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Critique de michfred


Ecoutons Muriel Mayette comparer "Andromaque" et "Bérénice": « Deux oeuvres si différentes : l'une cherchant le pardon, l'histoire des amours vierges et des idéaux impossibles, la pièce des revirements et des pulsions destructrices, l'autre, chagrin des amours consommées et périssables, déroulé d'une nuit pour un départ, aucun rebondissement, aucune surprise, mais le long deuil des sentiments. »

Rien ne définit mieux " Bérénice" que l'expression "long deuil des sentiments". La musique hypnotique de l'alexandrin et la lenteur d'un inexorable adieu agissent sur le spectateur comme un charme puissant....ou pas! Voilà une tragédie sans passion, sans péripéties, sans destin, sans affrontements, rien qu'une tristesse infinie, la petite musique des larmes que nous faisait déjà entendre Andromaque sur la tombe d'Hector, mais sans les rugissements des grands fauves Pyrrhus et Hermione pour couvrir sa voix...

Titus aime Bérénice et Bérénice aime Titus, ils ne sont séparés que par la raison d'état..on est aussi dans la fable politique adressée au monarque Louis XIV qui eut le "courage" de rompre avec Marie Mancini pour les mêmes raisons d'état, et sut se montrer grand, ce faisant..

Cela ne nous touche plus guère, alors que les dilemmes d'Hermione ou les chantages de Pyrrhus continuent de nous bouleverser...raison pour laquelle je choisis toujours soigneusement les mises en scène et les interprètes de Bérénice avant d'aller revoir cette pièce que j'aime mais qui, sauf distribution hors pair -Ludmilla Mickaêl et Didier Sandre, par exemple! - m'ennuie toujours un peu...

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