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Critique de marielabrousse1


Au 26è siècle, dans un univers uchronique où la Chine est en tête de file de l'exploration spatiale depuis leur victoire dans la course à la Lune, l'on découvre Nüying, une exoplanète située à vingt-quatre années-lumière de la Terre. Cette planète est potentiellement habitable et peut-être habitée, puisqu'on y a repéré des « chants » évoquant ceux des baleines. Brume, bioacousticienne fascinée par ces chants depuis son enfance, va joindre l'expédition financée par Jonathan Wei, multimilliardaire obsédé par une quête d'immortalité numérique et religieuse.

Ce roman est difficile à résumer clairement tant ses thématiques sont diverses et sa construction atypique. La quatrième de couverture s'y casse d'ailleurs les dents en présentant uniquement l'histoire de premier contact extraterrestre (ce qui explique sans doute la déception de certain·es lecteur·ices). L'histoire est divisée en trois parties : avant, pendant et après le voyage. La première partie, centrée principalement sur Brume, montre les préparatifs de l'expédition. Brume, placée en hibernation pour le voyage, est absente de la deuxième partie, qui se concentre sur l'étrange projet de Jonathan Wei en parallèle de la montée religieuse parmi le vaisseau. Elle est réveillée au début de la troisième partie qui relate l'arrivée difficile de l'expédition et les tentatives de premier contact.

Les chants de Nüying est le troisième roman d'Émilie Querbalec et le deuxième que je lis après Quitter les monts d'automne. Et là encore, elle mélange des ambiances et des thématiques différentes d'une façon unique et franchement déroutante. On peut effectuer beaucoup de parallèles avec d'autres oeuvres de science-fiction : la montée de la religion à bord du vaisseau générationnel fait penser à une nouvelle d'Ursula le Guin, Paradis perdus, tandis que le premier contact évoque à la fois Solaris de Stanislas Lem et Apprendre, si par bonheur de Becky Chambers. Quant à la numérisation de la conscience, le sujet a souvent été abordé en science-fiction, mais c'est La cité des permutants de Greg Egan qui m'est aussitôt venu en tête (et qui traite ce thème d'une manière bien plus complète).

Je ne saurais pas trop dire si ce roman me fait l'effet d'un patchwork disparate ou d'une synthèse réussie. En fait, j'ai l'impression qu'il y a quelque chose qui m'échappe complètement dans l'oeuvre d'Émilie Querbalec, mais dont j'arrive à discerner suffisamment de contours pour en être fascinée. Elle est indéniablement talentueuse et originale et elle bouscule complètement mes attentes.
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