Citations sur Opus 77 (142)
L'Opus 77...Le soliste traverse ce paysage de mort et de désolation en ruminant la même mélodie obsessionnelle. C'est une quête sans espoir, l'histoire d'une âme errante armée d'un petit violon pour unique compagnon .
Le pianiste, lui, n'a guère la possibilité de voyager avec le paquebot qui lui sert d'instrument. Chaque soir, il faut faire connaissance, se confier à un parfait inconnu, lui dire ses joies et ses souffrances...Je papillonne de piano en piano.
Je marche, j'avance. je ne vois que ces touches noires et blanches qui dansent, qui dansent à m'en donner le mal de mer, et qu'il va falloir, le temps d'une heure ou deux, discipliner.
Le paradoxe de l'interprétation est que la façon la plus directe de communiquer avec le public est d'oublier son existence.
A quoi tient la trajectoire d'une vie ? A son frère ou à sa soeur. A ses échecs, à ses succès . A la musique qu'on entend et aux livres qu'on lit.
La solitude absolue est celle du toucher. Vous aurez beau jouir d’une vie sociale et professionnelle frénétique, si vous ne touchez jamais personne alors vous serez plus seul qu’une pierre.
Et puis, Bien sûr, il y a le rapport au public. En d'autres termes, la capacité à susciter non pas la sympathie mais l'admiration extatique. Il faut trouver la juste distance. Lui donner l'impression qu'il est en train d'assister à un moment unique dans l'histoire de la musique, une espèce de strip tease à la fois audacieux et pudique.
La différence ne se fait plus tant au niveau du talent, mais dans notre capacité d’attirer l’attention.
"Elle prend, touche, pince, caresse ou frappe.(...) La courroie de transmission qui permet d'exprimer sa sensibilité, ses sentiments, son trop-plein ou son vide abyssal, tout ce qui se passe à l'intérieur".
A la fin, c'est toujours le silence qui triomphe, mais il nous reste à tous un ou deux airs en mémoire, qui perdurent, de génération en génération. Presser ces fichues touches blanches et noires, c'est le meilleur moyen que j'aie trouvé pour ne pas m'effondrer. Il n'y a que la musique pour faire face à la mort.
Tous nous fuyons quelque chose. Nous cherchons la porte de sortie. Nous pensons que c'est cela l'existence. Certains, les plus forts d'entre nous, parviennent à faire comme si de rien n'était. Toi tu as décidé qu'il n'y avait rien à fuir, qu'il n'y avait rien à faire, pas moyen de s'échapper, alors tu restes assis dans ta chambre, cloîtré, à regarder le mur, à griffonner tes partitions.
A quoi tient la trajectoire d'une vie ? A son père. A sa mère. A son frère ou à sa soeur. A ses échecs, à ses succès. A la musique qu'on entend et aux livres qu'on lit.
Je me suis rendue dans un musée, celui des Cloîtres, au nord de Manhattan, pour tuer le temps. (...)
The Cloisters, c'est l'invraisemblable assemblage de cinq monastères romans et gothiques transportés d'Europe en Amérique pour y constituer un musée d'art médiéval, le tout financé par John D. Rockefeller Jr. J'ai erré deux bonnes heures dans cette abbaye d'opérette, songeant à ce frère qui s'était enfermé dans un bunker pour y vivre son idéal monastique et y ressasser son goût immodéré pour le silence.
« La confiance, bien sûr. En musique comme dans la vie, on ne peut s’en passer. C’est comme jouer avec une sourdine. Sans confiance, comprenez-vous, impossible de se faire entendre. » (p.118)
« C’est qu’il lui manque, comprenez-vous, cette caractéristique essentielle à tout bon enfant prodige : la maturité précoce. […] En famille, les discussions au sujet de la carrière sont rares ; à la maison, mon père brille surtout par ses absences. » (p.106)