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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"L'empire de la douleur" est une enquête effarante sur les méfaits de l'industrie pharmaceutique et la cupidité d'une famille.

A l'origine de l'immense fortune de la famille Sackler, il y a trois frères, impliqués dans le marketing pour les produits liés à la santé et propriétaires de sociétés pharmaceutiques. Une famille devenue richissime, connue pour sa discrétion et sa philanthropie (le musée du Louvre a notamment bénéficié de leurs largesses financières).

Oui, mais derrière ce vernis de respectabilité, il y a l'envers du décor. Propriétaires de Purdue pharma, ils sont derrière la crise des opiacés aux States, via l'Oxycontin, un médicament antidouleur à l'origine de centaines de milliers de morts. Une famille ayant agi sciemment, parfaitement informée des méfaits de ce produit, et qui pourtant, de façon parfaitement cynique, a utilisé tous les leviers possibles (manipulation, corruption,.dissimulation,...) pour conserver sa rente. Une tromperie délibérée, appuyée sur des stratégies marketing ultra agressives et un bataillon d'avocats et de personnalités, pour conserver ses profits gigantesques...

Le bouquin est un vrai pavé mais se révèle passionnant. Il se lit assez facilement, l'écriture est très fluide. Un petit regret toutefois : le livre aurait pu être un peu plus condensé (et ainsi être encore plus accessible). La fin de l'ouvrage m'a ainsi semblé un peu longue, avec quelques répétitions. Pour autant, cette enquête édifiante mérite d'être découverte...
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C'est une enquête fouillée, précise, d'une documentation monstrueusement dense et implacable de preuves que nous propose Patrick Radden Keefe pour nous relater l'histoire de la dynastie Sackler, à partir de celle de son fondateur, Arthur, celui des trois frères qui a acheté le laboratoire pharmaceutique Purdue Frederick, et qui a développé une forme de publicité agressive quant à la vente de médicaments, le Valium en tête.

Ce sera ensuite au tour des héritiers qui vont, quant à eux, avec les mêmes méthodes, créer l'Oxycontin, antidouleur à base d'Oxycodone, dérivé de l'opium encore plus puissant et addictif que l'héroïne, et démocratiser sa consommation en le vendant comme sans danger, du fait de la libération prolongée de la molécule, sans aucune preuve scientifique de la chose.

Et l'on aboutit ainsi à la crise des opiacés qui décime actuellement les États-Unis, qui s'est entretemps étendu au Canada, avant un procès retentissant qui accusera Purdue Pharma de tous les maux, mais pas la famille à l'origine de son développement et de ses travers.

L'on découvre avec effroi, dans le moindre détail, le cynisme d'une famille qui a fait profit de la douleur de ses compatriotes pour s'enrichir, le laboratoire ayant même été mis en faillite au moment du procès, l'argent ponctionné par les Sackler pour rejoindre les paradis fiscaux, entre autres. Cynisme poussé à son paroxysme en voulant s'acheter une moralité par la philanthropie, grâce à des dons d'oeuvres, ou d'argent, fait aux plus grands musées du monde, en déniant volontairement, enfin, jusqu'au bout, les méfaits et la crise de santé publique provoqués.

Une enquête édifiante, qui se lit comme un roman, ce qui est peut-être la seule chose qui m'a gênée parfois. Je ne suis pas spécialement férue du story-telling du journalisme états-unien, qui va jusqu'à nous révéler des éléments du quotidien qui n'ont, à mon sens, aucun intérêt pour saisir tous les tenants et les aboutissants de l'affaire.

