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Critique de lebelier


Cet homme aux trois lettres, c'est le "fur" latin, le voleur. Toute littérature, selon Pascal Quignard, est un vol. Parti du principe que le mot "littérature" est sans origine, Pascal Quignard se propose d'explorer la chose écrite comme la chose lue. de l'écrivain qui se tait au lecteur silencieux, l'écrit passe "à travers une forêt de symboles". Les références au "jadis" restent nombreuses elles sont souvent théologiques: le tau, symbole de la croix en lettres hébraïques, grecques, latines…
Ecrire est ce silence intérieur qu'on transmet aux autres âmes vivantes (qui s'extraient du temps) ou mortes (incantations écrites près des cadavres, poèmes aux morts…)
Toutes les oeuvres des grands écrivains sont des plagiats plus ou moins habiles. La lecture garde une force magique, présuppose un au-delà. Ainsi Saint-Augustin est-il transformé à la vue du profil de Saint-Ambroise, l'évêque de la Cité de Milan, lisant dans la nef de l'ancienne basilique.
Allégorie de la lecture/écriture du voleur volé, du "claquoir des ténèbres" comme les deux pages d'un livre dont le claquement annonce la mort du Christ, de Dieu donc.
On explore une fois encore chez Quignard, les différentes langues, l'origine des mots, on voyage au coeur des rituels, dans le temps, dans ce "jadis" cher à l'auteur, on vole ses pensées comme on reçoit une communion et on en est à jamais transformé.
Un plaisir absolu de lecture que j'ai fini à l'aube.
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