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3,79

sur 129 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'avais été franchement intéressé par " L'assassin des ruines " , premier volume de la " trilogie hambourgeoise " et c'est donc tout naturellement que je me suis précipité vers le second " l'orphelin des docks . "
Dans ce volume , on retrouve avec plaisir l'inspecteur principal de la police allemande , Franck Stave. Cette fois , il doit enquêter sur la mort violente d'un jeune garçon retrouvé dans un entrepôt en ruine , allongé sur une bombe qui n'a jamais explosé...Bien sûr, l'inspecteur , après bien des recherches ,élucidera ce crime comme il l'avait déjà fait lors de sa précédente enquête .
Si je ne souhaite pas insister sur celle-ci , c'est que , tout en étant fort bien menée et intéressante, elle n'en reste pas moins assez classique , assez lente malgré une très nette accélération en fin de volume .
Non , moi , ce que je retiens et qui m'a beaucoup plu , c'est la vie quotidienne à Hambourg , deux ans après la fin des combats . Pour tout le monde aujourd'hui , dans les livres d'histoire , la guerre , ce sont des dates , l'armistice , les liesses populaires , le retour des soldats , la reconstruction ....Ce livre nous montre que les choses ne s'avéraient pas aussi faciles et c'est cette description qui nous porte : des ruines , du marché noir , le manque de tout , les trafics , l'occupation par les troupes coalisées...Et puis , le sort bien peu enviable de tous ces orphelins condamnés à survivre dans un monde qui ne réussit pas à les récupérer et dont , du reste , ils ne veulent pas. Ce sont des pages très instructives qui nous ramènent à la dure réalité de l'après -guerre.
Deuxième point fort , à mon sens , le portrait du charismatique mais tourmenté Franck Stave . Désespéré par le décès de sa femme , subissant l'attente insoutenable du retour de son fils , ne parvenant pas à tendre la main au bonheur qui passe à sa portée, c'est un personnage dont la vie semble mise entre parenthèses , suspendue , incertaine , mélancolique. Dans certains romans , le flic héros " boit " ses malheurs pour oublier .Ici , impossible , on ne trouve pas d'alcool ou si peu , si bien qu'il lui faut affronter de face tous les démons qui le harcèlent. Un portrait très fort , très humain , douloureux . On se sent vraiment plein d'empathie et on comprend tout à fait sa détresse . Quant à son métier , quelle finesse d'esprit , quelle intelligence , quelle pédagogie pour obtenir ses résultats !Un très beau personnage.
La question est classique , faut-il avoir lu le précédent volume ? Utile ( il y a des personnages récurrents, des événements ) mais pas essentiel , mais pourquoi se priver ?
Autre question : est-ce que je lirai le troisième ? Sans aucune hésitation, OUI , car vous l'avez compris , je me suis attaché à Franck et j'ai envie de connaître les réponses à certaines questions restées en suspens ....
Et puis , comme aurait dit un certain Jacques Brel , ce monument , " t'as voulu voir Hambourg et on a vu Hambourg...." Vierzon et Vesoul attendront .

