Citations sur Bérénice (193)
PAULIN : La cour sera toujours du parti de vos vœux.
TITUS : Et je l'ai vue aussi cette cour peu sincère,
A ses maîtres toujours trop soigneuse de plaire,
Des crimes de Néron approuver les horreurs;
Je l'ai vue à genoux consacrer ses fureurs.
Acte II, Scène 2 : (v. 350-354).
BÉRÉNICE : Un soupir, un regard, un mot de votre bouche,
Voilà l'ambition d'un cœur comme le mien.
Voyez-moi plus souvent, et ne me donnez rien.
Acte II, Scène 4 : (v. 576-578).
Tes adieux sont-ils prêts? T'es-tu bien consulté?
Ton cœur te promet-il assez de cruauté?
Car enfin au combat qui pour toi se prépare
C'est peu d'être constant, il faut être barbare.
[…]
Je viens percer un cœur que j'adore, qui m'aime;
Et pourquoi le percer? Qui l'ordonne? Moi-même.
Acte IV, Scène 4 : (v. 989-992 et 999-1000).
ANTIOCHUS : Vous sûtes m’imposer l’exil, ou le silence :
Il fallut le promettre, et même le jurer.
Mais puisqu’en ce moment j’ose me déclarer,
Lorsque vous m’arrachiez cette injuste promesse,
Mon cœur faisait serment de vous aimer sans cesse.
BÉRÉNICE : Ah ! que me dites-vous ?
ANTIOCHUS : Je me suis tu cinq ans,
Madame, et vais encor me taire plus longtemps.
Acte I, Scène 4 : (v. 204-210).
Bérénice
Dans un mois, dans un an, comment souffrirons-nous ?
Seigneur, que tant de mers me séparent de vous ?
Que le jour recommence, et que le jour finisse,
Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice,
Sans que de tout le jour je puisse voir Titus ?
ANTIOCHUS : Hé bien, Antiochus, es-tu toujours le même ?
Pourrai-je, sans trembler, lui dire : « Je vous aime ? »
Mais quoi ? déjà je tremble, et mon cœur agité
Craint autant ce moment que je l'ai souhaité.
Bérénice autrefois m'ôta toute espérance ;
Elle m'imposa même un éternel silence.
Je me suis tu cinq ans, et jusques à ce jour
D'un voile d'amitié j'ai couvert mon amour.
[…]
Quel fruit me reviendra d'un aveu téméraire ?
Ah ! puisqu'il faut partir, partons sans lui déplaire.
Retirons-nous, sortons ; et sans nous découvrir,
Allons loin de ses yeux l'oublier, ou mourir.
Acte I, Scène 2 : (v. 19-26 et 31-34).
Rien n'est impossible à qui sait bien aimer.
Je l'aime, je le fuis ; Titus m'aime, il me quitte.
ANTIOCHUS : Tous mes moments ne sont qu'un éternel passage
De la crainte à l'espoir, de l'espoir à la rage.
Acte V, Scène 4 : (v. 1299-1300).
BÉRÉNICE : Nous séparer ! Hélas, Phénice !
PHÉNICE : Eh bien, Madame ?
Il faut ici montrer la grandeur de votre âme.
Ce coup sans doute est rude ; il doit vous étonner.
BÉRÉNICE : Après tant de serments, Titus m'abandonner !
Titus qui me jurait... Non, je ne le puis croire :
Il ne me quitte point, il y va de sa gloire.
Contre son innocence on veut me prévenir.
Ce piège n'est tendu que pour nous désunir.
Titus m'aime, Titus ne veut point que je meure.
Allons le voir.
Acte III, Scène 3 : (v. 903-912).