Ce tome des albums de
Michel Rabagliati mettant en vedette son alter
Paul, est le sixième que le lis, regarde et déguste avec un plaisir toujours renouvelé.
Paul visite sa belle-famille maintenant établie à Saint-Nicolas, en banlieue de Québec. Il fait la route entre Québec et Montréal et nous montre la principale halte routière qui a tant marquée l'imaginaire, surtout dans cette période autour de l'an 2000 : le Madrid et ses « Big foots ».
On apprend que Roland, son beau-père est atteint d'un cancer et que parallèlement aux visites à Québec,
Paul et Lucie visite des maisons et espère s'installer dans un quartier tranquille, enfin, plus tranquille que la rue St-Denis à Montréal.
L'auteur en met plein la vue et son sens de l'observation est à son meilleur. Les activités en famille, les parties de cartes et les dodos au sous-sol, tous mes souvenirs d'enfance y passent.
Cet album est plein d'amour et de solidarité. Moins drôle, plus humain et sensible. La vie ordinaire avec des acteurs simples, qui se chicanent et se réconcilient; qui s'aiment à la vie, à la mort.
Parlons-en de la mort. Elle est omniprésente, se faufile au fil des pages; elle ravage les corps et les vies. C'est d'une richesse incroyable car venant de perdre ma maman, le départ de Roland aurait pu être chavirant mais non, ça m'a plutôt apaisée. L'auteur, tout en démontrant les étapes de la mort, arrive à mettre les vivants à l'avant plan. Il confirme l'importance et la richesse de l'accompagnement et le soutien de la famille, ainsi que la volonté de perpétuer le souvenir d'une vie remplie par la personne qui part.
Un album qui restera dans mes pensées et cher à mon coeur.
« Il avait l'air bien, en fait, il avait meilleure mine mort que vivant, sur son visage, on pouvait lire une claire expression de délivrance et de soulagement. »