Je ne peux que vous conseiller, en complément, le documentaire de Laura Poitras, Toute la beauté et le sang versé, qui nous présente notamment le combat de la grande photographe Nan Goldin, elle-même victime de l'Oxycontin, pour faire disparaître les traces des Sackler dans les musées.
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Je dois avouer que je ne connaissais pas l'auteur et que c'est la petite jaquette promotionnelle sur l'avant qui a éveillé ma curiosité.
L'ouvrage est présenté comme étant le "Livre préféré 2021 de Barack Obama - Best-seller du New York Times" et là bingo, en mettant Obama mon président préféré en référence, la vente était assurée :-)
Un pavé de 600 pages durant lesquelles vous ne pouvez pas vous laisser aller, ne serait-ce qu'une minute, à un de ces moments de lecture distraite (comme cela peut arriver à tout bon lecteur d'ailleurs). La cadence est permanente.
Patrick Radden Keefe est non seulement un grand journaliste mais aussi un conteur indéniable, un sacré bavard aurais-je envie de rajouter !
Tout son ouvrage repose sur des recherches accessibles et vérifiables par les 70 pages de notes en fin d'ouvrage/roman/enquête/saga : difficile de choisir pour moi.
Et c'est bien parce que l'auteur l'a présenté sous forme de grande saga d'une famille dynastie qui a changé le monde au XXe siècle, que toute l'enquête menée n'a rien d'un essai mais nous apparait comme une haletante saga.
Il a littéralement épluché la vie des trois générations de la famille Sackler afin de nous immerger dans le scandale américains des opioïdes de ces dernières décennies.
Elle débute en 1913 pour s'achever au confinement en 2020.
Accidents, conflits militaires depuis la 2eme guerre mondiale mais aussi et surtout crime, impunité, philanthropie, corruption des institutions, poison et appâts du gain jalonnent cette oeuvre. L'intrication de l'art, de la drogue et des armes à feu y est également exposée.
Culturellement hyper riche : les débuts de l'industrie pharmaceutique de Pfizer, les premières investigations psychiatriques, les premières notions d'éthique et de pub médicales, les premiers financements, les origines des mots spécifiquement inventés pour le milieu médical, jusqu'au procès et audiences présentées façon Grisham.
Pas étonnant que - L'empire de la Douleur - nécessitant une enquête débutée en 2016, n'ai abouti qu'en fin 2020.
Il faut tout de même concéder une chose : il faut s'accrocher pour la lecture et c'est pour cela que je n'ai mis que 4 étoiles.
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« L'Empire de la douleur » est une enquête révélant les coulisses du scandale de l'Oxycontin, anti-douleur faisant partie des opioïdes et qui provoque quasi immédiatement une addiction entrainant un nombre record d'overdoses aux Etats-unis dans les années 1990.
Ce médicament a été mis au point par la famille Sackler, philanthrope et mécène, mais qui cache une avidité sans borne pour l'argent et met en vente le médicament malgré les réserves des médecins.

Cette enquête très documentée est ahurissante, dingue, presque incroyable. Comment peut-on être, à ce point , dans un tel mépris de l'humain.
L'auteur nous entraine dans l'industrie pharmaceutique et ses magouilles et j'ai trouvé cette enquête passionnante. Gros point positif pour moi, J'ai eu l'impression de lire un roman ce qui rend la lecture plus aisée je pense.
Une lecture qui fait faire des recherches et ça j'adore.

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L'empire de la douleur est une saga familiale sur le scandale des opioides. La famille Sackler a profité de la détresse des malades sans jamais vouloir admettre sa responsabilité. On connaissait les philanthropes , on découvre des criminels.
Cet ouvrage se lit comme un roman passionnant jusqu'au deux tiers. Ensuite j'ai eu l'impression de ne plus progresser.
Mais cela reste une lecture édifiante que je conseille.
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Quand un médecin prescrit un antidouleur, on imagine qu'il / elle le fait en toute connaissance de cause et qu'il n'y a aucune raison de ne pas lui faire confiance. Pourtant, aux États-Unis, des centaines de milliers de personnes se sont retrouvés victimes des effets dévastateurs d'un médicament : l'OxyContin.

Cet antidouleur « révolutionnaire » a déclenché la violente crise des opioïdes, mais derrière cette pilule se cache une famille, les Sackler. Ils ont menti, corrompu de nombreuses personnes, le tout sans jamais se sentir coupable de quoi que ce soit. Ce livre retrace leur histoire.

Cet ouvrage est très dense et vraiment bien documenté : l'auteur a fourni un travail considérable pour écrire sur cette famille diabolique. J'étais tellement outrée qu'à plusieurs reprises j'ai failli jeter le livre par la fenêtre. Comment peut-on être aussi cupide ? Comment peut-on traiter ainsi les gens? Comment ces criminels peuvent-ils se positionner en victimes ?

J'ai appris des tas de choses sur l'industrie pharmaceutique, sur les techniques commerciales et sur la facilité de corruption de certains. C'est effrayant de voir où le besoin de préserver sa réputation et sa richesse peut vous mener… Une lecture difficile et intense, mais nécessaire pour comprendre la crise des opioïdes.
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Le pire de Big Pharma !