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C'est maintenant l'été à Hambourg dans ce T.2 de la trilogie hambourgeoise. Il fait chaud , c'est lourd et on a toujours aussi faim. Rien de la quotidienneté n'est facile. L'ambiance dans laquelle nous plonge Cay Rademacher est toujours aussi fascinante. Cette vie , immédiatement après guerre, la misère des vaincus et la hargne des vainqueurs toujours aussi présentes. Cette fois, un enfant est retrouvé poignardé, le corps sur une bombe non explosée. Hambourg à cette époque comptait près de 40,000 enfants sans famille. Certains ont trouvé refuge dans des familles amies ou dans des organisations humanitaires mais beaucoup d'autres vivaient dans les ruines, se débrouillaient au jour le jour, se prostituaient, volaient, faisaient du trafic pour survivre. Ils sont ainsi devenus les "enfants-loups". Une réalité terrible bien décrite dans cet opus. La perspective d'une vie meilleure n'existe tout simplement pas pour beaucoup d'entre eux. Je crois que ne serait-ce pour cette terrible quotidienneté d'immédiate après guerre, cette trilogie vaut la peine d'être lue.
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Ce deuxième tome de la trilogie de Cay Rademacher intitulé « L'orphelin des docks » nous permet de retrouver l'oberinspektor » Frank Stave . Quelques mois se sont écoulés depuis sa dernière enquête dans un Hambourg en plein climat sibérien.
Cette fois-ci, nous sommes en juin et au froid polaire s'est succédé la canicule. Les ruines de la ville dévastée par la Seconde Guerre Mondiale et ses bombardements meurtriers servent toujours de décor à cette nouvelle enquête de Stave.
Ce sont les docks de Hambourg qui vont cette fois-ci être ce que l'on appelle la scène du crime. C'est dans cet environnement que va être découvert le corps d'un jeune garçon.
Très vite, notre enquêteur va découvrir que la victime était mêlée à bien des trafics, comme bien des enfants et adolescents afin de survivre dans cette Allemagne exsangue .
Mais si les pistes sont nombreuses, elles ne semblent aboutir nulle part... une enquête qui va se révéler nébuleuse que j'ai lu avec autant de plaisir que le tome précédent.
L'ambiance est toujours aussi caractéristique, mais quelques lueurs d'espoir apparaissent dans cette période plus que sinistre d'après-guerre. Que ce soit via le retour du fils de Frank, mais aussi à travers quelques touches d'humour dans les dialogues mettant en scène Stave et son collègue et ami, l'anglais McDonald que nous avons déjà croisé dans « L'assassin des ruines »
Je sens que la suite qui clôt cette série ne va pas tarder à passer entre mes petites mains.

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Deuxième tome de la serie Hambourgeoise de Rademacher, pour moi le plus abouti sans rien retirer aux autres.

Le cadre d'abord. L'enquête policière se déroule à l'été 1947, après celui de l'hiver glacial précédant, canevas du premier tome ; l'évocation dans celui-ci, de la survie, difficile, dans les ruines de ce qui fût une ville, héritées de la folie humaine, se poursuit et reste toujours saisissante.
La communauté des survivants autochtones s'organise petit à petit, sous la férule des vainqueurs et occupants anglais.

L'histoire dans L'Histoire. A travers ce roman, Cay Rademacher met en exergue toute une petite communauté engendrée par la fin cahotique de la guerre, les enfants-loups ; ces bataillons de jeunes orphelins marginaux, survivants des batailles, exodes et debacles, survivent livrés à eux-mêmes en bandes organisées delinquantes. Leur existance, politiquement incorrecte, à été minimisée ou passée sous silence au fil du temps.
Cette partie de l'oeuvre est fascinante, car rarement évoquée.

L'enquête policière. Bien bâtie, astucieuse, elle permet à l'auteur de mettre un liant narratif entre les différents thèmes du roman, les petits et grands trafics inhérents à cette trouble periode, entre ceux qui essaient de simplement survivre et ceux qui voient déjà au delà.
Les personnages, simples, crédibles, font agréablement vivre ce roman par leurs sentiments, espoirs, fêlures et attentes, tel l'inspecteur Stave, à la survie suspendue au retour de son fils prisonnier de guerre en Russie et s' épanouissant dans une nouvelle relation amoureuse.

