Le prophète de Gaïa

Tout d'abord, je tiens à remercier l'équipe de Babélio et les éditions N'CO pour l'envoi de ce livre, reçu par le biais de la Masse Critique de mars 2023.

J'ai un peu de mal à dire si j'ai aimé cette lecture. J'avoue avoir été un peu déçue par la façon dont le sujet, prometteur, a été traité, avec une longue mise en place du personnage de John, dont l'auteur semble penser qu'on oubliera qu'il s'appelait Jonathan étant jeune, nous rappelant sans cesse les deux noms "John/Jonathan".

On commence donc avec la biographie de ce John, de son adolescence à la trentaine, en suivant tout son parcourt d'écolo que j'appellerai extrémiste puisqu'il va juste qu'à risquer sa propre vie avec des actions inutiles (se sous alimenter, ne plus se laver, etc.) pour la cause. Mais heureusement, vers la moitié du livre, il semble retrouver une pointe de bon sens, sans pour autant sembler plus sympathique.

Le fait qu'il ne soit pas sympathique ne m'a dérangé en soi, au contraire, je dois dire que j'ai trouvé plutôt original d'avoir un personnage principal peu agréable, et de voir ce qu'il allait de venir, mais il faut s'accrocher pour enfin en arriver à ce qui nous intéresse, car même si le roman est court, ce n'est qu'à la moitié qu'on entend enfin parler Gaïa.

À partir de là, j'ai enfin vraiment apprécié ma lecture, avec ce John un peu moins sûr de lui, à douter de ce qui lui arrive. Il en devenait sympathique, presque. Mais ce fut de courte durée car ensuite, le doute s'installe, autant dans l'histoire que pour le lecteur : "Gaïa existe-t-elle vraiment ?"
À ce stade, je suis un peu retombée dans mon ennui du début car, même si l'histoire touchait à ça fin, ça tirait à nouveau en longueur, à se demander si Gaïa existe et où tout ça va mener. Cependant, l'intrigue pousse à tourner les pages, donc ça reste réussi, mais sans grand enthousiasme, malheureusement.

Pour ce qui est du final... J'ai bien aimé, car c'est une fin frustrante, déconcertante, un drôle de choix qui pourtant tient la logique de l'histoire, qui reste dans la continuité "extrêmiste" du message.

Je dirai que globalement, c'était une histoire sympathique qui fait quand même réfléchir au travers des informations qu'elle dispense, mais on se sent un peu trop sermonner indirectement ; on sent que l'auteur, qui avoue que l'histoire est quelque peu autobiographique, veut faire passer un message, faire connaître l'état catastrophique de la planète, veut faire entendre qu'il est temps de changer... et si je partage ces valeurs, j'aurais préféré un traitement du sujet plus léger, humoristique, dédramatisant.

Tout d'abord merci à Babelio pour son opération Masse Critique qui m'a permis de recevoir ce roman des éditions N'co.

Le pitch du roman donnait plutôt envie : un militant écologiste entend du jour au lendemain la voix de Gaïa qui lui propose de l'aider à sauver la planète...

Ça pouvait être pas mal... sauf que ça ne l'était pas !
Le roman, pourtant court, est très bavard !
En effet, dans le premier tiers du roman le personnage principal ne parle tout simplement pas. Un narrateur nous retrace l'histoire de "John/Jonathan", gamin issu de la bourgeoisie chrétienne qui étouffe dans son carcan familiale : "John a fait ça", "John a pensé ça", "John a rencontré tel personne", etc et c'est très long, beaucoup trop long. Sa rencontre avec une jeune femme au look hippie (robe longue et parfum patchouli - merci le cliché) et la lecture du livre qu'elle lui laisse avant de disparaitre, "L'hypothèse Gaïa", boulverse sa vie. John devient alors le militant écologiste par excellence.

Le récit traîne quelques lourdeurs, notamment le "John/Jonathan" des premiers chapitres pour BIEN nous faire comprendre que Jonathan s'est choisi un surnom... Essayez de deviner... John, bravo ! Malgré tout l'écriture reste assez fluide.

Au final un roman court qui reste beaucoup dans les faits et trop peu dans l'action. Un récit qui ne décolle pas et dont la fin ne m'a pas emballée plus que ça.