement assassiné par ses compagnons ». Les preuves sont accablantes, mais la « hiérarchie » refuse d'entendre quoi que se soit (et pour cause, vue qu'elle est complice voire ordonnatrice de moult crimes qui feraient scandales s'ils étaient révélés). Mais Léon Cognard 50% Pierre Fresnay ("La Grande Illusion") et 50% Colonel Dax ("Les Sentiers de la Gloire") ne veut rien lâcher, donc cela ne se finit pas du tout comme certains hauts placés l'aurait souhaité…


On referme le livre avec un goût particulièrement amer dans la bouche. Et de la colère, beaucoup de colère, pour ne pas dire de la fureur qui donne envie de tout casser...
D'un côté on a « les premiers de cordées » : ceux qui seraient tout car persuadés qu'ils seraient au-dessus de tout. Mais qui sont-ils ces gens à part les représentants d'un élitisme sans élite : 50% des généraux on été limogés dès l'automne 1914 parce qu'ils ne savaient pas lire une carte ! D'un autre côté on a « les premiers de corvées » : ceux qui ne seraient rien et qu'on peut se permettre d'envoyer dans les tranchées contre leur volonté. Où est l'Union Sacrée quand on exécute sommairement ceux qui refusent de se faire massacrer, qu'on envoie en prison ou qu'on fusille sans aucune hésitation les récalcitrants, que les désertions deviennent légions, et que l'armée manquent de soldats au point de reporter toutes les peines de prison commuées en retour au front (y compris ceux accusés du crime odieux de désertion). On en est arrivé à un point où les soldats calculent les probabilités d'assaut sur le front pour être en prison à ce moment-là (donc de commettre le crime qui leur permettra d'y être en temps et en heure). Montrez moi les grandes différences entre la gentille démocratie libérale française et la méchante dictature communiste, car j'ai bien du mal à distinguer l'une de l'autre !!!


"Fratricide" avait écrit en plusieurs points de vue mais aurait sans doute été plus efficace avec un seul point de vue. "Place aux Immortels" qui finalement développe exactement les mêmes thèmes a été écrit du point de vue de Léon Cognard mais aurait sans doute été plus efface avec davantage de points de vue. Dans tous les cas Patrice Quélard a retravaillé sa plume pour être plus direct, mais il reste encore à la croisée des romans sérieux et stylés et des romans cool et fun. Ici il a donc les qualités de ses défauts, et les défauts de ses qualités. Il pourrait facilement donner dans le page turner, mais est-ce vraiment son ambition ? Quels que soient ses choix, j'ai hâte de savoir à quel sera le sujet / le cadre de sa prochaine oeuvre…

J'aimerais qualifier ce livre de bon roman policier, mais je crois bien que l'enquête n'est qu'un prétexte. J'aimerais qualifier ce livre de bon roman historique, mais malgré un travail de reconstitution impeccable j'ai bien peur que le propos de l'auteur soit plus important que son cadre. C'est clairement un livre coup de poing, et franchement il faut plisser des yeux très très fort pour voire la différence entre les officiers du début du XXe siècle qui envoyaient des millions de gens à la mort pour quelques kilomètres de plus sur une carte, et les managers du début du XXIe siècle qui envoient des millions de gens à la précarité et la pauvreté pour quelques chiffres de plus sur un tableur excel. Plus les choses changent et plus elles restent les mêmes, n'en déplaisent aux reagano-thatchéro-macronistes avides de pseudo modernité, de réformes régressives et de i-machins qui ne servent à rien…

Je ne pourrais donc honnêtement vous le conseiller pour les vacances estivales car on parle de choses beaucoup trop graves et beaucoup trop poignantes pour se divertir. Mais je vous recommande vivement de le lire avant la fin de l'année, car il remet sacrément les idées en place face aux infox d'en haut et d'en bas qui racontent n'importe quoi pour nous déporter dans une réalité qui n'est pas la nôtre…
Lien : https://www.portesdumultiver..
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Citations et extraits (53) Voir plus Ajouter une citation
L’armée restait l’armée, envers et contre tout. Même le prévôt d’armée s’écraserait devant le général d’armée, qui ne manquerait pas de défendre son général de division, qui lui-même de manquerait pas de défendre son maudit chef d’état-major. Oui, c’était injuste, mais c’était comme ça. La guerre à elle seule était une juridiction d’exception, et Clémenceau avait raison : la justice militaire était à la justice ce que la musique militaire était à la musique.
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Si n'être pas comme tout le monde, et ne pas faire comme tout le monde, c'était être un drôle d'oiseau, un emmerdeur, alors oui, il l'était.
Il avait emmerdé son père.
Il avait emmerdé ses professeurs.
Il avait emmerdé les surveillants généraux successifs de l'internat, presque tous sans exception.
A peine s'était-il engagé qui avait aussi emmerdé ses supérieurs, et volontiers ses subalternes aussi, bien qu'un peu moins, généralement.
Et le pire, c'est qu'il ne voulait pas les emmerder. Mais c'était plus fort que lui : il emmerdait le monde, malgré lui.
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Quel que soit l'endroit, au front comme à l'arrière, il y avait au moins une chose qui se
perpetuait, c'est que ceux qui étaient sur le terrain, les mains dans le cambouis, subissaient les conséquences néfastes des décisions prises en haut lieu par des ronds-de-cuir en redingotes qui ne connaissaient rien d'autre que les quatre coins de leur tour d'ivoire.
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La guerre… c’est tellement exceptionnel. Peut être que cela justifie des mesures d’exception. Après tout, dans le civil, on vous interdit de tuer, et là d’un seul coup, on vous paie et on vous décore pour le faire. J’avoue qu’il y a de quoi être désorienté.
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Dans la position redevenue calme, il y avait du bleu clair et du bleu foncé, du garance, du marron, du beige et du vert-de-gris, mais le sang, lui, était de la même couleur pour tout le monde… et de la même odeur.
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Video de Patrice Quélard (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Patrice Quélard
Après avoir délibéré il y a quelques semaines, le jury du ✨"Prix du roman de la Gendarmerie Nationale​"✨ composé de gendarmes​, de personnalités du monde culturel et des Editions PLON, a récompensé Patrice Quélard pour son œuvre romanesque "Place aux immortels". Vidéo mise en ligne sur la chaîne YouTube de la Gendarmerie nationale.
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