Une très belle série, aux personnages et contextes subtils, à l'écriture agréable et fluide, dont on retient essentiellement l'atmosphère et la portée historique mise en exergue par le fond policier.
A recommander.
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Second volet des enquêtes du duo germano-britannique dans un Hambourg défiguré de cette année 1947.
les personnages et les noms ont été modifiés mais les faits ont été tirés du réel, c'est peut-être pourquoi on s'immerge si facilement dans cette histoire (enfin pour ceux qui aiment la littérature se référant à la seconde guerre mondiale ). hâte de poursuivre la trilogie..
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Polar qu'on ne lit pas pour savoir qui est l'assassin mais pour profiter d'une ambiance, celle de Hambourg, été 1947. Des enfants orphelins abandonnés, le marché noir, la quête de nourriture, de vêtements, de tout... le trafic, la démilitarisation violente du port, les ruines, partout, la débrouille, la violence....
Une atmosphère unique et documentée.
Un personnage principal attachant.
Un 3e tome que je vais lire, c'est certain !
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Ce livre est le deuxième tome d'une série sur l'Allemagne de l'après seconde guerre mondiale, dans laquelle l'écrivain allemand Cay Rademacher dresse un portrait saisissant des conséquences des bombardements alliés sur Hambourg et d'années de domination nazie.

Hambourg 1947, les forces d'occupation britanniques ne craignent plus vraiment la résurgence de velléités guerrières de la part des Allemands et se contentent de gérer la pénurie, et le marché noir qui en découle. Restent quelques zones interdites, comme l'est le port de la ville hanséatique et particulièrement le chantier naval Blohm + Voss, qui est progressivement démantelé. C'est là qu'un gamin est retrouvé assassiné, déposé sur une bombe n'ayant pas explosé dans un hangar abandonné.

L'inspecteur Frank Stave va tenter d'identifier la victime. Tâche difficile : des milliers d'enfants laissés à eux-mêmes, pour certains originaires des ex-territoires de l'Est du troisième Reich, hantent les immeubles détruits, pillent dans les gravats, ou courent après les trains amenant du charbon en ville, pour en retirer quelques poignées du précieux combustible. Personne ne semble s'intéresser à ce jeune. Sauf peut-être une gamine de quatorze ans, violée par les Russes, et qui survit en se prostituant dans la gare centrale.

La situation décrite par Rademacher, entièrement basée sur des faits réels, est désespérante. Les habitants manquent de tout, aucune amélioration n'est en vue, et les profiteurs du marché noir sont ceux qui s'en sortent le mieux. Malgré les procédures dénazification, les certificats de non collaboration (les certificats Perzil) blanchissent l'activité d'ex-nazis, recyclés dans les services de police.

Dans ce marasme, la vie personnelle de Stave part à vau l'eau. Lui qui pensait avoir trouvé une nouvelle compagne et espérait le retour de son fils, engagé volontaire sur le front russe, et depuis détenu en Sibérie, voit ses projets s'effondrer. Son fils est bien de retour, marqué par ses mois de détention, mais la difficulté des relations avec ce jeune homme convaincu par le nazisme reste là. Et il est difficile d'envisager un avenir avec une amie, dont il ne connaît pas le passé, et dont il ne sait qu'une seule chose : elle est déjà mariée...

Ce roman se divise en deux parties. En premier lieu, une longue analyse par Stave de sa situation, de celle de ses compatriotes, et le constat de perspectives bien noires. La ville a beau être quasiment entièrement détruite, les nouvelles autorités constituées d'hommes neufs, n'ayant pas frayé avec les nazis, il est difficile d'essayer de se reconstruire. Chacun porte ses malheurs passés, ses morts et ses cicatrices.

Puis, dans un deuxième temps, les chapitres finaux reviennent à l'enquête. L'entrain revient avec la chasse à l'auteur des faits. le duo entre le lieutenant britannique MacDonald et Stave permet quelques dialogues savoureux et leur entente conduit à quelques scènes d'action qui emportent la fin de l'ouvrage.