Le livre se lit comme une saga familiale, en déroulant le déroulé de l'histoire des Sackler sur trois générations. On y apprend beaucoup de choses sur les liens incestueux entre capitalisme, autorités de contrôle, pouvoir politique et juridique, philantropie, ...

Une enquête documentée et très instructive pour mieux comprendre le scandale des opioïdes, événement majeur dans l'histoire récente des Etats-Unis (et parfois méconnu en Europe).


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L'empire de la douleur est une enquête journalistique qui nous plonge dans la crise des opioïdes aux Etats-Unis. En 20 ans, il a été constaté que plus de 560000 américains sont décédés d'overdose suite à des medicaments dérivés d'opium. le plus connu d'entre eux (et le sujet de celibre) est l'Oxycontin.
L'auteur de cet ouvrage nous propose de retracer la vie des inventeurs de cette substance : les Sackler. Pourquoi s'intéresser uniquement à cette famille et à ce médicament? Car c'est par ce médicament prescrit comme anti-douleur que le scandale a pu avoir lieu. Il rend accro la plupart des personnes tellement qu'il est fort. le journaliste a fait une enquête très minutieuse sur la famille à l'origine de ce medicament et qui est devenue extrêmement riche. Mais pour devenir aussi riche il fallait en vendre beaucoup de ces comprimés : « invention » du commercial pharmaceutique (le métier de Penny dans Big bang theory).

Ce livre nous présente une famille qui s'est enrichie grâce à la douleur des gens avec un médicament hautement addictif. On nous montre aussi les « magouilles » pour éviter que la famille Sackler ne soit inquiété. On nous montre aussi la réalité commerciale du milieu pharmaceutique. C'est un livre dense qui nous apprend énormément de choses sur la crise des opioïdes et sur la famille qui en est à l'origine
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Le mal a un visage, il peut recouvrir d'ailleurs bien des aspects de notre quotidien.

C'est un ouvrage somme du journaliste qui revient sur l'ascension d'une famille très modeste, les Sackler, émigrée au début du 20ème siècle dont les trois enfants vont construire un empire pharmaceutique aux ramifications savamment organisées pour échapper à leur responsabilité. Tous trois vont devenir médecins et développer différents médicaments dont l'OxyContin, puissant antidouleur rendant accro. Cela délivré sous ordonnance, et donc avec le blanc-seing des médecins.

Le pire étant le terreau de l'histoire de cette famille dont la 1ère génération base son ascension sur l'importance de la méritocratie.
Le respect et l'engagement des trois fils Sackler envers leur patient est indéniable. A l'origine de la création de ce fléau, se trouve leur empathie pour soigner leurs patients en psychiatrie en évitant les pratiques barbares de l'époque, telles que la lobotomie et les électrochocs. Ils vont se lancer dans la recherche de molécules permettant de les soulager, et bien vite l'aspect addictif sera minimisé puis omis.
Il y a également le mélange des genres entre leur travail en marketing en parallèle, toujours dans cette dynamique laborieuse, la nécessité de payer leurs études, mais dont l'activité devient bien vite lucrative. Ils seront sans doute les premiers à développer le mélange des genres douteux, ces liens incestueux entre le marketing et la médecine, bien plus visibles et développés qu'en Europe. Ils vont devenir de véritables promoteurs d'opioïdes plus puissants que l'héroïne, de façon tout à fait légale.

On est dans la banalité du mal, du quotidien sous couvert de conventions sociales avec le voile protecteur du statut du sachant, le médecin. Les musées et universités prestigieuses américaines, du Met à Harvard, participeront à ce vernis de respectabilité acheté, avant de reculer à la suite d'actions coup de poing menées notamment par des artistes telles que Nan Goldin, directement concernée par cette épidémie et qui en a fait un film « toute la beauté et le sangé versé.

Car oui il s'agit d'une épidémie, à laquelle des médecins et la FDA ont participé. Les héritiers Sackler ont échappé aux condamnations par le biais de négociations avec la justice et en faisant payer l'entreprise. Leur train de vie de millionnaire basé sur la prescription d'un médicament mortifère administré comme un bonbon.

Les ailes Sackler des musées et universités prestigieuses commencent peu à peu à être débaptisés, Le Louvre y compris.
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