J'ai beaucoup aimé les premiers chapitres. Je trouvais que ça changeait un peu des policiers habituels, j'aimais le narrateur. Puis ça part en cliché et le livre est trop court ce qui fait que l'intrigue n'est pas approfondie et va trop vite. Les explications politiques pourraient être intéressantes mais on comprend pas grand chose quand on y connait rien... Dommage
Commenter  J’apprécie         20
La chaleur, la poussière, la sueur qui colle, la bière tout juste sortie du frigidaire sous le comptoir, la clope qu'on allume au mégot de la précédente, les abois des chiens dans le lointain. Vous y êtes ? Prêts pour un polar classique ? On oublie.
C'est aussi et surtout un thriller politique. N'étant pas très au fait (doux euphémisme pour complètement à la ramasse) de la révolution nicaraguayenne, j'ai dû poser le livre et réviser un peu mes cours d'histoire.
On navigue entre réalité et fiction. En postface, l'auteur explique la genèse du roman et précise qu'il « utilise toute cette information comme base et contexte. le roman fait de ce matériel authentique un moyen d'exploration des effets de l'histoire sur le présent, en estompant la frontière entre la réalité et le présent. »
Commenter  J’apprécie         62
Le narrateur vit dans un petit village au Costa Rica. Entre petits jobs et lectures de romans, il laisse le temps s'écouler jusqu'au jour ou il apprend que l'Argentine a été assassinée. Il connaissait cette femme pour avoir fréquentée son cybercafé (également librairie)
La police classe rapidement l'affaire qui ressemble à une exécution.
Don Chepe décide de mener une enquête informelle avec un policier, lui aussi conscient que l'enquête officielle n'aboutira pas.
Ce petit polar de 180 pages tourne rapidement à une enquête sur un attentat terroriste commis 25 ans plus tôt.
Dans ce petit pays voisin du Nicaragua rouvrir un enquête même vieille de 25 ans pourrait faire tomber quelques personnages politiques puissants.
Un roman dépaysant, il me manquait quelques notions d'histoire d'Amérique du Sud mais cela ne gêne pas la compréhension globale. La découverte de ce petit pays en pleine mutation est très réussie.
Commenter  J’apprécie         90
Une enquête conjointe du commissaire et d'un voisin de la victime : une Argentine installée depuis quelques années dans un petit village du Costa-Rica. Mais pourquoi avoir assassiné cette hippie cinquantenaire sur la plage dans ce qui ressemble à une mise à mort?
C'est un roman passionnant qui nous entraine dans le passé du Costa Rica et de son voisin le Nicaragua, entre manipulations, putschs et corruption.
L'auteur nous passe aussi un message fort contre le tourisme de masse et le développement du capitalisme qui ne mène qu'à l'accroissement des inégalités sociales.
Une belle découverte.
Commenter  J’apprécie         130
(commentaire rédigé le 29/01/2021)
Bien plus qu'un simple policier, on a là un véritable thriller politique, comme l'auteur l'indique d'ailleurs très justement dans sa postface.
Don Chepe, ancien fonctionnaire costaricien ayant participé autrefois aux guérillas sandinistes au Nicaragua, a pris une retraite anticipée dans une petite ville de la côte Pacifique, nommée ironiquement Paraíso (= le Paradis !) alors qu'il y fait aussi chaud qu'en enfer et que les habitants luttent chaque jour contre une éternelle poussière qui s'infiltre partout et colle au corps. C'est dans ce contexte extrêmement bien rendu, de façon lancinante mais tellement réaliste, on a l'impression d'être nous aussi envahi par cette poussière omniprésente ! ; bref, c'est dans ce contexte qu'une amie de Don Chepe, appelée par tous « l'Argentine », est retrouvée tuée sur une plage. Don Chepe, qui participe de-ci de-là à des petits « travaux » pour aider la police, décide de mener l'enquête…
Cette enquête le mènera bien au-delà de ce qu'on peut attendre d'un policier classique ! le lecteur est replongé dans une page méconnue de la guérilla sandiniste et de la contre-révolution très probablement soutenue par les États-Unis, et notamment un attentat qui serait peu à peu retombé dans l'oubli, malgré les quelques victimes innocentes (dont des journalistes étrangers) qu'il a alors faites. Quand j'ai compris que l'auteur prenait ce chemin-là, j'ai très vite été découragée : c'est que, même si on s'intéresse un tant soit peu aux différentes guérillas et autres (contre-)révolutions qui ont émaillé l'Amérique centrale au cours du XXe siècle, on s'y perd très vite tant c'est entouré de secrets, de héros d'un jour qui deviennent l'ennemi le lendemain, d'interventions plus ou moins larvées de l'éternel puissant voisin du Nord… c'est à y perdre son latin !
Mais en s'accrochant un peu, on voit très vite que l'auteur a une approche très didactique de son histoire : non seulement les choses sont expliquées de façon plutôt claire au long de divers dialogues que Don Chepe tient avec l'un ou l'autre personnage secondaire, mais en plus ce même Don Chepe nous offre ensuite un bon récapitulatif de toutes les infos qu'il a glanées, car il finit par s'y perdre lui-même ! Avec ça, on comprend assez vite qui est l'assassin de l'Argentine, ce n'est pas ça l'intérêt de l'intrigue, mais bien comment parvenir à l'arrêter pour de bon, car ledit assassin est lui aussi un ancien guérillero, extrêmement bien entraîné…
En outre, l'auteur profite de cette enquête, dont certains aspects paraissent très « américains », du moins l'image qu'on peut en avoir en Europe (tout le monde est armé et c'est normal, comme il semble normal de torturer des petites frappes pour obtenir un demi-aveu…), pour dénoncer l'enlisement socio-économique de son pays : ça va des inégalités sociales parfois criantes, à l'absence d'un service postal organisé, en passant par une certaine spéculation immobilière sur les très belles (mais très pauvres) plages de la côte Pacifique. Il nous présente une galerie de personnages très typés, qui attirent une certaine sympathie du lecteur, malgré le fait que, comme Don Chepe, ils passent un temps incroyable à boire bière après bière, puis l'eau-de-vie locale en terminant par du whisky la nuit, et ils fument, fument, fument cigarette sur cigarette !
Mais surtout, il présente l'envers du décor d'un Costa Rica de carte postale, qui n'en est pas moins un Costa Rica attachant, et que l'auteur semble aimer profondément, assez en tout cas pour contaminer le lecteur.
Commenter  J’apprécie         10