Ce qui en résulte est un livre qui n'entre que très partiellement dans la catégorie roman policier, et constitue plutôt un témoignage romancé de l'époque. L'histoire tournant largement autour de la situation de Stave, il semble indispensable d'avoir lu L'assassin des ruines pour pleinement comprendre les ressorts de la pensée de l'inspecteur. le tout forme incontestablement une description prenante d'une époque complexe pour la population civile du nord de l'Allemagne.
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C'est la deuxième enquête de l'inspecteur Frank Stave et elle se déroule durant un été très chaud (la première se déroulait en hiver, par un froid terrible) à Hambourg en 1947. La ville est toujours occupée par les Anglais, les habitants toujours en quête de nourriture ou de n'importe quel objet qui pourrait leur permettre d'améliorer leur ordinaire. Les relations entre les grands vainqueurs commencent à se tendre. Voilà pour le contexte toujours aussi intéressant, c'est ce que j'ai préféré dans ce roman. L'enquête tourne autour de la mort d'un enfant et va amener l'inspecteur à enquêter sur ces enfants qui rôdent dans Hambourg, orphelins de guerre dont les parents sont morts dans les bombardement ou pendant leur fuite de la Prusse orientale durant l'hiver 44/45, enfants dont personne ne veut car les adultes ont déjà du mal à s'occuper d'eux-mêmes. Je dois dire que la résolution du meurtre est poussive et un peu décevante. Comme le gamin assassiné faisait du trafic, je m'attendais à un meurtrier plus machiavélique agissant pour des raisons plus sombres que ce que l'on apprend dans les dernières pages. Mais même si l'intrigue policière est faiblarde, je trouve cette série intéressante car elle s'intéresse aux années qui ont suivi la Seconde guerre mondiale dans un pays en ruines, morcelé entre les quatre vainqueurs et préfigurant la Guerre froide. Dans ce contexte trouble, qui pourrait pleurer sur le cadavre d'un enfant ? Stave, ce policier profondément humain.
Je mets trois chats et demi.
Lien : https://labibdeneko.blogspot..
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Deuxième tome de la trilogie hambourgeoise, le premier m'avait plu, le second encore plus, le troisième sera donc lu .

On a découvert le corps d'un adolescent sur une bombe qui n'a pas explosé. L'inquiétude est plus pour la bombe que pour l'ado car les morts d'enfants n'ont rien d'extraordinaire en 1947, alors qu' Hambourg est encore un vaste champ de ruines. Néanmoins Stave, l'inspecteur, veut comprendre et trouver le coupable. Pas de courses poursuites , l'essence est rationnée et les rues défoncées, pas d'expertises pointues les laboratoires ont disparu, reste à arpenter de long en large le fantôme de cette ville en suivant Stave. Des enfants-loups qui errent dans la ville aux adultes qui trafiquent de tout pour tout, survivre dans une ville détruite dans un pays qui a perdu la guerre sous autorité étrangère n'est pas une sinécure.

Les personnages principaux, s'étoffent, le commandant MacDonald et la jolie secrétaire allemande, subissent le courroux de tous. Stave en bon personnage de flic est un handicapé dans la relation à ceux qu'il aime et on le voit s'enfoncer tout seul devant son fils et son amante.

Un bon polar historique
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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L'hiver atroce de 1947 laisse place à un printemps caniculaire. Franck Stave est appelé sur les docks. Un ado a été retrouvé assassiné sur une bombe non détonée. C'est un orphelin comme il y en a 40 OOO à Hambourg depuis la fin de la guerre. Il trafique du charbon, traine avec les enfants loups. Sa mort est-elle en lien avec ses trafics ou bien est ce plutôt en rapport avec les activités du port et notamment le démantèlement des chantiers navals opéré par les Britanniques ? Cette fois l'enquête nous permet de découvrir les tensions qui règnent sur les docks, les Britanniques profitant de la victoire pour éliminer un concurrent ; les trafics du marché noir auxquels prend part Anna qui revend des objets d'art retrouvés dans les ruines et auxquels Stave lui-même participe contre son gré ; l'irritation née aussi bien chez les Anglais que chez les collègues allemands de la liaison entre Erna Berg et Mac Donald et du divorce qui va s'ensuivre ; et bien sûr des difficultés personnelles de Stave entre sa culpabilité envers la mémoire de sa femme et son sentiment pour Anna, son incapacité à communiquer avec son fils enfin de retour et installé dans un jardin ouvrier à faire pousser du tabac.
Ce volume est plus rythmé, plus dynamique. Si le personnage de Stave prend davantage de volume il reste toujours aussi torturé.
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